A l’auteur : oui, c’est aussi comme cela que je vois la situation. Cette évolution me semble d’ailleurs inévitable : le spectre politique européen ayant nettement glissé à droite depuis la fin du bloc de l’Est, le P.S. est condamné, s’il veut retrouver une assise électorale raisonnablement large, à déplacer un peu son centre de gravité vers... le centre, justement. L’autre alternative, l’ancrage à gauche, pour authentique et courageuse qu’elle soit, n’en promet pas moins des seconds tours électoraux extrêmement difficiles, face à une droite forte et un centre dont le report des voix est tout sauf garanti.
Plus prosaïquement, dans le spectre politique français, le PS est jusqu’à présent contraint de faire le grand’écart entre le P.C. et le centre droit : un tel numéro d’équilibrisme ne peut pas durer très longtemps.
A titre de bienfait/dommage collatéral (choisissez votre camp), cette manoeuvre laissera un peu d’espace vital à la gauche du P.S., au profit du P.C. ou du N.P.A. qui pourrait y (re)trouver une assise électorale conséquente.
Merci pour cet article intéressant : je ne sais pas si j’irai voir le film (envie de souffler un peu et de me purifier les toxines) mais c’est une bonne chose qu’il ait été tourné, histoire de garder une trace facilement accessible pour les têtes blondes de demain. Mais quand même, tant de vies brisées pour un complexe d’Oedipe, c’est cher payé...
Excusez le relatif manque de délicatesse de Morice : ce n’est pas un troll, ses nerfs ont simplement été mis à rude épreuve : il a été heurté par un troupeau entier d’authentiques trolls du bord opposé en pleine transhumance sur Agoravox...
A l’époque où Nuremberg était au crime contre l’humanité ce que Woodstock est aux cheveux longs, nos amis américains avaient le noeud coulant facile aussi avec les criminels contre la paix : "Crime against peace -> death by hanging" !
Bon mais si pour obtenir ça faut les T-90 russes à Washington, je vous raconte pas le stress et les démarches à faire pour organiser le truc !
Je suis assez d’accord avec Ombre ! Bond, quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, est somme toute un assez sale type : il a le permis de tuer et est un simple exécutant (exécuteur ?) au service d’un gouvernement. Le reste, le smoking et le Martini, c’est pour le decorum : Bond, appelons un chat un chat, n’est jamais qu’un porte-flingue.
J’ai apprécié Quatum of Solace nettement plus que les Bond précédents : en fait, c’est celui que j’ai le plus aimé depuis la regrettée époque de Sean Connery. Parce que, à défaut d’imiter le maître, ce nouveau Bond crée son propre style : plus torturé, il questionne la légitimité du pouvoir qu’il sert ; plus cynique et plus brutal, il semble maintenant connaître et assumer l’assez sale type qu’il est.
Parce que bon, on a beau ne pas être insensible au charisme de Maître Sean, le Bond de Docteur No, en tant que macho colonial qui sauve l’occident du Péril Jaune, vu en 2008 ça fait quand même un peu Ancien Régime...
J. Grau : merci de ce rappel nécessaire. Je soulignais sur un autre fil qu’on pouvait critiquer le gouvernement israélien sans être antisémite, et j’apprécie que vous rappeliez qu’on peut critiquer à la fois la ploutocratie russe et l’impérialisme américain (et l’autocratie chinoise au passage, ne soyons pas sectaires)... et ce sans forcément aller à la gamelle chez une puissance concurrente !
Malheureusement, en ce début de 21e siècle, les notions "pour qui tu roules" ou "quelle est ta chapelle" semblent bien mieux comprises que "quelles sont tes convictions"... On pensait que le 20 siècle serait le siècle des idéaux, c’est maintenant un bien triste millénaire qui commence par une belle gueule de bois !