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Raphaël Zacharie de Izarra

Raphaël Zacharie de Izarra

Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l'auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j'ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d'un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous ? Osons le croire.

- TEXTE DE PRESENTATION -

Je vous salue tous chaleureusement. Je vais me présenter à vous en quelques lignes avec l'espoir de ne point trop vous déplaire...

Je suis né dans l'ouest de la France et j'habite le Mans à l'ombre des augustes remparts gallo-romains de la vieille ville, au bord de la Sarthe qui coule avec une nonchalance toute provinciale. Sachez que je ne goûte guère aux mets superficiels en général. Les touristes de la culture me paraissent trop légers, et les creux lurons m'ennuient. Mais je vais tendre l'oreille ici, avec plein d'humilité, de tolérance et de patience à vos aimables chansons.

Je ne prétends pas être plus sage ni plus parfait qu'un autre. Je tente simplement l'expérience de la communication avec vous. J'avoue être curieux de connaître les fruits futurs de ces échanges.

Je respecte le savoir, loue la culture, vénère les enseignements. Il est important à mes yeux d'édifier, de construire, d'enrichir son esprit autant que son coeur. Gageons que je trouverai en ce lieu de rencontres matière à réflexion. Je souhaite des échanges vraiment féconds avec vous tous.

Sachez qu'en général je me meurs d'ennui. Je suis un oisif, une espèce d'aristocrate désoeuvré en quête d'aventures, d'amours, de futiles occupations. Je tue les heures de mon existence trop facile à coup de mots bien placés, d'idées et d'émois d'un autre monde.

Apprenez également que mon nom est basque. Il est tiré de la petite cité nommée "Izarra", au pays basque espagnol. Toutefois je n'ai jamais mis les pieds en ces terres barbares. Je viens d'ailleurs en vérité. Je suis né sous les lueurs de la nuit.

Mes pères, les Anciens, viennent du ciel. Ils descendent des étoiles. Mon nom "Izarra" signifie "Etoile", en souvenir précisément de l'une de ces lumières qui brillent aux nues et d'où est issu mon sang. J'ai l'allure fière, le coeur haut, et mes pensées sont fermes. Ma poitrine porte les marques vives de ma gloire : des cicatrices imaginaires héritées au cours de duels (j'ai dû voler lors de quelques songes au secours de femmes à la vertu offensée...).

Je suis craint et respecté, mais surtout très aimé. Et pas uniquement des femmes. Mes terres sont presque aussi vastes que celles des plus riches propriétaires et seigneurs du pays réunis. C'est là le legs de mes ancêtres, terres conquises au prix d'un bien noble sang... L'étendue de mes richesses n'a pas d'équivalent, en aucune contrée que je connaisse.

L'or et la musique sont les hôtes continuels de mon château où l'on n'y boit nulle part ailleurs meilleurs vins. La fête, l'art et la danse forment l'ordinaire de mes jours insouciants. Avant tout, je suis un oisif je le répète. Les femmes convoitent mes dignes étreintes, non seulement les plus élégantes et les mieux tournées du pays, mais encore les filles des grands seigneurs des provinces reculées, et même les très lointaines princesses de l'Orient. A croire que ma renommée ne connaît point de bornes.

Mon coeur a cependant déjà choisi. Je n'ai pas ignoré les intrigues de l'amour, très souvent déjouées par les jaloux, les rivaux, les éconduits. Combien d'épées tirées pour l'amour d'une femme ? Ou pour défendre son honneur ? L'amour idéal commence par un coup d'épée, une cicatrice, du sang.

Je suis le plus bel oiseau de ces lieux, l'unique albatros de cet espace de libre expression. Ma plume admirable et mon aile majestueuse confèrent à ma personne autorité, dignité et infinie élégance. Mes détracteurs sont des corbeaux jaloux de mon éclat. Et les gracieuses colombes planant dans mon sillage, mes disciples.

Je détiens quelque chère vérité, certain secret des arts, possède la science de l'amour. Pétri de noblesse, je me prétends défenseur des belles causes, de ma particule et des femmes laides, mais surtout des jolies filles, et ma plume est prolongée par le fer vengeur et justicier d'une infaillible épée. Ces deux flammes vives sont inséparables chez moi : plume et épée forment mon double panache.

