Forcément voyeuriste, forcément ultra-violent et donc ultra-médiatique, buzz, forcément buzz, ce clip tangue entre reportage et court-métrage pour finir en une métaphore de la modernité. Les blousons logotypés, leur démarche énergique, leur jeunesse entrent comme une lame dans un Paris ramoli, rempli de touristes japonais, de patrons de bistros et de flics-lacrymogènes. Leurs sombres silouhettes voyagent à Paris et rendent la Justice. Cette justice des tours que nous regardons de loin en passant sur l’autoroute, nihilisme de la jeunesse et des blousons noirs des années 60. La violence jouissive des écrans, l’adrénaline et l’énergie, ce trait rouge peint sur les carreaux du métro pour marquer au fer une époque.
Une néo-croisade de ces enfants dont notre société est la mère, dont notre égoisme est le père.
Nous sommes un rêve, ils sont l’énergie de la réalité. Nous sommes l’injustice qui nourrit leur violence. Les condamnerons-nous, ou essaierons nous de leur redonner espoir ? Toutes les sociétés ont une tendance immodérée à se réfugier dans la peur. Bravo à Romain Gavras d’avoir réveillé ces vieux démons.