Bien sur que DSK n’aurait pas réalisé un score aussi minable !
Bien sur que DSK aurait été meilleur débatteur et aurait apporté des vraies réponses a Sarkozy au lieu de simuler une colere en instrumentalisant les handicapés - tout en donnant des chiffres faux bien sur !
Bien sur que DSK aurait ficelé un programme logique et qui tient la route - notamment en économie, qui était un des gros points faibles du programme de Royal !
Bien sur que DSK aurait limité la fuite des voies de gauche vers le centre et le vote « tout sauf Ségo » dont peu de journalistes se font l’écho !
Bien sur qu’il est absolument anormal qu’apres 2 mandats ou le pouvoir a été donné a la droite, la gauche n’ait pas pu reprendre la main a l’heure ou les délocalisations éclatent de part et d’autre !
Bien sur que le score meme de 47% est historiquement bas, un record absolu dans la défaite qui ne pretait pas vraiment a sourire - a moins de ne pas savoir mesurer l’ampleur de sa défaite.
Il faut demander au pape de béatifier Ségolene Royal, mais par pitié, il ne faut plus qu’elle s’accroche au PS.
Remballons la machine a perdre et laissons la semer sa démagogie participative dans sa région, en attendant que les electeurs du Poitou-Charente s’en débarrassent a leur tour comme les Francais l’ont fait avec la fermeté qui s’imposait.
Si je suis d’accord avec la plupart des intervenants qui trouvent ces propos dénués de raison, je crois qu’il ne faut pas diaboliser Nicolas Sarkozy en le faisant passer pour plus à droite de Jean-Marie Lepen. Il faut se garder de trop caricaturer.
Sarkozy n’est pas Lepen. Sarkozy n’est pas raciste, meme s’il se trompe sur ce sujet particulier.
Mais je rejoins l’avis de l’auteur sur un point, certains sujets sont tellement tabous qu’ils font divaguer les politiciens. Est ce les sujets tabous qui troublent ou la présence d’un philosophe à leur coté ?
On peut se poser la question.
Aujourd’hui un grand philosophe nous a quitté, Alain Etchegoyen, qui a toujours essayé de ne pas prendre de parti, et de critiquer positivement, pour améliorer les choses (il faisait des chroniques dans Les Echos), en soulignant notamment les exces démagogiques.
Je me souviens de son témoignage relatant son expérience avec Ségolene Royal... une des plus « pénibles » qu’il ait faite en politique.
Elle lui avait demandé s’il y avait moyen de reconnaitre les professeurs pédophiles lors des visites médicales auxquelles les professeurs sont soumis, mélangeant l’homosexualité et la pédophilie.
C’est à un autre niveau, la meme ignorance, le meme aveuglement devant le sujet tabou. Ne parlons pas de l’affaire Montmirail, ou plutot ne mélangeons pas cette affaire si grave à cette discussion ouverte...
Prétendre que la pédophilie a des racines génétiques, c’est manifestement en ignorer la réalité. Dans la majorité des affaires de pédophilie médiatisées, on apprend que le criminel qui a commis ces actes a subi les memes sévices, ce qui ne l’excuse absolument pas. Je suis étonné de l’ignorance de Nicolas Sarkozy qui a ete ministre de l’Intérieur... à ce titre, il devrait s’etre aussi intéressé aux causes criminogenes, meme si ca n’altere en rien la responsabilité de chaque criminel.
C’est plutot courageux de se confronter à un philosophe dont les convictions sont assez opposées. Mais ce dévoilement jette un voile inquiétant sur les croyances de Nicolas Sarkozy...
Le magazine Philosophie Magazine doit également organiser une dialogue entre un autre philosophe et Ségolene Royal. Cette derniere a prétendu etre intéressée par l’idée, mais ne pas trouver de place dans son agenda...
Je préferais toujours le courage d’un Nicolas Sarkozy qui s’expose, à l’attitude de la candidate sensée représenter la gauche socialiste, qui préfere les photographies et les postures aux dialogues.
Les clichés sont la pour persuader l’électeur, les dialogues sont la pour les convaincre. Je préfere etre convaincu pour ma part.