Je suis l'ennemi de la populace, l'ennemi du vulgaire, l'ennemi de la bassesse. Cependant je protège et défends indifféremment les faibles, les veuves, les orphelins, les beaux sangs comme les têtes communes, les nantis comme les déshérités, les poètes comme les bourgeois, les joliment chaussés comme les va-nu-pieds.

Je vole également au secours de ceux qui forment la vaste roture de ce monde. Une fois extraits de leur fange, je tente de les élever jusqu'à ma hauteur. Et s'ils s'ingénient à demeurer dans leur aveuglement, je me permets d'exercer contre eux l'acier de mon art. Pour certains, ce sera celui de ma plume, pour d'autres, celui de mon glaive.

Je suis un authentique chevalier, un prince dans l'esprit, un guerrier des belles causes, un albatros, un ange tout de plume et d'épée.

Nul ne saurait accéder à ce degré de gloire où à la force de l'âme je suis parvenu. En qualité, noblesse et coeur qui peut se targuer de me valoir ? Comme l'astre roi, je suis unique.

Inégalable.

Dans l'existence ma plus chère occupation consiste à pratiquer l'oisiveté aristocratique. Je suis un rentier, un désoeuvré. Quelques paysans besognent sur mes terres héritées. Je gère ces affaires de loin, avec détachement, voire négligence. J'occupe mes jours libres à observer mes humbles semblables défavorisés par le sort pour mieux porter sur eux mon regard hautement critique.

J'évite tout commerce, de près ou de loin, avec la gent grossière. Toutefois je daigne me frotter au peuple, de temps à autre. Et puis je lui trouve quelque attrait, par-dessous sa face vile et épaisse. Je le taquine avec charité et lui porte attention avec condescendance. Je lui parle également, choisissant bien mes mots, mon vocabulaire, de crainte de le blesser ou de ne pas parvenir à me faire comprendre de lui. Il convient d'être prudent avec le peuple : ses réactions peuvent être vives, crues, irréfléchies. Il faut un minimum de psychologie afin de bien le dompter. Bref, mes rapports avec la masse sont enrichissants et amusants. La populace m'offre le spectacle gratuit et plaisant de ce que je ne saurais être, moi.

Je suis un chevalier, un prince, un roi. Soyez disposé à l'entendre ainsi. Et qu'il en soit de mes rêves comme il en est de vos plus chers désirs d'internautes.

Me voici présenté à vous en toute simplicité.

Raphaël Zacharie de Izarra

NDLR : Voir également cette interview faite par le Journal culturel Le Mague ainsi que quelques articles publiés sur cette revue.

Tableau de bord

  • Premier article le 24/02/2006
  • Modérateur depuis le 05/09/2006
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Derniers commentaires



  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 10 octobre 2009 12:19

    Pour changer de sujet...

    LA LUNE VUE PAR DE GRANDS AUTEURS

    Afin de détendre l’atmosphère je vous propose ces neuf textes sur le thème de la Lune écrits par de grands auteurs à un moment donné de leur vie. Tout le plaisir est pour moi de promouvoir une si jolie cause. Merci pour votre attention.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    +++++++

    1 - La pleine lune

    Elle se lève sur l’horizon avec un visage pâle, des joues enflées, une tête molle. Elle monte et survole forêts, routes, villages en rapetissant, devient plus vive à mesure qu’elle s’élève. Parvenue au zénith, l’oeil pétillant, le front clair, elle crache comme une vipère sur les oiseaux de nuit qui la contemplent en rêvassant. Éblouissante, muette comme une taupe, féline dans son empyrée, elle plane au-dessus des têtes, ricaneuse.

    Elle miaule dans le ciel, les spectres l’entendent. Les hérissons sont ses confidents, les hiboux ses messagers, les tombes ses miroirs. Marmoréenne, duveteuse et sépulcrale, elle étincelle d’un seul feu. C’est une flamme mourante que ravivent à chaque instant les moribonds de la Terre. Asile des trépassés, refuge des âmes envolées, l’astre est un vaisseau hanté. Des fantômes sont à la barre : elle vogue, naviguant à vue, myope, stupide.

