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Accueil du site > Tribune Libre > Heidegger, la pensée interdite ?

Heidegger, la pensée interdite ?

Heidegger, la pensée interdite ? Emmanuel Faye, en bon épurateur moderne, affirme dans son ouvrage toutefois fort riche en révélations, « Heidegger, L’introduction du nazisme dans la philosophie », (éd. Le livre de poche 2007), qu’il faudrait cesser de l’enseigner, en tout cas en tant que simple philosophe, mais qu’il doit changer de rayonnage et passer de la philosophie à l’histoire du nazisme. Philosopher sur le nazisme de Heidegger est légitime, vouloir réduire tout son apport philosophique à son engagement nazi est une approche partiale et orientée.

Suite à la traduction de cours encore inédits en France ( vingt volumes liés à ces cours plus sept volumes de notes) liés à la période 1933/44, Faye affirme que toute la pensée de ce philosophe au fondement d’une réévaluation de la métaphysique occidentale si singulière et pour l’heure inégalée ne serait qu’une entreprise raciste.

Hannah Arendt (grande intellectuelle juive à qui nous devons « Les Origines du totalitarisme » et qui entretint avec Heidegger une relation amoureuse), Hans Jonas, Herbert Marcuse, Leo Strauss, Rudolf Bultmann, Medard Boss et toute l’école de Daseinsanalyse, Henry Corbin, Jean-Paul Sartre (qui a il faut le dire « pompé » de très nombreux concepts au maître allemand), Jean Beaufret, Maurice Merleau-Ponty, Emmanuel Levinas (qui déclarait : « un homme qui, au XXe siècle, entreprend de philosopher, ne peut pas ne pas avoir traversé la philosophie de Heidegger »), Jacques Lacan, Michel Foucault, Jacques Derrida, Paul Ricœur, mais aussi Panikkar en Inde, les dissidents tchèques groupés autour de Jan Patoèka ( dont le président Havel), l’École de Kyoto au Japon, ou encore des poètes et artistes tels que Paul Celan, René Char, Georges Braque, Simon Hantaï, et d’autres individus irréprochables de lucidité seraient donc tous au choix des idiots ou des complices d’une idéologie criminelle et M. Faye serait le grand procureur démocrate qui ouvrirait les yeux ébahis des pauvres lecteurs que nous sommes.

Caractériser une pensée est une tâche fort ardue quand cette pensée est aussi riche et complexe que celle de Heidegger. Il est indéniable que celui-ci a travaillé sous le régime nazi en tant que recteur d’université (comme Sartre faisait jouer ses pièces sous l’Occupation). Il est avéré qu’il a fait plus qu’accompagner le cours des choses mais a éprouvé une fascination pour ce processus historique qu’il prenait pour une révolution offrant un horizon métaphysique « authentique ». Nourri comme ses contemporains de romantisme et de nationalisme, le bon martin a formulé des propos clairement complices à l’égard de ce régime.

Faye précise les raisons de son indignation : " Et, là, j ai apporté trois ou quatre volumes. Dans cette Gesamtausgabe, nous avons les cours que Heidegger a professés de 1933 à 45. Cela fait vingt volumes. Et ces cours, sous des titres d’apparences philosophiques, comme par exemple La question fondamentale de la philosophie ou bien De l’essence de la vérité ou bien Logique, ce sont des cours qui tout à fait ouvertement, explicitement, font l’apologie de la Weltanschauung du Führer, de la vision du monde du Führer, comme transformation radicale pour l’homme. Ce sont des cours qui exaltent la communauté völkisch du peuple allemand sous la Führung hitlérienne. Et voilà donc que Heidegger, après sa mort, a fait le plan d’une oeuvre telle que tout cet enseignement se trouve aujourd’hui présenté comme philosophique. Et là, je ne suis pas d’accord. C’est là où j’ai un point d’arrêt. Je dis que, pour moi, ces cours ne sont ni dans leur fondement, ni dans leur expression, philosophiques. Si on les inscrit dans le patrimoine de la philosophie du XXe siècle, c’est extrêmement dangereux. On en voit vraiment des effets parce que des auteurs comme Nolte ou Tilitski en Allemagne ou d’autres en France comme Beaufret et quelques autres, des auteurs qui, justement, reprennent cette oeuvre sans aucune distance critique, arrivent à des positions d’un révisionnisme radical."

