Je comprends votre vécu et donc votre réflexion. Ce n’est pas après vous que j’en ai. Non, c’est cette rancoeur que je trimballe depuis quarante-six ans, contre ceux qui nous insultent, nous traitant de colonialistes alors qu’ils ne connaissent pas le véritable sens de ce mot, alors qu’ilsn’ont jamais mis les pied dans ma patrie, qu’ils ignorent absolument comment nous vivions et surtout, qu’ils ne savent pas comme les trois communautés (musulmane, juive et chrétienne) vivaient en paix entre elles, jusqu’à ce que des éléments extérieurs interviennent, attirés par l’odeur du pétrole dont on venait de subodorer d’importants gisements. C’est à partir de là que tout a basculé. Vous ignorez sans doute que lors de commémorations patriotiques, les indigènes, comme l’on disait, venaient par dizaines autour des monumentsux morts, arborant fièrement leurs décorations. Personne ne les obligeait à quitter leur campagne (on disait leur douar) pour venir défiler dans les villages. Jusqu’à la fin, ces gens ont espéré quelque chose que la France leur a toujours refusé : l’égalitéavec les autres citoyens. De Gaulle, surtout, ne voulait pas en faire des citoyens à part entière. Il en voulait aussi aux pieds noirs, plutôt partisans de Giraud, durant la 2e guerre mondiale. C’est lui qui a voulu se débarrasser de l’Algérie qui le gênait aux entournures. Pour arriver à ses fins, il a tout employé, aidé par ses lèche-culs et ses barbouses. Alors, dans certaines réunions d’anciens combattants, j’entends des conneries grosses comme des montagnes, de la part de gens qui n’ont rien compris à notre problème et celui des musulmans, j’ai envie de leur taper sur la tronche ! C’est pourquoi j’ai quitté ces associations à la con, faites pour des gens qui n’ont pas connu la trouille, durant les combats et viennent parader le 11 Novembre, devant le monument aux morts. Et oui, j’en connais qui n’ont jamais tenu un flingue et se permettent de jouer aux héros. Vanitas, vanitatis ! Ce qui me noue les tripes, ce sont ces scènes de guerre que l’on montre à tour de bras à la télé. Cela me fait vomir et je me demande souvent pourquoi le genre humain existe. Quelquefois je me prends à souhaiter l’impact de la Terre avec un énorme météore, genre Armagghedon.Bonne soirée.Cordialement.
C’est votre phrase : "nous avons eu assez de mal à nous en tirer" qui m’a heurté. Voyez-vous, je suis né là-bas en 1937 et j’ai vécu tout le drame du début jusqu’à la fin. La première victime de la tuerie, dans la nuit du 1er novembre 54 n’était pas les jeunes instituteurs, tués en début de matinée, mais un copain de 22 ans, Laurent François, tué à trois heures du matin, devant la gendarmerie de Cassaigne qu’il venait prévenir d’une attaque dont il avait fait l’objet avec un copain, en rentrant d’un bal. Vous rectifiez le tir dans votre réponse, c’est bien ! Moi, ce que je ne pardonnerai jamais à la politique française de l’époque, c’est d’avoir abandonné la population européenne, dès le 19 Mars 1962 (ce qui est fêté par des renégats). C’est surtout à partir de cette date que les atrocités sur les européens ont commencé car l’armée est restée l’arme au pied, alors que l’on tuait les gens dans la rue, à quelques mètres d’eux. Des membres de la famille de mon épouse ont disparu. Mon père a failli être assassiné en pleine ville. Ce qui me dégoûte, c’est la campagne anti-pieds noirs menée par certains anciens combattants ( planqués pour beaucoup d’entre eux). A un certain moment, nous avons eu la gendarmerie rouge qui nous tirait dessus parceque nous chantions la marseillaise derrière le drapeau tricolore. Dans ma famille, nous avons tous servi la France en nous engageant dans l’armée et ce depuis Sébastopol où mon arrière grand-père a été blessé. Mon père, blessé très gravement du côté de Suippes, en Août 1915, n’a eu la vie sauve que grâce à un soldat musulman de son village. Mon frère aîné s’est engagé pour défendre la mère patrie durant la seconde guerre mondiale au cours de laquelle 45000 de mes compatriotes sont tombés. De ceux-là, on n’en parle pas. C’est bien de parler des soldats de confession musulmane qui sont tombés pour la France, tout comme les Africains noirs. Moi, idem pour défendre une terre française en 1957. Résultat UN LÂCHE ABANDON en 1962 avec, le 5 juillet plus de 3000 personnes massacrées dans les rues d’Oran (je passe les détails car ceci ne doit pas émouvoir grand-monde).
On voit bien que, comme la plupart des français, vous n’avez rien eu à cirer que la fin de l’Algérie française se termine dans un bain de sang pour les pieds noirs. Comme d’hab, en france, on reste indifférent quand il s’agit de compatriotes. Evidemment c’étaient les méchants... donc ils devaient disparaître. En plus, cela faisait des bouches inutiles à l’arrivée, n’est-ce pas ?
On n’en a rien à cirer de cette union. Les pays du maghreb ont voulu leur indépendance, alors qu’ils se démerdent sans nous ! Nous avons assez de problèmes en France pour aller encore nous soucier des pays d’Afrique. Comme disait l’autre : "A chacun sa merde !" . La nôtre sent déjà assez mauvais comme ça, pour prendre en charge celle des autres. J’ai comme l’impression de tous les guignols qui viennent au pouvoir (gauche ou droite, peu importe) accumulent conneries sur conneries. De toutes façons, les Chinois ont commencé l’invasion là-bas. Sûr que d’ici pas longtemps, tous ces pays vont regretter le colonialisme à la française. Ils verront bientôt que les méchants n’étaient pas ceux qu’une certaine presse se complaît sans arrêt à montrer du doigt. Que ces messieurs de la presse en question s’achètent des miroirs et ils verront qui sont les véritables gueules de pourris. Pour ma part, je suis devenu ANAR en vieillissant et je n’ai plus confiance en personne. Bon Dieu ! à quand le prochain départ pour le cosmos, que je prenne mon billet !