Je pense qu’un mot pourrait résumer assez bien ce qui nous tue : la compétition.
Je parle de ce besoin - naturellement et génétiquement difficile à combattre - de prouver aux autres non pas sa valeur, mais sa supériorité, et que l’on essaie de démultiplier à outrance dans l’éducation de nos enfants, à l’école, à la télé, dans les jeux, les pubs, les analyses, même une certaine forme de culture et bien évidemment le sport.
Et parce que la phrase la plus bête qui ait été associée à ce terme est "l’important est de participer". Travailler le mental, Rentrer dedans, Challenge.
Accepter l’idée de la compétition, c’est inéluctablement refuser la défaite.
Prétendre le contraire serait malhonnête.
Deux raisons d’y remédier par l’éducation.
Sans compétition, aucune raison de dispute, de jalousie, du moins rien qui entraîne de guerre (sociale, militaire ou commerciale) au contraire, c’est l’ouverture, la curiosité, et cela n’exclue en rien l’idée d’aller de l’avant, d’évoluer, de "performer" : seules les motivations changent, et donc l’utilisation des résultats.
Une prise de conscience à souhaiter ?
Ou une pure utopie ?
Je cite : "la corde pour se pendre, douée de raison, irresponsable, règles élémentaires..."
Et bien, belle salve !
C’est vrai, il y en a, des crétins irresponsables, il y a aussi des poissons volants mais ils ne constituent pas la majorité du genre (Audiard, Le Président)
Et puis il y a les autres... un couple de smicard avec deux enfants en banlieue parisienne aura pour ressources environ 2500e pour le mois, allocations familiales comprises. Délai d’attente d’un HLM = 5 à 7 ans
Alors après les frais fixes (loyer, charges, assurance, entretien... 1 automobile, assurance, entretien, carburant... frais de scolarité, cantine, garderie, étude (puisque parents travaillant)... 1 mutuelle, 1 mensualisation EDF, 1 autre GDF, 1 autre impôts et taxes (et oui !), 1 portable, 1 abonnement internet, 2 demi cartes oranges)...
Allocation logement, allocation rentrée scolaire, CMU, abattements divers = 0 e
Alors calculez moi ce qui leur reste pour manger (n’oubliez pas : 5 fruits et légumes par jour, et pas en conserve) et s’habiller (enfants et parents). Je ne parle pas de sport, ni de loisirs, ni de vacances, ni même d’un resto ou d’un sandwich en allant se promener, ni d’un cinéma ou d’un musée... c’est sans doute trop luxueux !
Vous me direz : pourquoi une voiture, pourquoi un portable, pourquoi internet, pourquoi une mutuelle, pourquoi bien manger ? (pourquoi vivre ?)
Il y a la sécu, emmaüs, les restos du coeur, les poubelles des hypermarchés... de quoi se plaindraient-ils ?
Il y a aussi Noël, l’envie de faire plaisir à ses gamins, à son conjoint, de faire "différent" des 364 autres jours de misère. Et la plupart préfèrent prendre consciemment le risque de payer au prix fort une belle soirée dans l’année. C’est là qu’est leur dignité, c’est là qu’ils sont humains, et forts : c’est une vraie prise de risque. Et qu’on-t-il vraiment à perdre ? Payer toute leur vie des interêts ? C’est déjà ce qu’ils font.
Mais vous, dans une telle situation, vous préfèreriez peut-être piquer le sac d’une vieille dans la rue, ou marcher sur la tête de quelques autres pour arrondir les fins de mois ?
Où seraient vos priorités ?
Bonne fêtes de fins d’année à tous, les poissons volants et les autres...
A mon sens, la liberté d’expression ne peut qu’être totale, sans quoi elle se contredit d’elle même.
Il est écrit plus haut :
"Il y a des lois contre le racisme, la xénophobie, l’injure, la diffamation : pareil pour l’homophobie."
Je crois que là est tout le problème : penser ce genre de loi et les faire appliquer, n’est-ce pas une autre forme de phobie, voire une déviance de la pensée unique ?
Je préfère entendre un con déblatérer, ce qui le soulage, et qui sans doute est signe d’une détresse de sa part, et essayer - à défaut de comprendre - de jauger le danger et d’accepter sa vision, aussi bête me semble telle, que de découvrir un beau matin une bande organisée dans le secret, puisque aux idées non conformes, m’empêcher d’avoir mes propres idées subversives.
C’est un truc à mettre n’importe qui au pouvoir !
Sans le débat, on ne connait pas l’autre, on ne lui donne aucune chance ni de s’expliquer, ni de changer d’avis. Il finit par se sentir incompris, à part, rejeté... minoritaire, subissant une injustice.
Tout ce qui a fait que ces lois existent aujourd’hui.
C’est quand même un comble, qu’au nom de l’égalité de tous (une belle idée, mais un non-sens) et du respect de chacun (une évidente nécessité, mêlant intelligence, humilité et équité), on fasse taire des gens qui ne pensent pas comme nous. Même si ce sont des cons (cf. Brassens )
Ça ressemble plus à de la répression qu’à de la prévention (ne parlons pas d’éducation).
Et c’est forcément dangereux à terme : la bêtise-crasse se propage plus facilement que l’intelligence.
Coluche avait-il alors raison : certains seraient plus égaux que les autres ?
Ou comme dit le vieux chinois des Gremlins : "Vous n’êtes pas prêt !"
Je suis globalement d’accord (quoique même si les auteurs touchent peu, cela n’amoindrit pas leur qualité de victime), et mon propos tenait surtout à compléter l’article en précisant que les vraies victimes aussi sont pas toujours celles que l’on croit...