Faye dissèque notamment un cours sur Nietzsche de 1941-42 où l’on peut lire : « Le fondement métaphysique de la pensée raciale n’est pas le biologisme mais la subjectivité (à penser métaphysiquement) de tout être de quelque chose d’étant (la portée du dépassement de l’essence de la métaphysique et de la métaphysique des temps modernes plus particulièrement).

« C’est seulement là où la subjectivité inconditionnée de la volonté de puissance devient vérité de l’étant en entier qu’est possible et donc métaphysiquement nécessaire le principe sur lequel s’instaure une sélection raciale. ». Faye tronque ce propos par « Le principe de la sélection raciale est métaphysiquement nécessaire. »

Il trouve aussi cette saillie prise hors contexte :

« La motorisation de la Wehrmacht est un acte métaphysique ».

Mais pour Heidegger, tout est métaphysique en quelque sorte, en quoi une telle assertion peut être à charge ?

Sans le moindre repentir ou amendement, Heidegger a été nazi (passivement en tant que fonctionnaire et à de courtes périodes activement dans sa sémantique), sa pensée n’a offert aucune résistance à ce courant et a même parfois épousé ses contours et fourni des armes théoriques pour celui-ci. Pour autant, sa philosophie ne peut aucunement être réduite au nazisme. Sa critique de la technique, du capitalisme, de l’obscurcissement du monde, de la.décadence spirituelle, de la rupture avec la nature, l’opérabilité de l’être réduit à une marchandise absolument totale, la technique dépossèdant l’homme via une métaphysique de la subjectivité perçue comme racine de la modernité déshumanisante, toutes ces problématiques sont plus que jamais d’actualité et sa pensée demeure utile et vitale pour en comprendre les tenants et aboutissants.

Il faut donc lire et relire Etre et Temps, Des Chemins qui ne mènent nulle part, Acheminement vers la parole, Essais et conférences, la Lettre sur l’humanisme, Questions, Qu’est-ce qu’une chose et tout le reste de son oeuvre qui ne doit aucunement changer de rayonnage.

"Mais là où il y a danger, là aussi Croît ce qui sauve" écrivait Hölderlin. La pensée de Heidegger est dangereuse comme l’était celle de Nietzsche qu’il a en quelque sorte prolongée. Mais ce danger, justement, il le pensait :

« Le mal n’est pas ce qui n’est que moralement mauvais, surtout pas un défaut et manquement au sein de l’étant -, mais c’est l’Être lui-même comme dégondement et méchanceté. »...

« Mais le danger s’annonce-t-il déjà par là comme le danger ? Non, périls et urgences pressent de toutes parts plus que de mesure les humains à toute heure. Mais le danger : l’Etre se mettant lui-même en péril dans la vérité de son être, y demeure voilé et dissimulé. Cette dissimulation est ce qui du danger y est le plus dangereux. »

Le ton parfois apocalyptique ("invasion du démoniaque") qui orne la pensée de Heidegger est selon moi de type gnostique, sa théologie d’un être initial, source de tout sens, subissant une altération qui affecte le monde qui en est le résultat, à savoir règne de l’aliénation. L’homme est perçu comme participant de l’être et de l’étant, le néant néantise, l’être est le néant, sa source demeurant voilée et emportée dans le flux temporel, ce fameux "être là", pendant que l’homme doit aspirer à la résolution de la différence ontologique (entre l’être et l’étant), qui ne passe pas par la conscience mais par "l’écoute éclairée", sous peine de tomber dans l’inauthenticité. Ce qui meurt authentiquement est au contact de l’être, le reste périt. Seul meurt ce qui affronte l’être, les autres disparaissent. L’occasion d’échapper à la fatalité de la modernité (usa-russie de l’époque) passe par l’historialité de l’être, par la possession du peuple, par l’eros du peuple pour le soumettre à une organisation authentique. Toutes ces propositions ne sont pas de l’ordre du rationalisme occidental mais bien d’une gnose singulière.

« La mise à l’écart dont je suis l’objet n’a au fond rien à voir avec le nazisme. On subodore dans la manière dont je pense quelque chose de gênant, sinon même d’inquiétant ; qu’en même temps on y prête tant d’attention n’en est qu’une preuve de plus." Martin Heidegger, Mis à 1’écart (1946) (Traduction inédite de François Fédier).

