Nous sommes un certain nombre à avoir cru que Plenel avait pris le bon virage, et nous avons soutenu avec enthousiasme son projet prétendument participatif.
Cela semblait être une belle novation : une partie « Journal », et une partie « Club » de blogueurs, les deux parties se complétant et s’enrichissant. Cela aurait dû assurer une liberté encore plus grande de l’information.
Or, ce n’est pas cela que nous avons vu. La partie Journal est réduite (moins de 50% des contributions en moyenne), les blogueurs occupant le plus de volume, en payant. Et dans la partie Journal, il y a souvent plus de partis pris que d’investigations nuancées. L’antisarkozysme récurrent est le fond de commerce de Mediapart.
Quant au Club, la rédaction l’a laissé se dégrader, incapable de faire respecter des règles minimales de bonne conduite. Des bagarres de clans, de cliques, déchirent ce Club, qui s’appauvrit, devenant une quasi Maison de retraite. De nombreuses personnes déçues prennent la poudre d’escampette, lassées de payer pour se faire « troller » ou insulter.
Donc, une liberté de l’information dans un cadre « participatif » requiert une grande clarté éthique et, au bout du compte, le respect de ceux qui sont de fait des clients.
Ce narcissisme n’a rien d’« inouï » : on ne cesse d’en parler depuis l’arrivée à l’Elysée de Sarkozy, et nous étions nombreux à l’avoir constaté avant, lorsqu’il était ministre.
Combien de temps allons-nous passer à analyser par le menu les dépassements des limites de ce monsieur, imposteur en chef de l’état ?
Car l’énergie passée à alimenter notre colère contre lui est probablement perdue pour nous opposer à ce à quoi nous pourrions nous opposer, et à construire l’alternance.
Avec un PS qui ne sait plus où il habite, un Modem qui passe son temps à critiquer Cohn-Bendit et Europe Ecologie, les partis de l’ultragauche qui se scindent...nous avons de quoi nous inquiéter.
Mediapart s’est spécialisé dans l’anti-sarkozysme. Mais il n’est pas certain que cette stratégie, qui insiste sans cesse sur l’« inouï », ne devienne pas rapidement suicidaire.
Mon seul « souci », en le lisant, a été la définition des « Arabes ». L’identité arabe peut se fonder sur plusieurs critères : généalogie (ancêtres venus d’une tribu d’Arabie), nationalité (citoyen d’un des 22 pays de la Ligue arabe), langue.
Ou bien doit-on dire, comme Sati al Housri « est Arabe celui qui parle arabe, qui se veut Arabe et qui se dit Arabe » ?
Dans la liste Europe-Ecologie, il n’y avait pas que Daniel Cohn-Bendit (que j’aime bien pour son franc-parler, hou la vilaine), mais aussi, par exemple, Eva Joly, qui dit et fait des choses intéressantes contre la corruption financière.
J’ai lu le Manifeste de cette liste avant de voter pour elle. Je fais donc partie de l’écurie des bobos à l’oreille desquels l’homme roux a su parler. Mais je n’ai pas pu regarder Home car les commentaires m’ont ennuyée. Cela dit, si le film a sensibilisé des gens à l’écologie, tant mieux.
Peut-on construire un projet de société aujourd’hui sans tenir compte simultanément de l’économie, de la culture, de l’environnement , et dans le cadre de l’Europe ?
J’ai voté Europe Ecologie parce que cette liste défendait un projet de ce type, et que les deux leaders sont des européens, qui ne sont pas présidentiables.
Quel souffle d’air pour des élections européennes dont la plupart des partis ont fait une élection franco-française !