L’article « Que propose le MoDem pour l’Europe ? », posté sur Agoravox le 26 mai, appelle quelques remarques.
Le programme viendrait trop tard. Mais pas un mot sur la manière dont il a été élaboré et qui mérite qu’on s’y arrête ! Depuis octobre, un grand exercice participatif a mobilisé près de 3 500 adhérents et sympathisants, réunis, autour d’experts, dans 16 groupes thématiques tels que notamment économie et crise / énergie / identité européenne / agriculture / mer / libertés publiques... Après la désignation des têtes de liste, le MoDem a organisé 8 conventions thématiques dans les régions, pour que candidats et forces vives des circonscriptions se rencontrent. Nos listes ont été prêtes, dans leur totalité, bien avant celles d’autres formations politiques parce que nous avons voulu aller au contact du terrain dès le mois de mars / début avril, pour écouter ce que les Français avaient à nous dire. Chez nous, on n’élabore pas un programme des mois à l’avance, tout seul dans son coin, sans écouter le terrain.
Le programme serait trop général, trop simple, mais que n’aurait-on pas dit si nous entrions dans les détails ? Entre les programmes « technos » et ceux qui donnent à l’électeur des orientations politiques, je préfère les plus simples. Sortons de l’obsession des détails qui fait perdre de vue l’ensemble ; on choisit des élus sur leurs valeurs, leurs expériences, leur densité humaine, pas sur le § 4 de la proposition 456.
Le programme n’évoque pas tout. En effet, c’est volontaire. Un choix de priorités, voilà qui est plus responsable qu’un catalogue démagogique.
Enfin, il faut remettre ce programme dans l’actualité mondiale. La suggestion sur une monnaie de réserve renvoie par exemple à une proposition chinoise. L’euro entrerait naturellement dans le panier de monnaies servant à composer cette unité de compte nouvelle.
Merci à l’auteur, tout de même, d’avoir fait remarquer que les autres partis n’ont guère de programmes précis. Le Manifesto représente un effort louable de réfléchir à 27, mais le résultat est si vague qu’il « ne mange pas de pain ». Et les socialistes sont divisés entre ceux qui soutiennent M. Barroso à la tête de la Commission et d’autres qui y sont hostiles. Il est assez étrange de se mettre d’accord sur un programme, mais de ne pas trouver une personne pour le porter et même d’être prêt à en confier la mise en œuvre à d’autres...
L’UMP a un programme court ; en effet c’est « encore Barroso ». Et ce dernier ne dit pas quelle PAC il veut proposer, quelle politique de la pêche, quelle réponse européenne à la crise...
Le MoDem a un programme élaboré de manière originale. Il a deux candidats à la Présidence de la Commission, M. Verhofstadt et M. Monti, deux Européens engagés, respectés, capables de porter des compromis entre les différentes familles politiques sans dénaturer leurs convictions. Notre objectif, c’est qu’il y ait un débat sur ses candidatures et le programme des 5 ans qui viennent.
Quant à la question de la contradiction des votes du MoDem, à son prétendu « libéralisme caché », le journal Libération y a répondu dans un article de Cédric Mathiot du 14 mai 2009 « La tentation Bayrou effraie Solférino ».
Tiens, vu la dose de mauvaise foi autour du mot « libéral » en France, il y en a peut-être qui nous diront : « le journal Libération ? » voilà la preuve que vous êtes des ultra-libéraux...