Cette oeuvre philosophique est vitale car elle pose une inquiétude essentielle sur le sens de l’être, sur celui de nos possibilités techniques et des mutations qui vont caractériser l’avenir de "l’humain". Descartes approuvait le dessein humain de nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature ... ». Selon moi, pour Heidegger, la pensée occidentale est contaminée dès ses origines (dès Platon et même Parménide) par ce projet de toute puissance aveugle et tous les avatars totalitaires de l’histoire n’en seraient que les manifestations cycliques. Il n’est donc pas aisé de trancher entre ce qui serait de sa part une apologie rampante ou bien plutôt une mise en accusation permanente !


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75 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 avril 2007 12:00

    Bonjour,

    J’en profite pour mettre ce texte refusé il y a une semaine au motif qu’il avait déjà été publié (sans doute une méprise mais ce n’est pas bien grave)

    Heidegger*, comme quelques-uns de ces prédécesseurs, nous a livré en vérité une sorte d’Evangile pour l’époque contemporaine. Qu’est-ce un Evangile ? Une invitation à prendre (comprendre) un chemin, à viser (connaître) un but, avec Dieu ou sans Dieu. Dans une certaine mesure, toute philosophie recèle un Evangile. Ne serait-ce que la plus originelle, celle qui en Grèce désigne une fin, la sagesse.

    HNH. A propos de trois évangélistes contemporains

    Hegel, nous pouvons l’admettre à travers ses écrits, s’est révélé comme un penseur accordant une confiance raisonnée en l’homme, notamment lorsque celui-ci parvient à la félicité de l’esprit en oeuvrant historiquement pour la constitution d’un Etat garantissant la reconnaissance mutuelle de chacun. Sans trahir l’auteur, nous pouvons dire qu’il admet l’existence d’un chemin pour l’homme, investi d’une négativité, le poussant, parfois à son insu, vers une destination qui est l’accomplissement de l’Esprit et l’état de liberté.

    Nietzsche ou la défiance vis-à-vis de l’humain. Présenter ce philosophe ainsi résume le fond de sa pensée sans épuiser la richesse de sa critique anthropologique et sociale. D’après ses dires, l’homme est un être capable de se transformer, de devenir. Il doit alors emprunter un chemin qui ne conduit pas vers une destination autre que celle qu’il s’est donné à travers la grande roue du Devenir qui tel un Miroir transfigurateur, l’a dévoilé dans son être. Pour y aller, il faut simplement vouloir (vouloir c’est devoir, au-delà de toute morale). De cette accroche face au chemin de l’existence, Nietzsche en fait un critère de choix pour juger les hommes. Mais à chacun il suggère d’apprécier le chemin, en toutes circonstances, malgré les épreuves ou bien les désagréments liés au sentiment d’aller à reculons, voire dans une impasse.

    Heidegger, pour autant qu’il ait parlé de l’humain avec souci, prend une position distincte de ses deux prédécesseurs. Bien que sa pensée n’ait pas suivi un cours continu, on admettra que son Evangile proposé aux hommes se trouve plutôt dans ses écrits tardifs. En ce sens, Heidegger est le penseur de la méfiance et s’il s’est préoccupé du chemin, c’est certainement à travers le vécu existential, la présence face au monde et aussi l’impact de la technique. Dans ses premiers textes, Heidegger a tenté d’élaborer une ontologie de l’Etre en passant par l’ontologie de l’angoisse et de l’ennui. Ce cheminement intellectuel l’a amené à poursuivre dans le champ d’une anthropologie de l’égarement. C’est peut-être là le message essentiel envoyé à notre époque où les hommes sont pris dans une frénésie de la technique, du faire, de l’agitation. L’homme se prive-t-il d’un accès à un autre mode d’existence, plus authentique, plus près du dévoilement et de la vérité ? De quelle force, de quelle substance est faite cette errance de l’individu en ce monde ? Est-ce là un élément de la condition existentielle ou alors une sorte d’accident qu’une noble mission assigne à l’homme de conjurer ?

    Ainsi figurent ces trois penseurs, Hegel, Nietzsche et Heidegger, comme porteurs d’un message à destination des hommes, chacun auteur d’un Evangile pour la Modernité dont les progrès incessants nécessitent des réévaluations de toutes sortes, y compris des questionnements sur le sens de l’existence dans un monde où nombreux ont décidé de ne plus s’en remettre aux prêtres et docteurs de l’Eglise et de la foi basée sur les Ecritures. Ce n’est pas un scoop. Parmi les penseurs contemporains, quelques-uns on fait dans le prophétisme mais sans une révélation livrant le sens à partir d’une source hétérogène aux hommes. L’humanité s’auto-révèle, dans ses actions individuelles (héros), collectives (histoire), ses pensées venant des profondeurs (philosophie, art, mages romantiques)

