La réussite de Besson est à l’image de l’évolution des 20 dernières années : le concept de « culture » sonne désormais comme une grossièreté et est remplacé par celui de « divertissement populaire » (Besson se réclamant à corps et à cris du « populaire » sans trop savoir ce que c’est... simplement par opposition aux critiques poussiéreux des Cahiers, de Libé, de Positif...), les cycles de consommation ont remplacé les séances de cinéma, ces cycles continuent de s’accélerer... Ce n’est ni un bien ni un mal : quand comme moi on aime Robert Bresson (plutôt que Luc Besson ;), Alain Resnais, Emir Kusturica, Billy Wilder et tant d’autres, on se fournit comme on peut et on fréquente les petites salles du quartier latin (à condition d’être parisien, certes). Il est clair que, pour ma part, je ne vais plus que rarement perdre mon temps et mon argent au cinéma. Le cinéma, soit disant populaire, est devenu un article de consommation presque aussi pauvre que la télé. Avec ou sans Besson.