Je suis tout à fait d’accord avec l’analyse présentée dans l’article (même si je suis moins convaincu par les solutions). Cependant, il manque un chiffre clé, rarement cité lorsqu’on parle de la dette publique, alors qu’il a beaucoup de sens : 23% des recettes nettes de l’État en 2011 furent consacrées au simple paiement des intérêts (ou service) de la dette. Si on prend en compte l’ensemble du besoin de financement de l’État pour 2011 (le remboursement de capital à échéance de l’année, qui est immédiatement réemprunté, plus le déficit supplémentaire de l’année), on obtient un besoin de financement correspondant à 93%(!) des recettes nettes de l’État en 2011.
Ces chiffres sur la dette ne prennent pas en compte les engagements sur les retraites, certains déficits des comptes sociaux, les garanties dans les dispositifs d’aides européens (FESF, MES)...
Le ratio service de la dette sur revenus nets de l’État témoigne du risque d’effet boule de neige : l’ampleur du service de la dette risque de provoque un déficit qui augmente à son tour le service de la dette... Ainsi, équilibrer le budget de l’État veut dire que les dépenses publiques hors intérêt de la dette ne correspondront qu’à 75% de ses revenus.
Les ratios habituellement cités ont tous de gros défauts :
Le ratio dette publique sur PIB ne donne qu’un ordre de grandeur de la dette publique. Il ne correspond pas à une capacité de remboursement puisque le PIB « n’appartient pas » à l’État. Il ne montre pas le coût de la dette : le Japon a moins de problèmes (pour l’instant) avec 220% que l’Espagne avec 60%.
Le service de la dette en pourcentage des dépenses est un chiffre un trompeur : une explosion des dépenses diminue le pourcentage du service de la dette. Ainsi, le service de la dette ne représente « que » 16% des dépenses.
source : voir ci-dessus
On cite aussi le ratio déficit public sur PIB. Comme l’explique l’inventeur même de ce ratio, cet indice est douteux. « le déficit est un solde ; c’est à dire non pas une grandeur économique première », « afficher un pourcentage de déficit par rapport au PIB, c’est mettre en rapport le flux partitionné, échelonné des échéances à honorer dans les années futures avec la seule richesse produite en l’année origine. Il y a discordance des temps. » source : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20101001trib000554871/po urquoi-le-deficit-a-3-du-pib-est-une-invention-100-francaise.html