Discours de marchand d’art. Bien sûr,
marché de l’art et évolution des modes en art contemporain sont intimement
liés, mais juger de la qualité des oeuvres, de leur « avance » ou de
leur « retard » selon les seuls critères du marché est quelque peu simpliste.
Les artistes des années 80 et les néofiguratifs ont de nouveau la côte sur le
marché, ce n’est pas pour autant que l’on peut qualifier par exemple Koons ou
Schnabel de grands artistes dans une perspective historique. Les centres d’art
contemporain en France permettent l’expérimentation artistique par-delà les
seuls critères marchands. Des artistes comme Xavier Veihlan ou Claude Rutault
produisent par exemple des oeuvres intelligentes et subtiles qui surpassent
largement en qualité les oeuvres de la figuration libre des années 80, pour ne
mentionner que ce mouvement.
L’art
contemporain français se porte bien, qu’il ne remporte pas le succès
commercial des anglo-saxons à la mode n’est un problème que pour les marchands d’art ne faisant
de l’art qu’un objet de luxe ou de placement, pas pour les amateurs de création
artistique. Il ne s’agit pas là d’une conception naïve de l’art, mais d’une
conception de l’art animant la créativité des artistes.