    Ici est la destination et ceci est le chemin, ensemble ! Dit Hegel. Prends sur toi, et en avant sur le chemin, un noble dessein t’est promis ! Dit Nietzsche. Tu es égaré, perdu dans l’étant, la puissance, à distance de l’Etre, mais quelque part se trouve une clairière, et si le péril s’accroît, ce qui sauve advient comme accessible ! Dit Heidegger. Voilà en bref quelques messages évangéliques proposés aux hommes des temps modernes. Pourquoi alors ces différences importantes ? Est-ce la manière de penser du philosophe, où alors l’époque qui, changeant tous les 70 ans, infléchit le sens du message et la révélation du sens existentiel ? Une chose est certaine, quand Heidegger écrit sa lettre sur l’humanisme ou son opus sur l’essence de la technique, l’Europe sort exsangue de deux conflits majeurs, suivis par des modifications sociologiques et un impact sans précédent de l’activité technique moderne liée à l’arraisonnement de l’énergie.

    Les destins de l’homme livré à la Technique selon Heidegger

    Paru en 1954, l’un des textes les plus importants pour comprendre notre époque, est certainement La question de la technique (in : Heidegger, Essais et conférences, Tel Gallimard). On peut aussi y adjoindre Dépassement de la métaphysique, paru dans le même recueil. Sans trahir la complexité du texte d’une difficulté certaine (comme l’avait souligné Janicaud), je suggère cette synthèse en deux lignes : double destin de l’homme voué à la Technique (à la figure de Janus). Destin du commettre, de l’agir technique dans l’exactitude ; ou bien destin de dévoilement, de vérité, de non-occultation, de raccordement à l’Etre.

    L’homme a le choix entre une existence où il est absent, sous l’emprise de la Technique mais dépossédé de son Etre, ou alors une existence avec présence d’esprit, dans un mode de non-occultation où il se comprend lui-même sous le mode de co-appartenance à ce destin de dévoilement. L’homme se voit comme maître d’ouvrage et la Technique est sous son emprise. Alors que dans le commettre, l’homme n’est que maître d’œuvre et par conséquent, étant co-substantiel à la Technique, il n’annihile dans cette essence de la Technique qu’est l’Emprise (l’Arraisonnement) A partir de ces deux options, il existe deux dangers selon Heidegger, le premier lié à l’annihilation et l’accomplissement du commettre, l’autre étant que l’homme se trompe au sujet du dévoilement et l’interprète mal. Autrement dit, un danger dans l’ordre du faire et un autre dans le champ spirituel, lié à l’Etre.

    Heidegger évidemment ne parle pas de la technique traditionnelle. L’artisan, le cocher, le bâtisseur, le paysan ; tous ont l’emprise dans leur domaine d’opération et il serait incongru de se demander s’ils sont sous l’emprise de leur technique. Par contre, la Technique moderne, dit Heidegger, impose de penser différemment, de ne pas la prendre comme simple produire humain ni même comme instrument en vue d’une fin. Cette Technique, dont l’essence est l’Emprise, exige même que l’acception traditionnelle de l’essence puisse être considérée comme inopérante dans le champ de la pensée. Cette fulgurance de point de vue repose sur une sorte de génie philosophique permettant de dire que Hegel, Nietzsche puis Heidegger ont saisi le sens de l’humain inscrit dans l’époque moderne occidentale en Europe. Seul le troisième a pu livrer une vision de la Technique qui soit fondée, c’est-à-dire en prise avec le réel des choses issues du processus transformateur industriel.

    « L’essence de la technique réside dans l’Arraisonnement. Sa puissance fait partie du destin. Parce que celui-ci met chaque fois l’homme sur un chemin de dévoilement, l’homme ainsi mis en chemin avance au bord d’une possibilité : qu’il poursuive et fasse progresser seulement ce qui a été dévoilé dans le commettre et qu’il prenne toutes mesures à partir de là. Ainsi se ferme une autre possibilité : que l’homme se dirige plutôt, et davantage, et d’une façon toujours plus originelle, vers l’être du non-caché et de sa non-occultation, pour percevoir comme sa propre essence son appartenance au dévoilement : appartenance qui est tenue en main » (La question de la technique, p. 35)

