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  • Yacine Yacine 23 décembre 2016 00:28

    @covadonga*722 L’islam n’est pas qu’une religion, c’est aussi une culture. En tant que non-musulman porté à jeter un regard profane sur celui-ci, vous ne devriez pas avoir de mal à le comprendre. 


    Chez l’arabe, qui se dit et se sent comme tel à l’image de ses aïeux, l’islam est consubstantiel. Il est dans la langue, dans la physionomie mentale, dans le sens de l’histoire. Bref, partout.

    Un esprit laïque, complexé vis à vis de l’islam qui le frustre dans son rapport à la modernité, ne peut plus supporter que celui-ci envahisse tous les aspects de sa culture et ne peut pas admettre qu’il en soit la source originelle. Il cherchera donc à se reconnaître nominalement dans d’autres formes culturelles locales fussent-elles mortes (on se dira ainsi numide ou phénicien). Je dis bien nominalement car en fin de compte, ces individus sont occidentaux modernes (ce n’est pas un drame) de par leur esprit et les mécanismes mentaux qu’ils usent pour traiter d’histoire et d’identité. 

    On constate également chez celui qui ne veut plus se dire arabe et qui s’acharne à le prouver, un systématique mépris de l’Arabie. Ce n’est pas nouveau. Au IXème siècle déjà, un mouvement d’élites perses anti-arabes, celui des « shu’ubiya », avait pour loisir de dénigrer les Arabes en les ramenant à leurs origines bédouines et incultes. L’homme de lettres Al Jahiz (776-867) a été très lucide à leur égard : 

    « En fin de compte, la masse de ceux qui sont sceptiques à l’égard de l’islam ont été inspirés par les idées de la shu’ubiyya. Une polémique qui dure tourne au conflit. Si un homme déteste une chose, il déteste celui qui la possède, ou lui est associé. S’il déteste la langue arabe, il déteste la péninsule arabe, et s’il déteste la péninsule, il aime quiconque la déteste. Les choses ne font donc qu’empirer pour lui, jusqu’à ce qu’il renie l’islam du fait que ce sont les Arabes qui l’ont véhiculé ». Cf. Article « Shu’ubiya » dans Encyclopédie de l’Islam. 

    C’est ce que l’on constate, jusque dans la trame, chez les « néo-shu’ubiya » d’aujourd’hui, bien que cela se comprenne dans un contexte très différent voire opposé. 


  • Yacine Yacine 22 décembre 2016 05:34

    Le mépris total envers ces peuples vient de vous, qui nous croyez assez idiots pour attribuer notre sentiment identitaire à un bricolage idéologique du XXème siècle (on croit rêver) de surcroît inventé par... l’Occident (sans doute pour flatter nos relents complotistes, syndrome arabe s’il en est, et rendre plus sympathique votre thèse à nos yeux). Présenté à des étrangers, votre iconoclasme identitaire n’en est que davantage insultant pour les premiers concernés. 


    Pour prendre le cas de mon pays, l’Algérie (pour lequel ce débat se pose plus qu’ailleurs dans certains milieux), je ferais remarquer que le sentiment d’être arabe a pré-existé au sentiment d’être algérien car avant que la nation algérienne ne naisse de l’expérience coloniale, nous nous disions avant tout « 3rab », arabes (je ne parle pas des groupes berbères). Ce qui explique pourquoi les anciennes générations utilisent plus spontanément le terme ’arbi que jazaïri. Votre thèse est complètement faussée et délirante que l’on se base sur les témoignages (au sens large du terme) des populations concernées ou sur les témoignages occidentaux qui n’ont pas attendus le XXème pour désigner tout ce beau monde comme étant « arabe » (vous lisez bien peu les chroniques orientalistes apparemment). 

    Cela vaut pour les autres pays de la région. 

    Prenons quelques exemples qui me passent par la tête (bien que j’ai l’impression de devoir prouver que le soleil est jaune) : comment se fait-il qu’Ibn Khaldun au XIVème siècle intoduit son Kitab Al Ibar par « le Maghreb de nos jours est composé de deux ethnies : les Berbères et les Arabes » ? Idem pour des chroniqueurs plus anciens. Comment se fait-il que les turcs nous appelaient arabes (preuve : correspondance d’Ahmed Bey du constantinois avec le calife) ? Comment se fait-il que l’Emir Abdelkader parle de ses compatriotes principalement en termes d’arabes (si ce n’est musulmans) ? Comment se fait-il que les kabyles parlaient de « tanmurth laaraven » (terre arabe) pour parler des premiers territoires arabophones aux flancs de leurs montagnes ? Comment se fait-il que ma chanson préférée, « Galou laâ’rab Galou », poème du XVIIIème siècle mise en musique dans la tradition malouf, ne connaisse que le mot arabe pour désigner les habitants de Constantine ?

    Pour finir, que me conseillez-vous de répondre à mon arrière grand-mère quand elle me dit « weldi, lazem tkoun ’arbi hour ! » pour m’inciter à ne pas oublier mes racines ? Et je peux vous assurer que ma pauvre aïeule n’a été sous l’influence d’aucune idéologie.

    PS : je constate que vous devez également revoir vos repères chronologiques. Parler de Banu Hilal à l’époque des conquêtes islamiques (et en faire des nubiens), c’est ne pas savoir de quoi on parle. 

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