Il y a un fil sur la page de JLM où une copine dit que le 5 mai, c’est la lutte finale. Et il y en a une autre qui dit que c’est la lutte fiscale.
Moi, tu me connais, entre les deux mon coeur balance. Je crois la deuxième et j’espère la première.
Ce qui est sûr, c’est que Mediapart a bel et bien déclenché un effet papillon (moi, j’ai davantage peur pour Plenel que pour le salopard) et que les gens sont très énervés.
Ce qui est sûr, c’est qu’on peut maintenant clamer en toute assertivité : PS = FN. Pas seulement le Quézac = GUD. Mais aussi Libération = faux tracts de Le Pen.
Une société oligarchique est aussi une société préfasciste. Et comme on dit chez nous : « The darkest hour is just before dawn ».
A te lire, Ariane, j’ai rêvé à la scène des dominos dans « V comme Vendetta ». Et j’appelle tous les antifascistes, toutes tendances confondues, à ouvrir les fenêtres sur la VI ème République (la République tout court) le 5 mai 2013.
« Exclusif l’Humanité : la lutte des classes, une réalité bien vivante Dans l’Humanité ce mercredi : tandis que le sentiment d’appartenir à une classe sociale se maintient à un niveau identique aux années 1980, une large majorité de Français estime que la lutte des classes n’est pas un mythe, selon l’étude de l’Ifop que nous publions dans notre édition de ce mercredi. »
Non, c’est pas avec de telles provocations que le PS va se mettre les communistes dans sa poche !
Mélenchon n’en a pas encore fini avec ses émerveillements puérils de voir un « socialiste » sous les ors de l’Elysée. Il n’en a pas encore fini de se faire régulièrement satelliser par l’astre mort, au point de démentir son propre community manager. Il n’a toujours pas coupé le cordon ombilical. Et ce sentimentalisme lui a coûté cher. Ses graves erreurs d’appréciation du début ne se sont pas révélées rattrapables. Après ce n’était plus que la suffocation, la sidération devant le terrible culot de ce technocrate en batterie qu’il a tenu à considérer comme un camarade. Tant pis pour lui. Tant pis pour nous.
Mais Cahuzac s’est pendu tout seul. Quelqu’un plus haut a fait part de sa « haine », et je crois que ce sentiment a grondé, sourd et menaçant, chez nombre des 1,5 millions de spectateurs qui on pu contempler le cynisme décomplexé et l’arrogance assumée du personnage face au vibrant tribun dont il a fait un plouc.
Et puis il y a pire, infiniment pire. Ce débat s’est achevé non sur un « Vous êtes seul » rhétorique et incantatoire, mais bien sur un reniement en bonne et due forme, officiel, des fondamentaux du socialisme : « La lutte des classes, j’y crois pas, j’y ai jamais cru. » Maintenant, tout est dit, et la gauche du PS est au pied du mur.
Sans doute ce point d’orgue était-il délibéré. Après tout, la lutte des classes, c’est tellement démodé ! Cahuzac croyait sans doute marcher sur du velours. Mais est-ce si sûr ? En convoquant les démons du marxisme dont même l’UMP n’avait osé tracer le pentacle, il a aussi envoyé une onde de choc dont il ne maîtrise pas la portée.
Collabos, salauds, traîtres, prenez garde. Un débat gagné sur la forme, cela peut signifier une perte de crédit irrattrapable sur le fond. Et la haine. De classe.