Jeune médecin généraliste libéral exerçant en milieu semi-rural en Bretagne. Je suis un scientifique dans l’âme, intéressé notamment pas l’astrophysique et la cosmologie et féru de nouvelles technologies. Je suis autodidacte et compétent en bioéthique. J’aime la voile, la mer.
Je ne peux que recommander à tous ceux qui ont lu mon article de consulter l’article de mon confrère le Dr Dominique Dupagne qui est d’excellente rigueur et qualité. Nous sommes donc d’accord : le Tamiflu pour tous les grippés est une aberration d’un point de vue purement médical.
Pour ma part, je retiens essentiellement cette position on ne peut plus claire du Collège National des enseignants en Médecine Générale (CNGE) en date du 13/12/2009 : « Dans l’immédiat, compte tenu du risque très faible de complication pour les sujets en bonne santé, de l’absence de preuve de bénéfice des IN dans cette situation, du risque tangible de mauvaise tolérance notammentdigestive, le CNGE recommande de ne pas prescrire systématiquement les IN en cas de suspicion clinique de grippe. » La messe est dite ! (Source ici : http://www.cnge.fr/IMG/pdf/091213_Pandemie_grippale_A_CNGE_091213_Mode_de_c ompatibilite_.pdf )
Cette position dont je n’avais pas connaissance en écrivant mon article prouve que tous les médecins un tant soit peu sérieux sont
d’accord : il est illogique voire dangereux de mettre sous Tamiflu tous les patients grippés.
A j’oubliais : mon seul conflit d’intérêt, le bien de mes patients !
J’abonde dans votre sens : le Tamiflu est un traitement antiviral qui n’a montré qu’une efficacité somme toute modeste tant en curatif qu’en préventif (cf Revue Prescrire notamment).
D’après les données du résumé, cet article rapporte donc une activité paradoxale de l’Oseltamivir sur la souche H1N1 circulante dans le sens d’une augmentation de l’infectivité du virus. Reste à savoir sur quel critère ceci a été évalué. Ceci a été mis en évidence « in vitro » et n’est pas forcément transposable « in vivo ».
Mais en tout état de cause, une telle information incite effectivement à la plus grande prudence quant à une utilisation massive de l’Oseltamivir (= Tamiflu) en pleine épidémie de A(H1N1). Cela confirme l’attitude que je préconise dans mon article de ne pas prescrire massivement le Tamiflu à tous les patients grippés.
C’est vrai que l’on peut aussi s’étonner du peu d’écho de ce type d’étude dans les médias qui nous parlent de H1N1 à longueur de journée.
C’est peut-être l’explication de cette étonnante recommandation... mais si c’est le cas, ç’est vraiment énorme... Et une fois les stocks utilisés, il faut les refaire... Je n’arrive pas à croire que çà soit çà l’explication...