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Petit correctif à ce qui précède : dans ma dernière phrase, je voulais dire non pas « notre président élu » mais plutôt « le Président que nous avons élu »

Assurément, non, je ne les considère pas aux ordres. Je me permets cependant de vous signaler le point suivant. Je ne suis pas un lecteur du Parisien mais, dans le Monde daté du 20 juin, que vous me semblez admettre comme une référence digne de foi, j’ai relevé la phrase suivante : « Selon Le Parisien, son épouse Cécilia et deux de ses enfants étaient « hilares » en la regardant ». Ce « la » désigne la prestation de notre Président lors de cette fameuse conférence de Presse. Il ne s’agit pas en la circonstance d’une parole mais d’images animées, assurément beaucoup plus difficiles à truquer, et si la propre épouse du Président semble admettre leur authenticité, je ne vois pas comment nous pourrions être d’un avis contraire.

Je crois tout à fait notre Président lorsqu’il déclare ne jamais boire et je n’ai jamais supposé qu’il ait été ivre lors de cette conférence de presse. Au vu de la vidéo contestée, et tout d’abord implacablement occultée par notre télévision, je considère simplement qu’il n’était pas dans un état lui permettant d’assurer cette tâche avec la dignité que réclame son rang.

Mais je suis tout disposé à ignorer cette vidéo et à me concentrer sur la vidéo que je qualifierai d’officielle, celle diffusée par nos chaînes. Du fait de l’avalanche de réactions suscitées par l’intervention de M. Desgrées, il est fort possible que vous n’ayez pas lu ce que j’écrivais le 19 juin à propos de ces images. Je le rappelle donc ici :

On voit [le président Sarkozy] citer, parmi les sujets traités : « la journaliste ». Il faisait sans doute ainsi référence au cas d’Anna Politkovskaïa, assassinée il y a quelques semaines en Russie. Il a loué la connaissance des dossiers du président Poutine. Il est regrettable qu’on ne puisse lui adresser le même compliment. Comment a-t-il pu aborder ce sujet avec son homologue russe alors qu’il se révèle incapable de prononcer le nom de cette journaliste ? Il est aussi navrant de constater le décalage entre la formule désinvolte employée et la gravité de l’événement évoqué.

En ce qui me concerne, au vu de ces images, j’ai honte pour mon pays et je me demande si notre président élu est bien digne de nous représenter.

Monsieur le sarkoziste quaternaire, l’aveuglement n’a jamais été une qualité. Grâce à Internet, une vidéo soigneusement écartée par nos chaînes de télévision a pu être portée à la connaissance d’une partie du public. La diffusion en a été si large que l’ensemble des médias en a parlé et que notre président (remarquez bien qu’il s’agit aussi de mon président, je compte sur lui, je ne suis pas comme vous mû par des réflexes conditionnés), mon président a jugé utile hier de faire une mise au point. De ce fait, il confirme l’authenticité de cet épisode. Il affirme ne pas avoir bu et je ne vois aucune raison de mettre sa parole en doute. Ce que tout le monde peut constater c’est que, si après un début laborieux, il a en partie recouvré la maîtrise de lui-même dans la suite de cette conférence de presse au G8, il n’était alors pas en mesure de la tenir dignement. L’origine de cet état m’indiffère totalement et, comme tout un chacun, il avait le droit d’annuler ce rendez-vous, en arguant de quelque ennui de santé. Ce qui est grave, c’est qu’il n’a pas eu la sagesse de le faire, donnant devant la presse mondiale un spectacle que, selon son humeur, on jugera hilarant ou pitoyable.

Vos lunettes bleues vous interdisent sans doute de les apprécier à leur juste valeur mais ces images ne m’ont laissé qu’un sentiment, la honte, et une crainte : voici l’homme a qui l’on a confié la dissuasion atomique française.

Il est tellement plus facile d’affirmer, parce qu’elles vous gênent, et sans prouver quoi que ce soit, que ces images sont truquées ! Prouvez-le ou gardez le silence ! Pour ma part, je garderai de cet conférence de presse l’image d’un jeune ramasseur de balles à Roland-Garros, qui n’a su résister à l’ivresse de raconter sa rencontre avec Federer, son idole.

Si vous ne croyez quelque chose que « quand vous y étiez », vous n’avez sûrement jamais dû obtenir de notes brillantes en histoire.

Ceci posé, vous êtes en apparence irrémédiablement incapable de répondre aux questions que l’on vous pose. Notre échange va donc s’arrêter là. J’espère pour vous que notre président ne nous offrira pas de référendum.

Ce que vous qualifiez d’impression de journaliste est en fait le témoignage d’un professionnel de l’information ayant assisté à cette conférence de presse, à laquelle ni vous ni moi n’avons participé. Ses déclarations ont donc beaucoup plus de poids que tout ce que nous pourrions l’un ou l’autre raconter.

Je constate à mon grand regret que, à part une envolée peu documentée sur nos anciens présidents, vous ne répondez guère aux questions très précises que je vous adresse, sans doute parce qu’elles vous dérangent. Je vais donc tenter de resserrer notre débat en train de s’égarer :

1) Oui ou non , persistez vous, sans apporter le moindre début de commencement d’une preuve, à qualifier de canular une vidéo qui doit vraisemblablement vous choquer puisque vous vous obstinez à nier son authenticité ? Si vous ne retirez pas ce qualificatif, je comprends pourquoi vous tenez Agoravox comme un lieu où les ragots peuvent gagner en crédibilité : vous en êtes l’exemple le plus remarquable.

2)Lorsque je considère, outre l’extrait censuré, le reste de cette conférence, je n’ai qu’un sentiment, la honte. Si vous en êtes indemne, c’est que nous n’avons pas la même conception de l’honneur de notre pays.