Titulaire d’un master en histoire militaire. Passionné par les
questions stratégiques et le fait militaire. Désireux de contribuer au
renouveau de la pensée stratégique en France.
@ John Lloyds J’aurais évidemment aimé développer plus avant de nombreux points, mais les impératifs de formats qui étaient ceux de la publication originale ne le permettaient pas. J’ai donc essayé de fournir une analyse détaillée, mais concise, d’un point précis et à mon sens essentiel de la réforme militaire russe en cours. En ce qui concerne la défense aérienne, il était prévu que je publie un article sur le sujet, qui a finalement été retardé. Il devrait être mis en ligne sur mon blog dans les jours à venir.
@ CAMBRONNE Je vous ferais la remarque inverse de celle que je viens de faire à John Lloyds : pour présenter un exposé un tant soit peu construit, je suis contraint d’employer un vocabulaire précis et donc nécessairement un peu technique parfois. Pour ce qui est des transferts militaires allemands maintenant, il faut revenir sur ce qui est désormais considéré par tous les spécialistes de l’Armée Rouge comme un mythe : celui qui veut que les Allemands aient « appris » la guerre moderne aux Soviétiques. Cette perception relève de celle, classique, des Soviétiques comme de balourds incapables de concevoir d’autres opérations que la « vague humaine », et cadre parfaitement dans une certaine idéologie de la supériorité militaire allemande développée après-guerre par les anciens officiers de l’ex-Wehrmacht. En fait, la coopération entre la Reichswehr et l’Armée Rouge à la fin des années 1920 (elle cessa quasiment à partir de 1931) fut plus limitée qu’on n’a pu le penser et essentiellement axée sur des aspects techniques, notamment en termes de technologie de blindés et d’aviation. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les échanges furent équilibrés en terme de ce que chacun des partenaires a pu proposer à l’autre. En termes doctrinaux, Allemands et Soviétiques se sont essentiellement inspirés de leurs expériences respectives, les premiers adaptant aux forces mécanisées les tactiques dites « von Hutier » à la source de leurs succès à la fin de la 1ère guerre mondiale, et les seconds tirant les leçons des opérations très étendues pour l’époque de la guerre civile de 1917-1922. En ce qui concerne les forces aéroportées, les Soviétiques furent en effet les premiers à en percevoir le potentiel et à les mettre en oeuvre à grande échelle, et on sait que Student à assisté à des manoeuvres aéroportées. Néanmoins, il est toujours difficile de connaître le degré d’influence relative des uns sur les autres.