Je suis quand même très étonné de l’ignorance complète de certains des intervenants concernant ce personnage qui était (est toujours ?) LE spécialiste en la matière : on ne peut pas, dans ce pays, depuis des décennies, se faire horriblement assassiner sans que les médias fassent aussitôt appel à ses lumières pour éclairer l’affaire et comprendre tout des motivations et tréfonds de l’âme de son auteur. Ce qui fait presque de lui l’unique propriétaire de la marque déposée « serial killer ». C’est dire.
Le travail du collectif 4ème Oeil est implacablement remarquable et de salubrité publique. Reste maintenant à se demander pourquoi il aura fallu attendre si longtemps pour démasquer cet imposteur tant les indices semblaient nombreux, et pour certains aussi flagrants (ne seraient-ce que ses mensonges sur sa carrière de footballeur professionnel au Red Star).
Pour ce qui est de Bourgoin précisément, on ne saurait tirer d’autre conclusion qu’il s’agit bien, plutôt que d’un mythomane, d’un vulgaire charlatan d’une espèce très commune n’ayant trouvé que ce moyen-là pour rehausser la médiocrité de sa petite vie ordinaire, lui qui n’a commencé sa carrière qu’en écrivant des scénarios de petits films pornos.
En cela d’ailleurs il rappelle assez (toutes proportions gardées, bien sûr...) le pathétique Jean-Claude Romand qui s’est bâti une existence entièrement fictive où il pouvait briller tout à son aise, ou, dans un tout autre genre, et à une autre échelle aussi, Claude Vorilhon, petit auteur raté de chansonnettes devenu le pape et demi-dieu du mouvement raëlien.
Charles Duret de Chevry, contrôleur général des Finances de Louis XIII, avait coutume de dire : « Si un homme me trompe une fois, Dieu le maudisse. S’il me trompe deux fois, Dieu le maudisse et moi aussi. Mais s’il me trompe trois fois, Dieu me maudisse tout seul. » Je pense que beaucoup des lecteurs de Bourgoin (dont moi-même) doivent désormais se sentir maudits du Ciel tellement ils ont été bernés...