    Voilà donc un fragment significatif de l’Evangile d’Heidegger, avec deux chemins possibles. L’un vers la puissance de l’Emprise et l’emprise de la Puissance, l’autre vers la Révélation de l’homme, un but, (destin de non-occultation, de vérité) comme co-essentiel au chemin. Evidemment, si l’on ne croit pas en un mystère de l’Etre, on ne peut adhérer au propos d’Heidegger que l’on remise au rang de chimère ou à défaut, de métaphore. Les écrits de HNH ont des connivences avec la religion ; une religion à côté de celle consignée dans les Ecritures. Voilà pourquoi les théologiens se sont intéressés à la philosophie contemporaine, notamment à l’œuvre d’Heidegger. N’est-ce pas d’ailleurs un abbé qui s’est attelé à une interprétation intégrale d’Etre et Temps (Jean Greisch, Ontologie et temporalité, PUF, 1994) Théologie certes mais aussi ontologie puisqu’il est question d’une modification de l’homme dans son être propre et le signe d’un danger selon Heidegger. On comprend la complexité de cette analyse qui se refuse à faire de la technique un simple moyen en vue de fin mais au contraire, la place comme le pôle d’un élément essentiel, une seconde nature, produite par l’homme et le produisant potentiellement comme un être voué au commettre, sourd à son destin de révélation, sous l’Emprise de l’essence de la Technique.

    Heidegger ne nous dit pas précisément qu’est-ce que s’accorder à l’Etre, s’investir comme berger de l’Etre, se dévouer à l’avènement (Ereignis) de la vérité. Il nous signale que la Technique nous met sous son emprise et nous égare en nous transformant dans notre être. Autrement dit, nous nous éloignons de notre être, de notre chemin éthique, en suivant le destin de l’emprise et de la puissance, un destin nommé Arraisonnement qui représente « un extrême péril, non seulement pour l’être de l’homme, mais pour tout dévoilement pour tout dévoilement comme tel » (p. 43) D’où une question sur la portée de cet avertissement lancé par Heidegger. Comment comprendre ce message à notre époque où la technique a puissamment progressé depuis 1954, et notamment la communication qui on ne peut en douter (le fameux temps de cerveau disponible) contribue à mettre sous emprise les individus ? Et puis cette autre question, plus philosophique, sur l’Evangile moderne, achevé avec Heidegger ou bien promis à une étape supplémentaire ?


    • ZEN zen 3 avril 2007 12:15

      @ L’auteur

      « Celui-ci a travaillé sous le régime nazi en tant que recteur d’université (comme Sartre faisait jouer ses pièces sous l’occupation). »

      Le « comme » pose problème....Rien à voir entre un engagement coupable et un refus de le reconnaître après guerre et une attitude de non compromission. On jouait aussi Racine sous l’occupation...Même si l’on peut s’étonner a posteriori de l’absence de parti-pris clair de JPS

      La philo n’est pas « vitale ». Bien que nécessaire, elle « arrive toujours trop tard » (Hegel)


      • marc (---.---.14.161) 3 avril 2007 13:01

        Bonjour Thomas Rousseau

        J’espère que cette fois ci, vous ne vous abaisserez pas à lui répondre ? C’est évident qu’il n’est pas venu sur votre article pour débattre mais pour troller et chercher la confrontation comme à son habitude. De toute façon d’ici peu de temps ses posts sans intérêt devraient disparaître naturellement.

        Ecrivain, avec des vrais bouquins édités et que l’on peut lire, rédacteur de la revue Salamandre (si c’est bien l’excellente revue suisse sur la nature, bravo), préface de l’excellent bouquin de Marc-Louis Questin. Comparé à ce minable Demian West, dont personne n’a semble t’il encore rien vu, tout juste « rédacteur » dans les media citoyens (les seuls où n’importe qui peut être publié) et obligé de se cacher de peur de se faire agresser tellement il est détesté. Comme on dit : « y a pas photo », de quoi le rendre fou de jalousie.

        Bonne continuation Thomas.


      • marc (---.---.14.161) 3 avril 2007 13:19

        Bonjour Thomas Rousseau

        J’espère que cette fois ci, vous ne vous abaisserez pas à lui répondre ? C’est évident qu’il n’est pas venu sur votre article pour débattre mais pour troller et chercher la confrontation comme à son habitude. De toute façon d’ici peu de temps ses posts sans intérêt devraient disparaître naturellement.

