Je tombe sur cet article qui date un peu et beaucoup d’eau a du passer sous les ponts depuis.
A mon sens, l’UDB se trompe quelque peu sur les intentions du Parti Breton. Droite / gauche ? un clivage pas évident du tout ! En effet, il existe d’autres matrices comme Modernistes / Conservateurs. Et sur ce dernier clivage, je trouve que l’UDB a dérivé formidablement en près de 50 ans du marxisme progressiste à l’écologisme personnaliste (et parfois anti-moderniste).
Quant au Parti Breton, j’ai eu la chance de participer à une rencontre à Paris en 2000 avec les fondateurs qui venaient de quitter le PRG (Divard ...). La charte parle de la « primauté de l’individu » qui est une formule reprise du PRG, qui est un parti républicain. C’est la grande différence idéologique (en théorie j’avoue en raison d’éléments démocrate-chrétiens dans le PB !) entre le PB (républicain) et l’UDB (personnaliste). Le personnalisme impose d’abord la communauté au dessus de l’individu qui ne serait de toute façon pas libre ...
L’idéal serait d’avoir un vrai parti faisant l’Union avec une majorité progressiste (la modernité est la raison de l’engagement) et une minorité conservatrice (l’histoire est la raison de l’engagement). Surtout, il faudrait une vraie présence dans le monde urbain et notamment parmi les décideurs et têtes de réseau.
La situation actuelle du mouvement politique breton est navrante et trop centrée sur la question patrimoniale et culturelle ; ce régionalisme dont se contente trop l’UDB et dont le PS lui laisse gentillement quelques représentations.
Quel baratin d’opérette ! Les régions ne sont pas des découpages, genre tableaux de peinture.
Ce qui compte avant tout, c’est l’aspiration du peuple au sens civique du terme. Et désolé de le dire mais la société civile est favorable a la réunification : individus (voir sondages remis en avant par Ouest France), les entreprises, un nombre important de leaders politiques.
Quelle belle fumisterie de parler de Région Grand Ouest. Le GO est un espace pas un territoire. Il n’y a aucune volonté de vivre ensemble et surtout aucun destin commun, il s’agit d’une simple somme de localismes. En revanche, il peut y avoir quelques intérêts communs et dans ce cas, nous, Bretons nous discuterons avec le autres territoires pour défendre nos intérets dans une démarche collective en collaboration (infrastructure, etc ...)
La Bretagne a une continuité historique et surtout une formidable capacité d’action collective que n’ont pas les autres régions et encore moins les Pays de la Loire, qui n’est qu’une technostructure de plus.
Les arguments de ceux qui sont contre la réunification sont assez minables et c’est désolant.
Ce sont effectivement les Régions et les Agglomérations Urbaines qui sont les entités d’avenir. Tout le monde le dit désormais (en France, en Europe et même au Japon) y compris parmi les grands intellectuels comme l’ancien directeur de l’Ecole des Ponts, Pierre Veltz dans son dernier livre "La Grande Transition". Il appelle à une "régionalisation de rupture" et parle même de "révolution régionale".
Les régionalistes seraient presque en train de devenir des modernistes ? Mieux, les modernistes sont surtout devenus des régionalistes ! Le vieux régionalisme ruraliste ringard de papa&maman est en train de laisser la place à un régionalisme refléxif beaucoup plus organisateur, favorisant le développement du territoire et sa régulation en s’appuyant sur une conscience collective forte (je ne parle pas ici d’identité culturelle au sens formel) ouverte en réseaux, y compris à l’international.
C’est intéressant de lire les réactions de certaines personnes sur ce sujet qui au nom des valeurs républicaines (du nationalisme ?) prononcent des discours très sectaires.
Concernant la maritimité, c’est sans doute une bonne chose, mais il ne faut pas réver ... Il s’agit la avant tout d’un discours d’intellectuels et de géographes plus que de praticiens de la logistique et des transports qui travaillent le plus souvent à flux tendus. La Bretagne n’est pas un espace de transit comme nous avons pu le remarquer au travers de l’impact de l’écotaxe.
Mais il faut toujours y croire et laisser des portes ouvertes ! Car c’est à la politique d’offrir des cadres nouveaux pour permettre aux acteurs de mieux travailler ensemble et développer leur région.