    Belle comme une morte, séduisante avec ses cheveux de sorcière, charmante avec son sourire hypocrite, amoureuse comme une pieuvre, la mélancolie est son royaume. Déesse inquiétante, fauve céleste, oiseau sidéral, caillou plein d’éclat, la Lune depuis la nuit des temps chante sa complainte à l’Éternité.

    Alfred de Musset

    2 - La face cachée de la Lune

    Verte, sournoise, tranchante, voici la Lune qui croasse. Ses ailes d’éther sont de mauvais augure. J’aime les sourires fourbes de cette hanteuse.

    Point crucial de la nuit, oeil errant de la voûte, confidente des clochers, elle accompagne mes veilles, fidèle, moqueuse, attachante. Je trouve sa face subtile, sa caresse ironique, son silence mortel. Elle passe, fécondante, prodiguant mauvais rêves et bonnes fortunes. Ses quiets rayons irradient le malheur. Elle rassure les chouettes, effraie les dormeurs.

    Elle répand son miel dans l’espace, déverse son fiel sur les poètes, rend muettes les villes, fait parler les campagnes... Elle attise les rumeurs, ravive âtres et légendes, délie les mauvaises langues, fait fermer les portes et sceller les coffres.

    Il m’arrive de lui parler. Mes mots pour elle sont tendres. Mais ses éclats sont durs. On la croit pâle, molle, sereine, elle est vive, sèche, tourmentée. C’est une amie sévère qui rit avec férocité, sanglote à faire rendre l’âme.

    J’aime cette séductrice aux joues brillantes, au front lisse, au regard fixe. Ne vous fiez pas à ses allures candides, car la Lune en vérité est une méchante fée, une sorcière qui diffuse un parfum venimeux, suave et mystérieux sur la Terre.

    Victor Hugo

    3 - Au clair de l’une, à l’ombre de l’autre

    Mademoiselle,

    A la vue de la Lune montant dans la nue, vos traits s’imposent à moi. Toujours, je vous ai associée au disque lunaire, vous ma claustrale, vous ma mélancolique amante. Pâle apparition aux charmes muets et au visage vague, vous êtes l’appel du large : celui des profondeurs sidérales et des étoiles lointaines.

    Vous êtes ma consolation poétique, une sorte de lueur au firmament qui entretient en moi le rêve. Demeurez pour toujours cette spectrale, frêle créature croisée entre poussière et azur, entre ciel et gargouilles. Votre orbite est onirique, vous l’astre au teint blême. Chaque fois que je regarde la Lune, c’est votre visage que je vois Mademoiselle, aussi doux qu’une chandelle, mystérieux comme un oiseau de nuit, hâve tel un fantôme.

    Lorsque passe au-dessus mon toit la sphère étrange, qu’elle chuchote à travers ma fenêtre, qu’elle se fait compagne de mes insomnies, c’est vous que j’entends frapper au carreau, vous qui hantez ma chambre, vous qui me tenez en éveil.

    La Veilleuse qui luit au zénith me rappelle la triste chartraine que vous êtes. Vous ne cessez de tourner autour de moi Mademoiselle. Et tout comme la blanche Dame au dos rond, vos grâces sont tombales. Je chante à l’infini votre beauté funèbre.

    Vous avez les attraits cosmiques des sélènes créatures et des filants objets qui peuplent la voûte, hôtes célestes que je poursuis comme un Graal à ma portée.

    Vous ressemblez au mystère d’en haut. Vous êtes un temple, et de ce temple s’élève une prière. Et cette prière, c’est la mienne. Et je m’adresse à vous. Et le sens de ma prière est l’amour.

    Chartres est mon éden et ma douleur, ma gloire et ma misère. Et votre rivale de chair qui partage mon alcôve, ma plus chère faiblesse. Vous, vous êtes mon purgatoire, ma croix, mon linceul. Et puis ma rédemption, ma lumière, mon salut. L’une est ma conquête temporelle, l’autre ma victoire céleste. L’une à ma gauche, l’autre à ma droite. L’une est un peu ange, l’autre un peu diable. Tiraillé entre ces deux feux, je me consume.

