« La valise ou le cercueil »... ça ne s’rait-i pâs les gentils OAS qui ont usé et abusé de ce slogan dans leurs tracts, nourrissant la peur et incitant à la haine à l’égard d’un peuple ne faisant que réclamer son indépendance après 132 ans d’humiliation, de massacres, de spoliation... et qui aurait été bien heureux de l’obtenir cette indépendance sans morts ni ni tortures...
Faut-il répugner à lire que de méconnaitre ses classiques quant aux « bienfaits de la colonisation »... ... alors que des historiens peu coupables d’un amour immodéré pour l’Algérien, tels Charles André Julien ou Robert Ageron, de respectables universitaires, l’ont montré par leurs travaux de recherche... ou en « plus léger », les « Lettres d’un soldat » (français), le Colonel de Montagnac, voire le journal de celui qui deviendra le Maréchal de Saint Arnaud, rapportant comment dans les années 1840 et svtes étaient systématisés massacres, viols, terreurs... sans compter les spoliations des terres, les expulsions des villes et des campagnes qui s’ensuivirent... et les déportations, pas seulement en Syrie où ces exilés se retrouvèrent en situation de protéger des Chrétiens (et voui ! malgré leur exil imposé) mais dans les bagnes comme peut en témoigner la présence de leurs descendants de nos jours encore en Nouvelle Calédonie par exemple...
Pour ce qui est de l’« épuration ethnique » que vous vous plaisez à inventer - ah ! cette maladie du siècle que la banalisation du sens jusqu’à vider les mots de leur contenu- je vous suggère de lire par exemple un article tout à fait accessible qui rappelle combien le baratin sur les méchancetés des méchants « Arabes », Kabyles inclus, à l’égard des gentils européens, Français par la grâce de la colonisation, est du... baratin :
... et si un jour vos pas vous menaient en Algérie, j’aurais à vous présenter de leurs descendants, demeurés citoyens algériens... malgré le mal vivre qu’ils partagent avec leurs compatriotes dits musulmans... En réalité, ce que les « Pieds Noirs » pour nombre d’entr’eux ne pouvaient supporter, c’est de voir accéder à une citoyenneté pleine et entière, et pas en deuxième collège, des « indigènes » qu’ils avaient réduits à n’être que des « Mohamed » et des « Fatma »... aliénation que nombre ont intériorisé au point de la transmettre à leurs descendants... et c’est cela le crime principal de la colonisation... Monsieur !
Puisse 2012 vous voir plus respectueux des faits à défaut d’aimer les Algériens... ce qu’ils ne vous demandent pas d’ailleurs.
Précision : c’est le commentaire de Serpico que je trouve excellent. Je partage totalement l’éclairage qu’il apporte sur le papier de la dame, papier affligeant de banalité, un ramassis de tout ce qui s’est dit ici et là, le tout à la sauce « haut conseil à l’intégration »... normal ! faut se garder de cracher dans la soupe des subventions, l’institution « intégration » , c’est aussi, c’est surtout, des sous distribués aux experts de tout poil.
La hauteur d’où tombe le point de vue et la qualité de l’auteure m’incitent quasiment au silence, la qualité de l’analyse et la nature des représentations qui la fondent ayant épuisé... le quota des banalités tolérables quotidiennement.
Juste une question :
Que faire pour ce qui est des « déjà intégrés », par naissance et filiation, natifs des républiques et monarchies occidentales, ceux Français et autre Européens « de souche » comme certains aiment à se présenter en d’autres circonstances, ayant choisi d’être musulmans et ne pas s’accommoder de ce qui veut s’imposer comme « raisonnable » ?
Parce que à bien y regarder, pour ce qui est burqa et minarets, avant d’être une pratique des « musulmans d’origine », les « pas intégrés à intégrer », ce sont ces « nouveaux musulmans » qui apparaissent porter nombre de ces revendications cultuelles dites dans l’article à « accommodement déraisonnable »