vu son parcours aussi chaotique qu’une balle de ping-pong sur de la mosaïque vénitienne (c’est le style Ariane ça ) je préfère mettre son cursus en lien . On peut constater qu’il eut peu de chance de rencontrer Soral . Par contre, c’était un grand pote de Julien Dray, qui est quand même un référence pour certains(es) mais qui chez moi, la simple évocation de son nom déclenche les symptômes d’une gastroenterite saisonnière accompagnés d’un mouvement oculaire convulsif vers mon poignet, afin de vérifier que ma montre s’y trouve toujours. Bref, un type qui s’acoquine avec l’honnête Juju, mais qui se dit à la gauche de la gauche, provoque inexorablement chez moi un sentiment de doute, voire de méfiance. Je ne parlerai pas du problème du BETAR, car je n’aime pas tirer sur les ambulances.
Dans les années 1980, Soral fréquente un certain milieu culturel et mondain parisien7. Son intérêt se porte à cette époque sur la mode : en 1984, il cosigne son premier ouvrage : Les mouvements de mode expliqués aux parents, avec Hector Obalk et Alexandre Pasche. Plus tard, il publie un nouvel ouvrage sur ce thème, intitulé La Création de mode.
Au début des années 1990, il écrit sur le thème de la séduction (« la drague ») et de la « féminisation de la société », avec un premier roman largement autobiographique : La Vie d’un vaurien, puis avec l’essai Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996, qui connaissent un certain succès. Il fait alors ses premières apparitions télévisées dans les émissions de Mireille Dumas (Bas les masques, 1992). Il joue également son propre rôle au cinéma dans Parfait Amour, de Catherine Breillat.
Aux côtés de Marc Cohen, il anime ainsi pendant cette période le « Collectif communiste des travailleurs des médias » (dit aussi « cellule Ramón-Mercader »), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate3. Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il participe en mai 1993, avec le même Marc Cohen, rédacteur en chef de L’Idiot international de Jean-Edern Hallier, à la rédaction de l’appel « Vers un front national », signé Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l’un des fondateurs — et publié en première page de L’Idiot9.
Cet appel, s’appuyant sur la vision de la « destruction précipitée de
la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement
du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des
choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des
nations contre la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d’un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement,
les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour
« un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel10 ».
Une polémique naît alors sur l’existence de convergences « rouges-bruns11 ».
Alain Soral quitte ensuite le PCF, disant s’opposer à l’abandon de
son contenu révolutionnaire, tout en continuant à approuver « l’outil
d’analyse » marxiste12.