et vous avez raison car il n’y en avait guère ! Mais les votes des députés RPR-UDF sur les lois chasse, pays, eau montraient que la droite de l’époque était encore pire. Il y a 10 ans, les leaders de droite déclarait sans complexe que l’écologie n’était pas une priorité et traitaient les Verts d’hommes des cavernes aujourd’hui, la situation a évolué dans tous ls partis. Le bilan Sarkozy sur l’écologie pour l’instant, c’est zéro, aucune mesure du Grenelle n’a été appliqué, le nucléaire est en pleine expansion et les projets autoroutiers se poursuivent. Des études montrent que la taxe carbone version Sarko n’aura aucun effet. En revanche au niveau des collectivités locales, il n’y a pas photo. Par ailleurs, même à estimer que ni la gauche ni la droite n’agissent en matière d’écologie, si on se place du point de vue de l’écologie politique comme système d’idées il est évident que le passage à une société écologiste sera pour des raisons structurelles beaucoup plus facile avec des partenaires qui sont favorables au partage des richesses, à la diminution du temps de travail et à l’augmentation des crédits de l’éducation, plutôt qu’aux côtés de partis ultracapitalistes. Donc oui, du point de vue d’un écologiste au sens politique du terme, il est plus heureux de nouer des alliances avec la gauche, en tout cas dans le paysage politique français actuel (ce qui ne veut pas dire que cette alliance soit idéale ! on ne peut pas demander à tout le monde d’être écolo non plus, la société est diverse). Mëme du point de vue conservationiste de la simple préservation de l’environnement, sans considérations sociales telles que portées par les Verts, je crois qu’une vision dérégulatrice de l’économie ne peut qu’être un frein aux politiques de protection de la nature et d’orientation de la consommation.
« chacun sait que l’écologie n’est pas une affaire de gauche ou de droite. » est une affirmation suffisante lancée un peu à la légère. Vous pouvez penser que la préservation de l’environnement est l’affaire de tous, comme l’est la démocratie (tiens, un MOuvement Démocrate) ou la justice sociale (tiens, un Parti Socialiste), mais je vous assure que si on regarde dans le détail, tous n’y ont pas intérêt dans la logique capitaliste actuelle, et une minorité de privilégiés profitent du gaspillage d’énergie et de la destruction des ressources et entend bien continuer à le faire. Dire que l’écologie est l’affaire de tous n’est pas faux en soi mais de manière décontextualisée, c’est aussi simpliste que dire que l’égalité est l’affaire de tous. Enfin, Europe Ecologie n’est pas un parti monolithique qui défend la seule préservation de l’environnement mais bien une coalition formée autour d’un modèle de société qui s’apelle l’écologie politique, promouvant des modes de production et de consommation alternatifs, ce qui implique des mesures très clivantes comme par exemple une réduction drastique du temps de travail ou bien le droit à un revenu universel. Alors certes, l’écologie politique ne se résume pas à la gauche, mais croire qu’elle devrait rester neutre sous prétexte qu’elle défend la préservation des ressources naturelles c’est ne pas savoir faire la différence entre l’écologie politique comme courant, système d’idées (qui a été inventé par les partis verts et leurs inspirateurs), et la question de l’environnement comme « framing » politico-social (qui bien sûr peut exister en l’absence des verts, et existe d’ailleurs même dans des pays où l’écologie politique est invisible). A part ça, rien n’empêche un mec de droite d’être pour la conservation de la nature. ça ne fait pas de lui un écologiste au sens politique du terme, ses valeurs en sont beaucoup trop éloignées.
c’est faux l’adjectif « jeunes » a été délibéremment ajouté par Marine Le Pen, vérifiez dans le livre. C’est entre autres à cause de cette artifice que l’on peut parler de confusion entre homosexualité et pédophilie
Vous êtes anti-écologiste
et c’est votre droit le plus strict. Le fait que vous vous réclamiez
implicitement d’Allègre, Reagan et Mélenchon (?) à la fois, permet
cependant au lecteur de replacer votre raisonnement dans l’ordre de
certaines traditions et d’une certaine conception des « idées », d’où peut-être, votre titre à la base assez difficile à
comprendre (la conversion écologique de l’économie, la réduction
du temps de travail, l’Europe fédérale, la décentralisation, la
contribution climat-énergie, la gratuité des transports en commun
pour les plus fragiles ou la régularisation des sans-papiers, si je
ne m’abuse, sont bien des « idées » et elles sont émises,
au milieu de beaucoup d’autres, par les Verts). Cela dit, au-delà
de votre opinion propre qui n’est pas condamnable en soi, le lecteur
se doit de réagir sur les contre-vérités et autres propos de
mauvaise foi (dûs sans doute à un grand manque d’intérêt pour le
mouvement écologiste, son discours et son histoire) autour desquels
vous bâtissez votre article.
