La question n’est pas là, mais la sortir de l’UE, c’est à dire de l’institution du capitalisme la plus sophistiquée de l’histoire, représenterait un bouleversement considérable, non seulement pour la France mais aussi pour les autres pays qu’elle libérerait de facto. Je pense en particulier aux petits pays européens comme la Grèce, qui ont toujours été dominés par les empires successifs et qui n’ont pas la capacité de se libérer seuls. Et je dirai que cette mission se situe dans le prolongement de notre histoire, qui ne se résume pas à l’histoire coloniale.
Salut. Article très intéressant, surtout dans sa première partie. Ensuite je sens la patte du militant de la France insoumise et la conclusion est très décevante.
Je soulignerai deux points principaux qui posent problèmes. Vous notez en début d’article que de nombreux auteurs et chercheurs s’expriment sur la sortie de l’Union européenne. Mais étrangement vous ne retenez que les critiques pour le coup les plus catastrophistes d’un Frexit. De même vous vous référez à Histony, qui n’est pas neutre et qui mène une véritable croisade contre l’UPR.
Il manque dans votre analyse, strictement économiciste, une analyse politique, qui est l’effet pour un pays de recouvrer sa souveraineté, de reprendre en main le levier politique et de « rétablir la démocratie » (qui est l’objet statutaire de l’Union populaire républicaine). Ce manque de sensibilité de votre part pour la question démocratique conduit ainsi à un contresens : l’UPR n’est pas « ni droite ni gauche comme Macron », il tire au contraire la conclusion du fait que le clivage droite/gauche est inopérant dans un régime qui dépend de la gouvernance de l’Union européenne.
Deuxième élément que vous ignorez par manque d’attention : l’UPR est un mouvement provisoire. Vous avez bien senti que le Frexit possède une dimension révolutionnaire et c’est justement là où vous ratez le coche. C’est que la question de la souveraineté est le seul domaine politique qui ne relève pas de choix idéologiques (sauf bien entendu si on souhaite dissoudre un état). Par conséquent l’idée d’un Frexit de droite ou de gauche est un véritable contresens.
Pour ces raisons, je pense que l’UPR, par sa démarche vraiment originale, mérite qu’on s’y intéresse vraiment. Du reste, nous avons encore une fois l’exemple britannique du Brexit Party, qui fonctionne à peu près de la même façon. Certes dans un autre contexte, d’un pays ayant une plus grande tradition démocratique. Et là les Français ont de quoi être terrifié puisqu’il est dirigé par Nigel Farage. Mais manifestement les Britanniques sont prêts à dépasser le clivage bipartisan pour les Européennes dans le but de faire respecter le vote du référendum.
Enfin il ne faut pas oublier que tout cela se fait dans un contexte précis, qui ne ressemble à rien, sinon à 1940-42 peut être, qui est l’effondrement du paysage politique, la remise en cause de la démocratie et des libertés publiques et donc la nécessité de faire des choix déterminants, qui ne sont proposés par aucune autre formation politique.