Je peux tout à fait comprendre les points de vue que vous exprimez sur l’UE - chacun est bien libre de penser ce qu’il veut. Par contre, ce que je ne comprends pas, c’est l’argumentation de votre article, qui révèle une grave méconnaissance des processus décisionnels européens. Vous surestimez grandement le pouvoir de la Commission et sous-estimez le pouvoir qu’ont conservé les Etats membres, que ce soit via le Conseil ou le Parlement...On penserait presque être en face d’un complot mené par des technocrates européens perfides contre les braves peuples européens en quête de leur souveraineté perdue...
D’ailleurs, relisant votre article, je le trouve encore plus absurde puisque c’est la Commission (en l’occurrence, par le biais de Maria Damanaki, commissaire européenne à la pêche et aux affaires maritimes) qui a utilisé son pouvoir d’initiative pour proposer au Parlement et au Conseil un règlement interdisant le chalutage profond dans l’Atlantique du Nord-Est. Ce que vous dénoncez n’a absolument aucun sens, puisque cela ne correspond pas à la réalité...
Je comprends bien le point de vue que vous exprimez sur le déficit démocratique au sein de l’UE, mais ce que vous dites sur les processus de décision regardant la PCP est absurde. C’est n’est pas la Commission qui décide du contenu de la PCP, elle n’a qu’un pouvoir d’initiative et de proposition. Les textes sont ensuite discutés, modifiés, adoptés via le processus de co-décision qui implique à la fois le Parlement Européen (où siègent des députés français, lesquels ne se sont pas privés, en commission pêche, d’essayer de retarder l’examen du texte) et le Conseil, composé en l’occurrence des ministres européens de la pêche dont notre ministre français, qui ne manquera pas d’y manifester son opposition farouche à toute interdiction de la pêche profonde au chalut.
Je trouve un peu facile le discours de nos élites politiciennes, qui consiste à dire que tout ce qui va mal doit être mis sur le dos d’une sorte de gigantesque et impénétrable machine vendue aux intérêts du libéralisme - la Commission, alors qu’en réalité, ce sont le Parlement et le Conseil qui votent les réglements européens. Il est vrai, par contre, que bien peu de gens ont une idée claire de la manière dont ces processus fonctionnent.