Permettez-moi, point par
point, de les démonter :
Daniel Cohn-Bendit
et Sarkozy ne se rejoignent pas sur la taxe carbone et DCB,
critiquant le projet du président à l’unisson avec le reste des
Verts, a expliqué pourquoi : parce que la taxe carbone de sarko est
trop faible, accorde trop d’exceptions à certains secteurs de
l’industrie polluante, n’est pas orientée vers la redistribution
sociale et n’est pas envisagée dans un processus d’augmentation
gradué permettant aux ménages et aux entreprises d’anticiper sur
leurs dépenses. Les détails sont à trouver sur le site du « parti
qui n’a pas d’idées ».
Sur l’Europe, leur
vision n’est absolument pas la même, Cohn-Bendit étant un
fédéraliste défendant le Parlement élu par le peuple ainsi qu’un
projet d’harmonisation et de régulation écologique et sociale, et
Sarkozy un capitaliste agissant en faveur d’une Europe exclusivement
économique issue de la négociation et du rapport de force entre
les gouvernements nationaux (notamment au sein du Conseil Européen).
En ce moment, ils sont d’ailleurs en opposition sur la réelection
du président Barroso, dont DCB a été le principal adversaire du
début à la fin. Je vous invite à vous informer en comparant les
programmes d’Europe Ecologie et de l’UMP pour les européennes, vous
verrez qu’ils divergent dans presque tous les domaines.
Vous considérez
comme sectaire le fait que qu’une association écologiste milite en
faveur du bio dans les cantines, arguant du fait que le bio serait
un sujet secondaire. Je suppose que vous ignorez tout simplement la
crise de l’agriculture française, la destruction de centaines de
tonnes de produits primaires chaque année du fait de la
surproduction agricole (pendant que l’agriculture du sud est
complètement exclue de la concurrence par des procédés imposés
au long des années par les meilleurs adversaires de l’agriculture
bio et équitable), les effets des pesticides sur la santé de la
population rurale et la dégradation des milieux naturels (au
Brésil, ils pourraient priver d’accès à l’eau des centaines de milliers de sans-terres), et enfin les conséquences
sur le climat du système de marché agro-industriel actuel qui
oblige les familles les plus pauvres (celles, justement, dont les
enfants mangent gratuitement ou à tarif réduit à la cantine) à
acheter des produits de mauvaises qualités, transportés de loin à
grand frais de CO2, alors qu’ils pourraient être produits
localement par l’agriculture bio si celle-ci bénéficiait des
moyens de la concurrence (ce qui passe par un accès aux marchés
publics comme les cantines). Je vous suggère de vous informer
là-dessus, de lire par exemple quelques livres ou de parler avec
des paysans bio ou des représentants d’associations
altermondialistes, pour comprendre que ce sujet, loin d’être
secondaire, est un enjeu social et économique de premier ordre.
Les Verts ne
militent pas pour la voiture électrique et sont très critiques
quant à ses perspectives de développement. Actuellement, ils
s’opposent au projet de voitures électriques AUTOLIB promu par
Delanoë. Là encore, s’il-vous-plait, informez-vous et n’écrivez
pas sans savoir le contraire de la réalité la plus évidente.
Vous prétendez que
les Verts n’ont pas de terreau intellectuel. Ce n’est pas parce que
vous ne connaissez pas les origines intellectuelles des Verts
qu’elles n’existent pas. Ou alors considérez-vous que les apports d’Elisée Reclus, d’Hannah Arendt, de Günther Anders,
d’Herbert Marcuse, de 68, du PSU, de René Dumont, d’Ivan Illich,
d’André Gorz et j’en passe sont à jeter aux oubliettes et ne
valent pas un copeck ? N’est-ce pas une perspective quelque peu
sectaire et barbare ? Je veux croire que vous ne la partagez pas et
que vous n’avez avancé de tels propos que par pure ignorance de
l’histoire du mouvement écologiste. C’est dommage, car cette
histoire, même si vous n’adhérez pas aux idées qu’elle a
produite, pourrait vous intéresser car elle s’est enrichie de la
rencontre entre différents milieux politiques, intellectuels,
associatifs, syndicalistes et, ne vous déplaise, à certains
moments populaires (voyez l’occupation de Gorleben, les républiques
démocratiques antinucléaires en Allemagne dans les années 70, le
mouvement des sans-terres au Brésil ou celui de Wangari Matai au
Kenya).
Peut-être ne
réviserez-vous pas votre opinion en vous informant sérieusement sur
le mouvement écologiste et les propositions des Verts. Mais vous pourrez,
tout du moins, les combattre avec plus de cohérence et d’honnêteté.
J’attends avec impatience votre prochaine article pour suivre cette
évolution.