        Ecrivain, avec des vrais bouquins édités et que l’on peut lire, rédacteur de la revue Salamandre (si c’est bien l’excellente revue suisse sur la nature, bravo), préface de l’excellent bouquin de Marc-Louis Questin. Comparé à Demian West, dont personne n’a semble t’il encore rien vu, tout juste « rédacteur » dans des media citoyens (les seuls où n’importe qui peut être publié) et obligé de se cacher de peur de se faire agresser tellement il est détesté. Comme on dit : « y a pas photo », de quoi le rendre fou de jalousie.

        Bonne continuation Thomas.


      • Emile Red Emile Red 4 avril 2007 13:05

        @ Marc

        Quel venin avez-vous de trop que vous le déversiez de la sorte.

        Les qualités de l’auteur ne sont pas un sésame à la vénération, et je rejoins Zen dans la critique, il n’y a aucune convention à comparer Heidegger à Sartre qu’ils auraient travaillé pareillement au même instant, et les turpitudes de l’un ne peuvent accabler l’autre.

        Je trouve l’article interessant mais un poil superfétatoire dans ses apports « germaniques » que les lecteurs ne sont pas tous sensés lire dans le texte.

        Au pays d’Heidegger aussi la critique est permise, la raison en est pure.


      • Emile Red Emile Red 5 avril 2007 09:08

        Y-a-t-il une filiation Heidegger-Strauss ?


      • Briseur d’idoles (---.---.168.37) 7 avril 2007 17:09

        Si tu penses à Strauss-Kahn, je ne sais pas !


      • aurelien 3 avril 2007 12:30

        La question est : comment un philosophe peut-il être nationaliste, ou partisan d’un parti politique par exemple... ? La philosophie, dans le sens de l’étonnement face au monde et à soi-même, ne peut que dépasser tous ces cadres rigides inventés pa la pensée : les dogmes religieux, les divisions nationalistes, etc...

        Mais la philosophie semble avoir perdu ce sens historique originel, depuis qu’elle est entrée dans la culture et comme élément séparé, dans la culture. La philosophie est devenue une matière parmi d’autres, enseignée au lycée et à l’université. Elle est devenue un domaine de spécialisation, de répétition : il n’y a qu’à voir les programmes universitaires de philosophie. Les étudiants sont formés à penser sur la pensée d’autres personnes, au lieu d’apprendre à penser par elle-même et de comprendre ce qu’est ce processus de pensée lui-même, qui lit, qui étudie, qui communique. La philosophie est au fil du temps devenu l’affaire de philosophes, de maîtres à penser, avec leurs écoles, leurs disciples... tout cela me semble fort éloigné de l’étonnement et de l’innocence qui en découle face à la vie. Aussi, lorsque l’on considère les intellectuels à la mode actuels -se proclamant philosophes ou considérés comme tels par les médias - tous pressés à afficher publiquement tel ou tel allégeance politique, il y a comme un malaise profond dans la pensée... La philosophie est devenue une sorte de divertissement culturel, qui fait recette pour certains, la construction de systèmes, incomplets et limités par nature. Pourquoi donc ériger le sens et le culte de l’autorité dans l’esprit des étudiants et jeunes personnes ? Si nos sociétés sont si creuses, c’est peut-être en partie parce que l’éducation proposée par la collectivité est nationalisée,élitiste, comparative, et que les enseignants eux-mêmes sont amenés à perpétuer cela, aussi bien par leur vécu éducatif personnel que par leurs formations de professeurs.


        • Pierre R. Chantelois Pierre R., 3 avril 2007 12:38

          Thomas et Bernard,

          Deux textes, deux approches. Heiddegger ne cessera d’interpeller quiconque l’aborde encore aujourd’hui. En décembre dernier, j’avais capté via Internet une émission de France Culture qui portait précisément sur Heidegger. Un des invités était Philippe Solers. Une place importante avait été accordée au volet poésie. Aspect moins connu rapidement esquissé par Thomas Roussot lorsqu’il fait mention des relations du philosophe. Cette émission a fait réapparaître quelques réminiscences des écrits de Heidegger. Je m’en suis fort éloigné depuis trente ans. Entre décembre et aujourd’hui, c’est toujours un plaisir de pouvoir renouer à travers une émission de radio et deux textes bien documentés et fort savamment structurés.

          C’est à travers des pages comme les vôtres d’aujourd’hui qu’Agoravox tire sa pleine valeur et son rôle fondamentalement nourricier.

          Pierre R.

          Montréal (Québec)


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 avril 2007 13:47

            Toute la philosophie de H repose en effet sur celle du sens de l’être qui se dispense historialement en se dérobant derrière les étants, ce qui est pour lui la marque de la modernité qui a pour origine Platon.

