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Philippe Moreau

Philippe Moreau

Directeur éditorial des éditions Danger Public .
Le blog de Danger Public : http://www.dangerpublic.net

Tableau de bord

  • Premier article le 19/10/2006
  • Modérateur depuis le 13/11/2006
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Derniers commentaires



  • Philippe Moreau Philippe Moreau 22 janvier 2007 17:26

    Bonjour, Etant éditeur moi aussi, quoique depuis moins longtemps... smiley J’en profite pour dire qu’il y a une réelle, et très dommageable, opacité sur les chiffres de vente de livres en France. Ce qui m’a toujours étonné dans ce secteur... Des solutions sont en train d’être mises en place, mais elles sont à l’initiative de sociétés privées et elles ne sont pas encore très fiables pour l’instant (extrapolation des ventes globales à partir de sorties de caisse effectivement enregistrées sur un certain nombre de points de vente). Je ne sais pas si mon estimé confrère a un point de vue sur la question... ? A+



  • Philippe Moreau Philippe Moreau 19 janvier 2007 14:49

    Je pense que vous n’avez pas dû visiter beaucoup de villes américaines. A part à New-York, qui est une exception, et dans quelques grosses villes américaines, les librairies sont constituées, pour l’essentiel, d’espaces sans âme éclairés au néon avec des vendeurs totalement incompétents, qui vendent les dix best-sellers du moment, avec une rotation très forte. Je n’en tire pas de jugement sur les lecteurs américains, qui aimeraient sans doute, comme tous les consommateurs, avoir davantage de choix.

    Ils aimeraient, je pense, disposer des mêmes prix qu’en France. Parce que la dérégulation a entraîné là-bas, comme partout, une hausse des prix.

    C’est un phénomène économique qui a été très étudié et qui est maintenant tout à fait établi, la dérégulation entraîne :

    - D’abord une baisse des prix, donc une élimination de la concurrence, avec la survie des seuls plus gros

    - Les plus gros sont trop peu nombreux pour se faire réellement concurrence. C’est un phénomène d’oligopole, qui a été critiqué à juste titre par tous les économistes libéraux (dont Adam Smith).

    - Parfois même les gros s’entendent entre eux pour fixer les prix. C’est ce qui s’est passé en France dans le secteur des mobiles, avec un préjudice de plusieurs centaines de millions d’euros pour les consommateurs.

    - Comme ils n’ont pas d’incitation à faire autrement, les gros font remonter les prix. Normal.

    - Entre-temps, le choix s’est réduit, comme le nombre d’éditeurs sur le marché, et le nombre d’auteurs également.

    Donc on arrive à... Moins de livres publiés, à des prix plus élevés, avec des rotations plus importantes. Vous avez intérêt à aimer Marc Lévy ET à vous dépêcher pour l’acheter, sinon autant attendre le suivant...

    Je vous recommande un livre que nous avons publié aux éditions Danger Public, et qui m’a personnellement beaucoup appris sur tout ça : La Mondialisation en 20 leçons, d’Anya Schiffrin. Anya Schiffrin (qui, pour la petite histoire, est la fille de l’éditeur André Schiffrin) est une ancienne journaliste du Wall Street Journal. Elle enseigne à l’Université de Columbia, à New York. Elle a travaillé sur ce livre avec Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001. Je vous recommande plus particulièrement le chapitre consacré aux effets de la libéralisation des marchés.

    Voici la liste des gens qui permettent de faire un livre. Visiblement, vous ne le savez pas, donc je vous le dis (sans en rajouter) :

    - L’auteur (e)
    - L’éditeur / l’éditrice qui choisit le livre
    - L’assistant(e) d’édition qui prépare la copie
    - Le ou la maquettiste qui fait l’intérieur du livre
    - Le ou la maquettiste qui fait la couverture et la 4e
    - Le correcteur / la correctrice
    - Le ou la chargé(e) de fabrication, qui choisit le papier, l’imprimeur, gère le dossier une fois qu’il est sorti du bureau de l’éditeur
    - L’imprimeur
    - Le représentant, qui place le livre auprès des libraires
    - Le distributeur, qui achemine effectivement les livres auprès des libraires, et assure les retours
    - Le libraire

    Il faut tout un village pour un faire un livre, smiley

    A moins de vouloir lire Marc Lévy avec plein de jolies fautes d’orthographe, une maquette pourrie, une couverture approximative, imprimé en Chine... Ce serait inconstestablement un progrès pour les financiers et les multinationales... Mais pour les « lecteurs moyens », comme nous...

    Mais le fait est que, en matière d’édition, le marché non réglementé ne fonctionne pas. Il ne règle pas de manière optimale - et miraculeuse - les échanges entre les acheteurs de culture et les vendeurs de culture. Et il ne les règle surtout pas en faveur des consommateurs. Vous avez une vision fortement idéologisée. Le marché peut tout. Laissons faire les choses... Sauf



  • Philippe Moreau Philippe Moreau 18 janvier 2007 18:36

    Avant de condamner des pans entiers de notre vie économique à sombrer corps et âmes... Avec des répercussions dont vous n’avez pas idée sur votre vie et vos habitudes culturelles (la vie culturelle aux Etats-Unis n’a rien à voir, mais alors rien, avec celle que nous connaissons en France)... Faites une étude chiffrée des répercussions de la fin de la Loi Lang. Et une étude qualitative. Regardez ce que cela changera pour le consommateur en termes de prix et de qualité des produits culturels. Et revenez vers nous. Mais là, en l’état actuel de votre argumentation, ce n’est pas convaincant. Vous faites vraiment des erreurs d’analyse. Je ne suis pas « corporatiste ». J’ai fait d’autres métiers et on ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais, en revanche, je connais bien le secteur et je vous assure que ce que vous préconisez serait désastreux. A chaque fois qu’on a libéralisé un secteur, le résultat a été le même pour le consommateur : des prix en baisse au début ; des prix en hausse à la fin ; une qualité en baisse du début à la fin...



  • Philippe Moreau Philippe Moreau 18 janvier 2007 18:31

    Je ne dis pas qu’il ne faut pas aimer Marc Lévy, smiley Mais que si on aime autre chose que Marc Lévy, on ne trouvera plus cet autre chose en librairie. Si vous supprimez la loi Lang, les prix baisseront, le temps effectivement - d’accord avec vous - que les petits éditeurs, certains gros éditeurs, tous les libraires indépendants et un certain nombre d’auteurs, maquettistes, correcteurs, illustrateurs... qui vivent des petits éditeurs... disparaissent. Puis les prix réaugmenteront, pour ne vendre que les dix plus gros du moment. C’est un choix de société. Ce n’est pas le mien. C’est pour cela, entre autres, que je vis en France et pas aux Etats-Unis, smiley



  • Philippe Moreau Philippe Moreau 18 janvier 2007 17:26

    Les premiers bénéficiaires de ce système sont les petits libraires, les petits libraires et les petits auteurs. La loi Lang protège ces personnes des grands groupes. C’est même la dernière protection qu’ils ont. Les multinationales profiteraient très bien de l’élimination de la loi Lang - elles la réclament déjà -, parce qu’elle éliminerait quasiment du jour au lendemain toute forme de concurrence.


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