Professeur d’économie et de finance dans une école de commerce. Formateur en économie-droit en BTS Conférencier en économie Auteur du livre « Les marchés financiers en clair » (éditions Ellipses)
Je confirme pour avoir été moi-même stagiaire, que certaines entreprises profitent du système pour faire exécuter par des stagiaires (gratuits ou presque...) des tâches qui devraient correspondre au travail d’un salarié. Cela nous ramène au bon vieux problème de la carotte et du bâton : "si tu travailles bien, on pourra éventuellement t’embaucher à l’issue de ton stage". Et voilà comment on obtient des travailleurs motivés à moindre coût !
Votre article est donc très juste et présente clairement les faits.
"Sur un marché, une baisse des prix provoque une tendance à l’augmentation de la demande. C’est le mécanisme universel de la loi de l’offre et de la demande. Ainsi, Une baisse des taux d’interets conduira mécaniquement à une augmentation des emprunts, donc de la masse monétaire. Il me semble difficile de trouver des arguments pour soutenir le contraire. Une augmentation des emprunts traduit une augmentation de la demande d’achat de biens économiques. Ce mécanisme est un signe d’une croissance économique"
Je vous rappelle que la loi de l’offre et de la demande n’est pas universelle. Par exemple, Giffen a étudié des cas où la demande de certains biens de première nécessité peut augmenter paradoxalement quand leur prix augmente. De plus, les agents s’endettent aussi en fonction de leurs anticipations. Ainsi, on peut très bien concevoir une baisse des taux et un refus de s’endetter de la part des entreprises car la conjoncture leur semble trop incertaine. On a ainsi vu la FED baisser ses taux après l’éclatement de la bulle Internet, sans voir de réels investissements de la part des entreprises, celles-ci préférant racheter leurs actions... C’est donc le terme "mécaniquement" qui me dérange, car l’économie n’est pas un science exacte.
Sur la fin de votre propos, je vous rappelle que si les ménages empruntent pour acheter des biens importés (ce qui est souvent le cas en ce moment avec les voitures par exemple...), cela n’augmentera pas la croissance de notre pays.
Le débat sur le regroupement des "gauches" est pertinent en ce moment. En effet, sauf à ne pas avoir remarqué que nous n’avons plus qu’une couleur politique à l’Assemblée Nationale, il peut être intéressant de suivre l’évolution de cette idée. Evidemment, l’intérêt de cette nouvelle formation sera fonction des sensibilités qui accepteront de se regrouper. C’est en tout cas le premier pas vers un changement constructif, aussi minime soit-il pour l’instant...
Que dire de plus qui n’est pas encore été dit ? J’ai moi-même rédigé un billet sur cette question sur mon blog. Je répéterai ici juste ma conclusion : il n’y a pas véritablement de nouveautés dans ces propositions. Le seul grand mérite de la Commission Attali, c’est d’avoir couché cela sur papier... Etr puis, n’oublions pas que certaines propositions vont être catégoriquement refusées par le gouvernement, ce qui réduit la portée d’un tel travail.
La commission que préside Jacques Attali devait s’atteler à trouver des solutions pour "la libération de la croissance française". Ses propositions avaient été regroupées sous le titre "trois cents décisions pour changer la France". Il n’en reste déjà plus que 20 visiblement et encore, certaines propositions ne sont pas nouvelles. L’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a peut-être eu le mot de la fin comme à son habitude. A la proposition de suppression des départements, il s’est exclamé : "loufoque"...