    Ma plume est une flamme et vous Mademoiselle, vous êtes un songe. Des deux follets sont nées ces lettres d’artifices.

    Je vous destine ces mots. Je m’en retourne à ma Lune, à ma compagne légitime et à mes chères étoiles, ne cessant de songer à vous.

    Alphonse de Lamartine

    4 - Entre Terre et Lune

    J’erre entre ciel et poussière dans la solitude et le silence, le regard perdu dans les étoiles, le coeur plein de mélancolie. J’allonge le pas sous une nuit éternelle, sur un rivage infini : mon pied est léger, mon coeur est lourd, et mes larmes s’évaporent comme de l’éther dans l’espace. Mon chagrin a le prix des choses inconsistantes : je pleure pour rien du tout.

    Je suis affligé, inconsolable, perdu. Je n’ai plus de joie, et mon infinie tristesse est cependant ma raison de vivre. La blonde veilleuse est mon asile : je suis PIERROT LUNAIRE.

    Charles Péguy

    5 - La Lune

    Pour vous rejoindre, depuis si longtemps que j’en avais conçu l’immortel projet, je me hâterai sans regret, ivre de vous, insoucieux du futur, confiant dans votre pâle éclat, attentif à votre regard paisible, envoûté par votre sourire triste et énigmatique.

    Vous êtes une lyre éternelle accrochée à la nuit, et avant que je ne sois né vous chantiez depuis toujours avec sérénité au-dessus des nues agitées. Je n’étais pas encore en ce monde, et vous le berciez de vos soupirs lents et infinis. Dès que je vous ai vue, à l’éveil de ma jeune âme, j’ai eu l’intuition d’être né par et pour vous.

    Oui, depuis ce temps mythique de mon enfance où, imprégné de votre mystère, j’allais m’évader dans votre chevelure phosphorescente, je rêve de vous. Avec votre insondable mélancolie, vous semblez régner sur mon destin. C’est vers vous que je désire monter. C’est du haut de votre sommet que je veux contempler les êtres et les choses contenus dans l’Univers.

    Au jour de ma mort vous diffuserez vos caressants reflets sur mon visage éteint. Vous êtes onirique, et j’aurai l’éternité devant moi pour fouler votre sol de poussière et d’immuable écume.

    Charles Baudelaire

    6 - Rencontre au sommet

    Ce soir je vais à la Lune.

    Je marcherai à sa rencontre, l’âme flâneuse, le pas paisible. Elle sera ronde, mon coeur sera plein. L’astre étrange est mon asile, mon vertige, mon abîme. Funambule vénéneuse de la voûte, chandelle errante de la nue, j’aime sa molle course au-dessus des toits.

    Tantôt pâle sourire, tantôt face de diable, son mystère s’épaissit au fil de la nuit. C’est une grande Dame qui porte robe longue. C’est aussi une traîtresse qui ricane derrière les égarés. Mieux vaut s’en faire une amie. Ce soir je cheminerai sous son voilage d’éther.

    Je la contemplerai longtemps, somnambulant entre bois et sentiers, la semelle terreuse, la tête effleurant le firmament. Je lui parlerai, et le silence sera d’or.

    Cette nuit sera argentée.

    Vagabonde sidérale, elle disparaîtra dans la brume du matin. Et moi, frissonnant de froid, je me hâterai vers l’âtre. A l’aube je m’endormirai, les cheveux blanchis de la poussière des chemins, la tête pleine des diamants de la nuit.

    Alfred de Vigny

    7 - Une vision des choses

    En rasant la pointe du clocher, la Lune m’apparut comme un Graal à atteindre. Ce soir-là les choses d’apparence les plus anodines dévoilaient un sens caché : je percevais l’essentiel.

    En imagination je remplaçai la pierre par le feu et l’acier : l’église devint fusée. Le vaisseau désignait l’astre, prêt à s’affranchir de la pesanteur. Je vis le mastodonte s’élever dans un bain de lumière, majestueux.

    Je le voyais qui parcourait les profondeurs sidérales : ma pensée vagabonde le suivait dans sa course poétique vers l’infini.

