Taverne fait très justement
remarquer que "le principe de la taxe Tobin a déjà été adopté par une loi française sous
le gouvernement Jospin". Ce n’est donc pas idiot en soi, comme l’article
le dit, puisque le parlement l’a déjà voté.
Le terme de "taxe
Tobin" avait été largement utilisé au moment des débats sans attirer les
foudres des commentateurs puristes ; c’est que taxer les transactions
unitaires, qu’elles soient monétaires ou financières, ne sert pas à
redistribuer les richesses par l’impôt, mais permet de bannir les aller-retour
spéculatifs à la nanoseconde qui sont probablement déstabilisateurs quel que soit
le marché auquel elles s’appliquent.
Quant à la mise en
application, comme dit encore Taverne, "la loi prévoit qu’elle entrera en
application quand l’Union européenne l’aura à son tour adoptée." Autrement
dit aux calendes grecques ; dès lors en quoi est-il nuisible de prétendre
modifier la loi pour une application unilatérale ? au mieux ça marche, au pire
on le fait quand les Européens sont d’accord, mais on a remis le débat au goût
du jour et les Européens devant leurs responsabilités.
Donc, les réactions sont
plutôt explicables par « un timeo danaos et dona ferentes » -je crains
les Grecs même et surtout quand ils apportent des cadeaux-, d’ailleurs
compréhensible, que par une vraie logique : les vraies critiques de fond
devraient venir de la droite libérale et pas de la gauche.
Egoïsme petit-bourgeois que toutes ces réactions nationales-passéistes : la
mondialisation est concomitante de la sortie de la misère pré-industrielle pour
3 milliards d’humains soit 50% de la population mondiale (habitants de la Chine,
de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud, du Maghreb,...) ; elle est aussi
concomitante de la décrue historique des violences par faits de guerre et de la
régression massive des dictatures exercées sur les consciences. De là à penser
qu’elle y est pour quelque chose... . Alors que les cloisonnements des
Etats-Nations jusqu’aux 2 dernières décennies du XXème siècle avaient certes vu
une croissance de la richesse mondiale, mais cantonnée à 15% de la population, à
tout péter, des explosions de violence rangée hors de toute raison et les pires
dictatures imaginables. Arrêtons de rêver nostalgiquement à un âge d’or qui n’a
jamais existé et construisons un monde mondialisé digne de ce nom.
Avec Michel Onfray, et il s’en flatte, on est au premier degré de la philo : de Bac moins 2 à Bac + 2.
Il est à la pensée ce que le Da Vinci Code est à Stendhal ; une façon plaisante de mettre à lire, avant de passer aux choses sérieuses.
Tout pour une immense middle class de la parole, assez proche du Laos grec. Celui qui gronde dans les tragédies, ricane dans les comédies, lapide les prophètes, les estropiés et les rois.
Certains pensent qu’on peut en sortir, par le haut, de l’alpha à l’oméga ; d’autres, qu’on ne peut pas, que c’est la condition humaine, la dure loi d’Adam fils de la terre.
Espérons, quand même.
Et que Michel Onfray nous y aide, quand il sera sorti de son business alimentaire et qu’il se remettra en chantier pour l’honneur de l’esprit humain.