Où es-tu l’indien mon frère, dépossédé de la terre, de l’eau, de la forêt, des troupeaux de bisons.
Où es-tu, toi qui présentais tes excuses au cerf que tu tuais pour manger, à l’arbre dont les branches servaient à supporter ton tipi
Où es-tu, toi qui parlais aux étoiles, aux planètes, au cosmos tout entier et qui te répondaient.
Où es-tu, toi qui jetais, avec quelques vierges, des turquoises dans les cenotes.
Où es-tu, toi qui as construit des temples qui défient le temps, dont les pierres racontent ton histoire et celle des hommes, tes temples seront toujours debout, ton écriture toujours lisible, la mémoire gravée dans la pierre, quand les immeubles en béton de l’homme blanc seront redevenus sable, quand les constructions en fer, ponts, tours, seront rouillés et tomberont en poussière, quand les négatifs photos seront mangés par le temps, quand leurs messages auront disparus des disques, bandes, clé USB et autre mémoire périssable.
Où es-tu, toi mon frère dont je loue aujourd’hui la mémoire.
Un jour viendra le temps où tu contempleras la terre ; la planète Terre, nettoyée des scories de l’homme blanc.