    Les choses ayant pris une soudaine hauteur sous mon regard neuf, je voyais le monde avec vérité. Devant moi la pierre inerte avait déployé ses ailes. La matière sous l’éther s’était allégée.

    Et je demeurai au pied de l’église à fixer la voûte étoilée, idiot.

    René Barjavel

    8 - Un rêve éveillé

    Lors d’une promenade nocturne à cheval, une bien étrange aventure m’est arrivée.

    Je filais à molle allure sous la lune, bercé par le son monotone et doux des sabots de ma monture dont l’écho résonnait avec poésie dans la campagne.

    Mélancolique, je me mis à songer à l’improbable aimée qui tardait à venir. Mais bientôt assoupi par le pas alangui de l’animal, je posai la tête contre sa nuque. Le doux Morphée m’emporta bien vite, tandis que je demeurai à demi couché sur le cheval qui cheminait toujours. Et le songe prit le relais de la rêverie amoureuse... Mais la vision onirique prit corps, tournant à la féerie, et je crus voir ma belle pour de bon :

    Elle marchait à mes côtés, se métamorphosant imperceptiblement en une jument superbe : ses cheveux d’or se changèrent en crinière et sa robe claire épousa ses chairs. Je la montai, aussi fier qu’ému. Aussitôt elle m’emporta dans une chevauchée impétueuse pour prendre son envol vers l’astre de nuit.

    Crinière au vent et bouche écumante, elle se lança dans les airs, frénétique. Mes éperons étincelaient au clair de lune, son crin ondulait fièrement, le vent frais giflait ma face échevelée. Une joie inédite m’inonda.

    Je m’étourdissais dans ce saut vertigineux, les doigts agrippés à sa crinière en bataille. Le zénith atteint, dans un long hennissement qui la fit se cabrer avec grâce sur le fond des étoiles, elle communiqua à la lune son bonheur de sillonner le firmament à mon côté, elle cavale ailée, moi baladin sidéral.

    Enfin, dans un tourbillon furtif nous disparaissions vers les étoiles.

    Reprenant bientôt mes esprits, je m’aperçus que je m’étais égaré durant mon bref sommeil sur le dos du cheval qui, impassible, avait continué sa marche. Et, retournant sur mes pas, je fixais la lune qui éclairait mon chemin, songeur, l’air dubitatif...

    Emu.

    Edgar Allan Poe

    9 - Celui qui est en moi

    Le son des pas du cheval dans la plaine me fait songer à chaque étoile que compte le ciel de ma longue nuit. Lorsque je foule la poussière des chemins, c’est toujours vers le firmament que se tournent mes regards.

    Tous les astres du monde sont logés dans mon coeur comme autant de larmes ou d’émeraudes, selon que je suis triste ou plein de joie. Je porte en moi les chagrins les plus secrets, les plus futiles de l’univers. Mais je sème aussi les lumières les plus pures dans les coeurs. En quête d’un amour que je suis seul à concevoir, je parcours le monde depuis des siècles en infatigable rêveur, trouvant la force de durer à travers les âmes pures. Ma jeunesse est intacte, préservée par des siècles de vertu.

    Mon souci n’est pas l’or, ni le temps, ni la mort qui effraie tant les hommes, mais l’amour, la beauté, la poésie. Aussi, je ne puis mourir : l’infini est mon compagnon de route. Loin de vos lois, je règne en souverain sur vos nuits, vos songes, l’imaginaire.

    Parfois on me tend la main sous la Lune : je prends la forme d’un paysage, d’un feu follet, d’une chandelle. Là, j’apparais dans mon ineffable vérité.

    Je poursuis ma route la tête dans les constellations à la rencontre des âmes pures.

    Je suis un fou d’amour, un spectre, une flamme traversant le temps, accroché à des incarnés. Je voyage d’âme en âme. L’être dont je possède le souffle aujourd’hui est l’auteur de ces lignes que vous êtes en train de lire.

    J’ai pris possession de lui et je prends la parole à travers sa plume.

    Mon nom est Pierrot.

    Paul Verlaine



  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 10 octobre 2009 09:47

    FREDERIC MITTERRAND N’EST PAS HORS-LA-LOI !