            Mais nul ne peut conceptualiser ou définir positivement cet « être » fondement énigmatique des étants sans en faire un étant suprême (ex : Dieu) ; Ce qui est pour H un contre sens Ainsi cette non-métaphysique de l’être (au sens de H) à toutes les caractéristiques d’une théologie négative, c’est à dire qu’elle de part en part de part hantée par la question métaphysique que loin de décontruire, il revitalise en en faisant une révélation ineffable.

            Cette métaphysique anti-métaphysique de la pensée occidentale de la représentation et du sujet de l’histoire (donc de la liberté individuelle) a l’avantage de lui permettre de faire du nazisme dans sa volonté de puissance anti-libérale et anti-démocratique la figure de la régénération anti-moderne et anti-rationaliste qu’il appelle de ses voeux.

            La seule question que nous devons alors nous poser est celle de savoir si l’être à un sens, autre que celui dont il a fait usage au service du Führer. Si donc la question de l’être est sensée...

            Et si la question de l’être n’a pas de sens philosophique assignable conceptuellement, si cette vision de l’être prétend à ce titre échapper à toute critique philosophique rationnelle possible, il est alors légitime de se demander en quoi H est un philosophe et non pas une manière de mystique germano-volkisch hyper réactionnaire, ce qui serait nécessairement lié à son engagement politique à titre de verbeuse, ronflante et amphigourique justification.

            Cette occulte pensée de l’être, aussi boursouflée sur la plan rhétorique, qu’inconsistante sur celui du concept , serait alors, comme le dit l’auteur cité dans l’article, E. Faye, l’expression (anti)philosophique du nazisme prenant de masque d’une (anti)métaphysique de la représentation, au profit de l’arbitraire d’une révélation dans la quasi transcendance d’un chef absolu incontestable, figure historiale du retour de l’être, qui ne peut être qu’allemand (car seule la langue allemande pense et permet de penser selon lui).

            Heidegger est-il philosophe ?

            Heidegger, les sciences et les techniques

            Il faut lire aussi le magnifique texte de Jean-Pierre Faye « Langage(s) totalitaire(s) »


            • Thomas Roussot Thomas Roussot 3 avril 2007 14:54

              "La seule question que nous devons alors nous poser est celle de savoir si l’être à un sens, autre que celui dont il a fait usage au service du Führer. Si donc la question de l’être est sensée...

              Et si la question de l’être n’a pas de sens philosophique assignable conceptuellement, si cette vision de l’être prétend à ce titre échapper à toute critique philosophique rationnelle possible"

              Pour ma part je m’arrête là, il semble bien qu’hormis par une sortie occulte et quasi mystique, on ne puisse en tirer d’applications éthiques et politiques directes oui.


            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 avril 2007 17:55

              Si : le refus de la subjectivité en tant que puissance de représentation personnelle est consubstantielle à son refus de la liberté individuelle et de la démocratie et les conséquences éthiques et politiques sont clairement orientées vers une droite dure, ontologiquement volkisch (terre, langue et sang).

              La question de l’autre en tant que sujet irréductible est refusée par H au profit de celle de l’être en tant qu’être et c’est ce que lui reproche aussi bien Lévinas que P. Ricoeur. De plus H a toujours refusé l’interprétation sartrienne de sa pensée existentielle ou mieux existentiale , trop subjectiviste à son goût


            • Emmanuelle Compagnon 3 avril 2007 14:29

              La philosophie n’est pas au service de la morale contemporaine. La pensée de Heidegger n’est certainement pas réductible à son adhésion plus ou moins enthousiaste au nazisme. Elle a certainement des choses à nous apprendre sur notre monde, sur sa foi délirante dans le progrès et la technique pour résoudre les « problèmes » qu’il a lui-même créés. Pour autant j’hésiterais beaucoup à suivre l’auteur lorsque, en conclusion de son article, il embarque Heidegger sur le bateau de la lutte obligatoire contre le totalitarisme (un concept fasciste ne l’oublions pas, avant d’être Arendtien).

              S’il est abusif de réduire Heidegger à son nazisme, il l’est à mon avis tout autant de réduire sa pensée à une « accusation permanente » de la pensée occidentale responsable de tous les maux « totalitaires » de notre histoire. Il arrive à Heidegger après la guerre de mettre dans le même sac Hiroshima , les chambres à gaz et l’agriculture moderne. Je ne suis sûr que le penseur allemand atteigne là l’acmé de son oeuvre !


