Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des solutions pour être enfin entendu mais la réalité exprimée dans mon poème, il y a déjà une dizaine d’années, perdure et même s’amplifie, et c’est très inquiétant... La tendresse du poète et le coup de poing du révolutionnaire ont-ils vraiment le pouvoir d’enrayer le fossé qui se creuse et... de réduire les inégalités ?
EURO-VISION
A l’heure de l’euro j’annonce la couleur :
Soyons francs, bons français, il nous faut reconnaître ... Que le franc vaut de l’or, et que ce vieil ancêtre
Hantera nos regrets d’une juste valeur...
Comment ne pas bouder la stupide pâleur
De la monnaie unique et faible qui va naître ?
Comment ne pas bondir en voyant disparaître
Nos repères, traqués par un troc rassembleur ?
Banque, soyez bon guide, ou prévoyez nos dettes !
Pour un euro mineur de lendemains de fêtes,
Six francs cinquante cinq neuf cent cinquante sept... !
Européen je suis. Français, vraiment j’en doute...
Mais pauvre je me sens depuis que l’euro coûte
Six francs cinquante cinq neuf cent cinquante sept !
Marcel SIMONNEAU
(1er prix au concours de poésie organisé par le Crédit Mutuel de Poitiers)