Alors, que peut on choisir ?
La candidate des postures qui ne veut pas convaincre ?
Le candidat qui s’expose en voulant convaincre, mais qui dévoile l’étendue de ses croyances en voulant étaler ses connaissances ?
Heureusement, un autre choix est possible... un candidat qui confronté à ces problemes graves de société, ne s’appuie ni sur ses passions, ni sur ses croyances... mais sur sa raison !
Je crois que le sens fondamental de l’expression « la France présidente », c’est l’idée que chaque Francais - je conjugue au masculin mais je parle des deux genres - se sente partie prenante du pouvoir, co-président en quelque sorte.
Chaque Francais était déja affublé du titre de citoyen-expert, aujourd’hui c’est la promotion, l’électeur citoyen-expert est promu président.
Fondamentalement, ne s’agit t-il pas de la forme de flatterie la plus poussée des électeurs ?
N’est ce pas l’incarnation meme du populisme ?
Je trouve salutaire que l’on veuille interesser de plus en plus d’hommes et de femmes à leurs droits et leurs devoirs de citoyens, à la politique si déconsidérée par la télévision.
La démocratie participative n’est pas née avec Ségolène Royal, elle connait depuis quelques années un certain retentissement en Amérique Latine qui se libère progressivement de ses tyrannies, et d’une défiance des peuples qui ont connu la torture et les disparitions soudaines.
Nous ne sommes pas exactement dans le meme cas en Europe et surtout en France.
Quel sera le garde-fou entre la démocratie d’opinion et la démocratie participative ?
Je n’en vois aucun dans toutes les interventions de Ségolène Royal sur le sujet.
Platon nous a appris que la majorité n’a pas toujours raison sur tous les sujets.
Décider du budget par exemple, ou des priorités environnementales ? est ce véritablement un sujet qui doit faire appel à la majorité de l’opinion, ou d’une échantillon ? est ce que nous sommes tous des experts en la matière ?
Moi je ne suis pas un expert en environnement. Je n’ai pas travaillé des années sur le sujet. J’ai pourtant un avis, une opinion plus ou moins argumentée, basée sur des croyances et des fragments épars de connaissance. Mais je sais que mon avis ne pèsera pas lourd face à celui d’un expert. Et j’écouterais l’expert plutot que de lui imposer mon avis.
Les budgets participatifs dans les lycées du Poitou Charente ? comme ce lycée ou on a mis la priorité pour construire des hangars à vélos plutot que de refaire des salles de classe qui en avaient un besoin urgent ? Voila concrètement ou peut mener cet exces de démagogie.
L’expertise ne se décrete pas, elle vient de la connaissance et de l’expérience, de la recherche. Elle demande de l’effort, du travail.
Peut on voter pour connaitre la vérité ? Galilée avait raison contre l’avis de tous.
Les domaines auxquels nous sommes confrontés sont devenus de plus en plus complexes, de l’économie à la géopolitique, de l’examen de l’histoire aux progrès dans les sciences, les matières se spécialisent toujours davantage, toute compétence est spécialisée.
Alors dans ce nivellement par le bas, en faisant croire a l’électeur qu’il sera lui meme co-président avec Ségolène Royal, qu’il est déja un citoyen expert, il y a, sinon une imposture, au moins une illusion : elle se base sur un postulat tronqué que toute la connaissance est partagée et diffuse dans l’électorat, et qu’il suffit d’un échantillon de cet électorat pour reconstituer toute la connaissance.
Et dans ce discours flatteur, il y a aussi l’idée que le manque de compétences ou les bourdes de Ségolène Royal ne sont pas graves. Elle ne prétend pas tout savoir. Elle ne fait pas croire qu’elle sait.
Mais pourrait-elle seulement le faire croire ?
La politique est bien un domaine ou plus que jamais, la compétence est requise : celle de savoir guider un peuple. Et il faut croire à Tocqueville qui nous a appris que meme si le peuple n’a pas toujours raison, il possède l’instinct de reconnaitre ceux qui possèdent ce savoir.
Esperons que nous n’ayons pas perdu cet instinct.