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sourisha

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Derniers commentaires



  • sourisha 14 janvier 2008 13:58

    Aïe.je me suis trompée.là je suis dans l’éléctroménager.En attendant si la cafetière en promo actuellement fait autant parler d’elle, c’est que le ( très people) panel de consommateurs qui ont testé l’engin l’ont largement plébiscité...Le café est un peu léger quand même.Bon, faut que je trouve le steack haché maintenant..



  • sourisha 14 janvier 2008 11:16

    Avertissement : ceci n’est pas une fiction, mais mon apprentissage de la misère...

    A 16 ans,mon père décide, pour cause de divorce d’avec ma mère, de ne contribuer qu’aux études de mon frère, et me sort de ma classe de seconde A5 manu militari, malgré de brillants résultats, pour me bazarder dans "la vie active",sans pour autant m’aider à me former ni a trouver un emploi.A la rue, j’enchaîne les jobs précaires.Premier constat : les liens du sang ne garantissent rien,loin de là.C’est peut être pour cela que le code civil définit les responsabilités des familles dans les articles 205 et 207.

    Je fais grâce des années de galère, des jobs aussi diversifiés que pénibles, dont le seul avantage est d’avoir ajouté non pas une corde à mon arc, mais des cordes à ma harpe, j’ai un CV long comme un jour sans pain...Bon à tout, bon à rien, disait mon grand père, et face à l’ANPE, on est vite rangée dans la seconde catégorie.Bref, après avoir charrié des quartiers de porc sur un marché, ramassé des fraises dans les champs, cloué des caisses à la Sernam et vidé des thons, je me retrouve à 40 ans dans le sud de la france, vivant avec ma mère et ma fille, au Rmi.

    Au bout de six mois, ne me supportant plus dans cet état social semi-végétatif, encore pleine d’espoir et d’enthousiasme,( les illusions ont la vie dure),je rentre au chantier d’insertion de ma charmante bourgade azuréenne, option "espaces verts".Et me voilà taillant, élaguant, tondant,plantant,balayant, ramassant, avec un contrat CES, qui me donne le droit de travailler comme un boeuf (si,si) et de fermer mon clapet, surtout. Seule fille sur le terrain, je vous laisse imaginer la joyeuse ambiance de camaraderie qui règne au sein de mon équipe.Héhé.Payée 500 euros à mi temps, je ne bénéficie ni de la prime d’insalubrité,ni de travaux pénibles, encore moins de l’avantageux régime d’assurance maladie de la fonction publique donnant droit à 100% du salaire.J’ai été bosser avec 39° de fièvre, avec trois vertèbres déplacées sous peine de voir mon salaire amputé de 50%. Mon chef d’équipe voyait se réveiller sa hernie discale tous les ans à l’ouverture de la chasse. Et avec ça, point de titularisation à l’horizon, et avec ma grande bouche, j’ai dû subir tous les harcèlements existants, mais j’ai tenu bon, j’avais une petite fille à nourrir.

    Le 19 janvier 2003, le père de ma fille est assassiné de 9 coups de couteaux par un schizophrène, puis le 12 février suivant, ma mère part, consumée d’un coup par un cancer fulgurant.Seule avec ma fille, dont il faut apaiser la douleur, avec 500euros par mois,je suis menacée d’expulsion,alors je demande une entrevue à notre bon député-maire sarkozyste, afin d’obtenir quelques heures de travail supplémentaires dans le cadre d’un CEC. Réponse hautement humaniste de l’intéressé : "Oulàà...j’ai pas de travail, et puis je ne peux pas embaucher tous les bras cassés de la ville".A quoi j’ai répondu que ceux-là étaient déjà confortablement installés à la mairie. Alors je suis retournée travailler à mi temps, la rage au ventre. Avec ça, point d’assistance familiale, non non, la misère et le désespoir font peur, on fuit pour éviter toute contamination. C’est ainsi que je me suis révoltée, et que j’ai menacé le dictateur local d’une grève de la faim illimitée pour obtenir justice. Ca a fonctionné, j’ai obtenu un an à plein temps, et j’ai perdu mon job en décembre 2005.

    Ah, elle m’a fait payer mon coup d’éclat, la mairie, et le harcèlement amorcé au boulot s’est étendu à toute ma vie.Il faut dire que j’ai insisté, tenu tête, frappé aux portes, que voulez vous quand on est seul au monde il faut se le bouger, le tafanari. Je suis dans ma 9eme année de demandes de logement mais curieusement, y’a jamais rien pour moi, je suis pauvre, femme, et célibataire.Faire valoir ses droits devient carrément un délit.A force d’insister,je suis devenue la bête noire des élus.Puis j’ai été expulsée avec ma fille.

    Depuis deux ans et demi, nous vivons dans une cave insalubre de 23m2, ma fille dort avec moi faute de place, les voitures passent sous nos fenêtres en laissant un sillage d’hydrocarbures,les installations sont dangereuses, il n’y a pas de barreaux aux fenêtres, la lumière est allumée toute la journée, et ce logement ne répond à aucune norme de sécurité et de salubrité.L’ALT lui a été retiré pour cette raison en 2004, alors le propriétaire contourne, en sous-louant. Le propriétaire c’est..la mairie, et cette turne infâme est pompeusement baptisée "logement social".Nous vivons avec 600 euros par mois. Il m’arrive de sauter un repas, ou deux, ou...pour que ma fille ne le fasse jamais.Je ne possède qu’une paire de chaussures, je n’ai pas le permis,nous sommes pâles comme des fantômes, je n’ai de cesse de me retourner l’âme pour trouver une façon honorable de boucler les fins de mois,pas de vacances, pas de sorties, et internet est un cadeau de mon frère.

    J’adorerai payer des impôts, ça voudrait dire que j’ai un salaire décent.J’adorerai faire une liste des choses dont je pourrai me passer, mais là, à part cesser de respirer, je vois pas.

    En 2006, j’ai attaqué mon père au tribunal en vertu des articles de lois cités plus haut. J’ai gagné.Sans avocat. Une jurisprudence unique en France, perdue en appel, car de l’avis de membres du barreau "certaines lois existent, mail il est mal vu de les appliquer". Mais c’est une autre histoire...


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