Cet article est d’une imagination extrême. Le foot est aujourd’hui une histoire de fric. Ce n’est même plus, comme jadis, se positionner pour une équipe régionale qui représentait l’attachement à son terroir. Si l’on veut analyser les raisons de l’intérêt porté à ce jeu, il ne faut pas se contenter de considérer l’aspect sexualité. Encore faut-il avoir soi-même une idée approfondie du sens de la sexualité dans la vie.
Dans notre environnement social, la compétition apparaît comme un
stimulant de l’activité ; elle est décrite comme motivant les
individus. Mais à y regarder de plus près, cette motivation
s’appuie sur de la rivalité. Et, même si l’individu s’en défend,
son but inconscient est l’élimination des autres compétiteurs. La
compétition renforce les différences, amplifie l’exclusion, crée
des classes ; elle est à l’opposée de l’action humanitaire.
Lorsqu’elle envahie le psychisme, celui-ci en devient entièrement
dépendant et l’individu vit constamment dans la lutte,
l’affrontement. Cet état d’esprit est propice à des actes
irrespectueux car l’unique but est le réussite au mépris des
autres.
Les individus qui ne se sont pas cultivé et n’ont pas le jugement
pertinent peuvent être tentés de pousser l’affrontement jusqu’à
réaliser des actes délictueux.
L’encouragement à être « battant » s’est
fortement développé. Les rencontres sportives sont de plus en plus
nombreuses et suivies, y compris par les femmes qui, jadis, ne s’y
intéressaient pas. Ces dernières veulent, souvent par féminisme –
même si elles prétendent le contraire – ne pas être en reste par
rapport aux hommes. On pourra prétendre que la paix relative entre
les nations ne laisse que ce moyen aux hommes pour exprimer leur
agressivité et que celle-ci fait partie de sa nature. Certes, mais
l’agressivité n’est pas nécessairement de nature guerrière. Bien
vécue, elle est source de création et n’est pas nuisible aux
autres.
A titre d’exemple, je vais tenter de mettre en évidence le contenu
inconscient du spectateur d’un match. Une rencontre sportive entre
deux équipes est l’occasion d’une prise de position où le choix est
binaire : on prend partie pour l’une ou l’autre des équipes.
Alors que dans la vie, les choix nécessitent généralement de tenir
compte d’une multitude d’informations, ici, le choix est simple.
Notons également le pouvoir social de ce genre d’activité :
les individus se sentent en communion. Ils ont l’impression,
même si c’est illusoire, de se sentir en accord avec les
autres, y compris -inconsciemment- ceux de l’autre camps car
ils assistent au même match.
Dans ces circonstances, ils croient faire le plein de lien social,
et, les états l’ont bien compris, leur engagement dans des actions
politiques réactives se font moins sentir.
Et, lorsque nous analysons ce sentiment de lien social, nous sommes
atterrés par sa médiocrité. Nous n’y trouvons qu’abrutissement des
foules car l’objet est puéril et les attentes sans intérêt.
Le match est un jeu et donc distrait des réalités de la vie.
Aujourd’hui, avec la notion de fête qui s’y est adjointe, le
mode d’expression du supporter et de l’amateur a évolué et,
encouragé par les médias et les instances financières, il a acquis
une valeur symbolique qui semble interdire toute critique. Car
critiquer, c’est être opposé à ce qui fait le lien social. Mais
cette perception est fausse car crée de toutes pièces pour des
raisons politiques et financières. De plus, comme dans toute les
manifestation publiques, la violence s’est invitée. La
passion y est pour quelque chose. La surenchère s’installe comme
elle a pris l’habitude de le faire dans notre société, et plus
particulièrement chez les jeunes – alcool, prise de risque –
parce que défi représente une manière de lutter, pour certains,
contre le sentiment de médiocrité, plus ou moins conscient,
qui s’est infiltré à cause de l’augmentation des sources de
communication et d’information.