    Comme tous les « bons citoyens » honnêtes, j’ai réagi bêtement à chaud et sans avoir tous les éléments en main au sujet de la prétendue pédophilie de notre ministre de la culture, me fiant uniquement aux assertions de Marine le Pen.

    Après examen plus attentif de l’affaire et après avoir écouté les arguments des défenseurs du présumé coupable, je me suis aperçu que j’étais tombé dans le piège des apparences.

    Le seul reproche que l’on peut faire à monsieur Mitterrand c’est d’avoir pratiqué le tourisme sexuel, non la pédophilie. Et encore, c’est un reproche personnel et non judiciaire.

    Cessons l’hypocrisie ! Certes il est immoral de s’adonner au tourisme sexuel, pour autant ce n’est pas illégal.

    Tant qu’il n’y a pas de mineurs impliqués.

    Je rappelle que la loi française n’interdit nullement de pratiquer le tourisme sexuel pourvu que les prostitués ne soient pas des mineurs.

    Le ministre est un citoyen comme les autres, il a le droit d’exercer sa liberté. Jusqu’à preuve du contraire, il n’a rien commis d’illégal.

    Il a certes commis des choses hautement condamnables mais « seulement » sur le plan moral, non sur le plan légal.

    Puisque la morale de la république et de ses défenseurs se borne aux termes de la loi, pourquoi les citoyens font-ils tant d’histoire pour si peu de choses ?

    En république on peut faire tout ce qu’on veut tant que cela n’enfreint pas la loi : avorter, faire commerce de la pornographie, tuer son semblable sous uniforme, fabriquer et vendre des bombes à des belligérants, etc...

    De deux choses l’une : ou bien on change les lois en les mettant en accord avec la morale, ou bien on joue le jeu de la sainte république et on la ferme !

    J’insiste : du strict point de vue des lois républicaines, on n’a rien à reprocher au ministre de la culture.

    Tant qu’il ne viole pas les lois, sa vie privée le regarde.

    On se scandalise hypocritement des moeurs du ministre mais à côté on trouve normal d’avorter, de vendre des armes, de faire du business avec la pornographique...

    Sous prétexte que c’est légal.

    Avant de faire les écoeurés face aux moeurs de Frédéric Mitterrand, les honnêtes citoyens rangés -avec leur si belle morale républicaine- feraient bien de balayer devant la porte de leur conscience !

    Raphaël Zacharie de IZARRA

    =======

    Réponse faite à un détracteur me reprochant ma prise de position :

    La république nous demande d’adopter avant toute chose sa « morale ». Ensuite le citoyen fait ce qu’il veux tant que cela ne sort pas du cadre des lois républicaines. C’est le principe même de la république. La morale des individus n’a rien à voir avec les lois temporelles de notre société.

    Contrairement aux régimes islamiques, dans notre démocratie nous avons le droit d’être immoral, abject, immonde, criminel tant que nos actes sont en conformité avec les règles républicaines.

    Par exemple vous avez parfaitement le droit de vous enrichir en faisant du commerce avec la pornographie, en fabriquant des armes et en les vendant à des belligérants. Dans ce dernier cas vous serez même choyé par l’Etat. Vous avez également le droit d’avorter. La loi le permet. Il ne vous est pas interdit d’appartenir à des sectes sataniques tant que vous restez dans les rails de la loi. La société ne peut pas non plus vous reprocher de cultiver du tabac. Or toutes ces activités et adhésions parfaitement licites n’en sont pas moins fondamentalement criminelles.

    C’est cette hypocrisie que je dénonce à travers mon article.

    Dans un premier temps, égaré par les fumées du discours général sans nuance j’ai éprouvé un profond dégoût envers monsieur Mitterrand que je pensais -à tort- être un libidineux pédophile. Or après examen de l’affaire il se trouve qu’il ne s’est pas rendu coupable de ce crime.

    Par ailleurs j’admire le courage et la combattivité dont il fait preuve dans sa défense.

    Et je ne trouve pas déplacé qu’il se montre courageux et combattif dans la mesure où il n’est pas pédophile. Un innocent a le devoir de se défendre.

