C’est justement parce que la pensée heideggerienne a pu rentrer un temps en collusion avec le nazisme , et qu’elle s’est proposée d’en éprouver les fondements - qu’elle devient intéressante.
Sans rentrer en fascination en essayant de comprendre les phénomènes destructifs, je ne pense pas que celui qui souhaite philosopher puisse faire l’économie de la confrontation aux situations limites. Heidegger, comme Nietzsche et Jünger, s’y est employé, sans rentrer dans la démagogie stupide consistant à croire que seul le nazisme est destructif (qu’on fasse les comptes des meurtres certes moins spectaculaires perpétrés sous le libéralisme et le communisme...) Nos braves humanistes complètement déracinés et nihilistes n’ont pas finis de lui reprocher d’avoir pousser à ses ultimes conséquences son ontologie fondamentale , et son amour pour sa terre.
Pour le reste qu’on essaie de me donner du fil à retordre avec des textes glanés au petit bonheur la chance ( et évidemment hors contexte). J’ai lu plusieurs fois le torchon de Faye et ne suis évidemment pas convaincu par ses stupides raccourcis.
Pour ceux qui veulent jeter un coup d’oeil à mes travaux, voici mon modeste mémoire de maîtrise sur la lecture heideggerienne de Nietzsche, décisive pour une juste compréhension de la lutte en filigranne de Heidegger contre le mauvais destin du naitional socialisme :http://www.philo.dokenstok.com/bio_philosophes/heidegger/memoire1.html
J’enverrai à ceux qui le souhaitent mon mémoire de DEA, sur un autre thème essentiel : celui de la question toujours brûlante du ¨Mal, traitée pa Heidegger à travers sa lecture de Schelling, dans un cours de 1936.