    Maintenant, s’il s’avère que le ministre s’est réellement rendu coupable de pédophilie, alors croyez bien que je serai le premier à le condamner et ne lui trouverai aucune circonstance atténuante. Et cette fois toute argumentation de sa part pour justifier ses actes serait indécente.

    Mais au fait, ne nous éloignons-nous pas de l’essentiel dans cette affaire ?

    Qu’est-ce qu’on demande avant tout à un ministre de la république ? De produire un certificat de virginité ou bien d’être tout simplement compétent dans son ministère ?

    C’est dans une monarchie que l’on exige des hauts placés des preuves de moralité, pas dans un système qui se veut efficace, égalitaire, laïc.

    Tant que le ministère de la culture fonctionne bien, c’est le principal et c’est tout ce qu’on demande à un ministre responsable de son ministère. Le ministre n’est qu’un serviteur de l’Etat, un employé de la république comme un autre. Pourquoi devrait-on exiger de lui un comportement plus exemplaire que les autres ?

    Parce qu’il est ministre ? Un ministre est un citoyen ordinaire, en vertu du principe républicain de l’égalité de tous face à la loi.

    Nous ne sommes pas dans une monarchie : théoriquement l’accession au poste de ministre de Frédéric Mitterrand n’est pas un privilège, pas un cadeau, pas une récompense.

    Juste un fait.

    Nous sommes en impartiale république, je le rappelle.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

    +++++++

    PRECISION :

    S’il s’avère que le ministre est réellement coupable, je serai le premier à le condamner.

    Mon avis sur cette affaire n’est pas définitif. Il évolue et se nuance avec les nouveaux arguments qui arrivent au fur et à mesure du débat. Et je me donne d’ailleurs le droit de me tromper. C’est ce qui fait l’intérêt de tout débat. Je ne suis pas entré dans ce débat pour avoir raison mais pour faire triompher la vérité, quelle qu’elle soit.

    Mes positions sont susceptibles de changer selon les nouveaux éléments.

    Je suis ni pro-Mitterrand ni anti-Mitterrand.

    Je suis juste « pro-réflexion », à la seule recherche de la vérité.

    Je n’ai aucun intérêt social ou personnel à défendre des criminels. Au contraire, j’ai tout intérêt à promouvoir la vertu.

    S’il faut condamner Mitterrand pour ses actes, je le ferai sans aucun problème et avec virulence.

    Mais je veux des preuves.

    Raphaël Zacharie de IZARRA



  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 9 octobre 2009 23:53

    PUCK,

    Très juste !

    Mais juridiquement parlant cela ne constitue pas pour autant une preuve.

    C’est peut-êtrre incohérent de la part de Frédéric Mitterrand d’agir de la sorte, mais se comporter de manière incohérente n’est pas un crime.

    Chacun a le droit d’aller dépenser son argent comme il l’entend, même de manière absurde.

    Raphaël Zacharie de IZARRA



  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 9 octobre 2009 21:18

    Le tourisme sexuel n’est répréhensible légalement que s’il concerne des prostitués mineurs.

    Raphaël Zacharie de IZARRA



  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 9 octobre 2009 17:16
    S’il s’avère que le ministre est réellement coupable, je serai le premier à le condamner.
     
    Mon avis sur cette affaire n’est pas définitif. Il évolue et se nuance avec les nouveaux arguments qui arrivent au fur et à mesure du débat. Et je me donne d’ailleurs le droit de me tromper. C’est ce qui fait l’intérêt de tout débat. Je ne suis pas entré dans ce débat pour avoir raison mais pour faire triompher la vérité, quelle qu’elle soit.
     
    Elles sont susceptibles de changer selon les nouveaux éléments.

    Je suis ni pro-Mitterrand ni anti-Mitterrand.

    Je suis juste « pro-réflexion », à la seule recherche de la vérité.

    Je n’ai aucun intérêt social ou personnel à défendre des criminels. Au contraire, j’ai tout intérêt à promouvoir la vertu.

    S’il faut condamner Mitterrand pour ses actes, je le ferai sans aucun problème et avec virulence.

    Mais je veux des preuves.

    Raphaël Zacharie de IZARRA
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