              • abraham030407 (---.---.98.46) 3 avril 2007 15:15

                Heidegger était épris en fait du chauvinisme patriotique et non du nazisme. Le nazisme de par l’attribut propagandiste nécessaire des régimes tyranniques, usait diaboliquement de la valeur patriotique auprés d’une population fort cultivée mais dont les ressorts de conscience ont été relachés aprés la défaite de la 1ère guerre mondiale et ses répercussions sur la dignité de l’allemand typique.

                Personnellement, j’ai commencé à lire heidegger par son livre « Qu’appelle t’on penser ». A partir de là, j’ai voulu savoir plus sur les soubassemments ou pré-requis conceptuels dudit livre, et j’ai entamé la lécture de « Etre et Temps », livre princeps de Heidegger. J’avoue que je ne l’ai pas compris à ma première lecture et les catégories conceptuelles « tirées par les cheveux » proposées me décourageaient et même me dégoutaient.

                Mais à la fin et aprés lecture assidue d’autres ouvrages de Heidegger, je me suis rendu compte que le bonhomme avait quelque chose à me dire ou à me passer, et c’était le cas.

                Je crois que le diagnostic du monde contemporain qui y ressort d’un processus d’enracinement/déracinement des étants tout en deifiant fauussement par reification l’être, est tout à fait recevable.

                Le remède préconisé est tout à fait non congruent à ce diagnostic, en ce sens qu’on doit « tourner le dos » ( allégorie) pour cultiver « le souci de l’absence ou la perte à jamais de »l’être véritable".

                Si l’on applique par exemple ce reméde pour l’étude de la société technicienne d’aujourd’hui, on le trouve rejoint à sa conclusion par le nihilime de Niezsche, l’eschatologie de la peur de Jacques Ellul, etc.

                Dire qu’heidegger est nazi et que sa métaphysique porte la marque du nazisme me paraît fortement erroné et même tendancieux.

                J’ai trouvé plaisir à le lire sans que que mes croyances en la liberté et la dignité l’homme soient entamées en quoi que ce soit ; bien au contraire, il m’a aidé à revoir profondément le sens de l’humanisme.


                • prgrokrouk 3 avril 2007 16:51

                  Les Résistants de l’après-bataille se précipitent à ce genre d’occasion.

                  Je ne me joins pas à eux.

                  Il y a eu au Pouvoir et au Gouvernement sous Giscard d’estaing (même si la bonne foi était probable), des serviteurs du nazisme (ou de l’état). D’autres ont plus tard dîné avec Mitterrand (et, excusez-moi, avec Simonne Weil). Il n’est pas facile de savoir qui est qui. Sur cet espace non plus.

                  Résister était minoritaire sous l’occupation et à divers degrés. Parmi ceux qui avaient des responsabilités familiales, qui ne résistaient pas, certains se permettaient une opposition sourde... et devaient bientôt laisser leur appartement à l’occupant pour réquisition, et partir en zone libre. A leur retour, ils étaient accueillis avec à-propos de circonstance. Ils ont remis un peu l’ordre. Je suis assez content de dire cela, car si s’opposer à des forces très supérieures à soi paraît sans solution, il en existe pourtant encore et encore.

                  Le Général de Gaulle a eu quelques phrases senties sur la question des résistants de dernière heure et au sujet des procès.

                  Sur le fond : le thème évoqué n’est en rien philosophique et beaucoup de gens ont fructifié sur le terrain de la littérature intellectuelle (j’ai moi aussi acheté de telles « oeuvres ») sur le cas ou les idées d’Heidegger. Sur le compte des lecteurs de philosophie surtout.

                  BHL, homme et intellectuel français engagé, n’est pas dernier à faire la différence entre la vraie et la fausse monnaie en matière humaniste et en matière philosophique. Il a défendu en connaissance de cause la mémoire de Beauffret, enseignant estimable et honnête. Je n’aime ni les traductions de Beauffret ni ses préfaces ni ses entretiens. Je lui préfère de loin Towarnicky. Cela ne me fait pas confondre les genres.

                  Je vois errer des posts où on parle de « Bibliothèque de Philosophie » où Heidegger serait proscrit : affolant de prétention et de médiocrité. Si encore on disait cela en étudiant, à 20ans...

                  Lévinas avait une position hostile claire mais une réflexion. Son expérience personnelle lui a laissé ses propres contradictions sur le terrain philosophique et assez d’inspiration pour avoir des idées. Il a soutenu Beauffret en son temps, qui souffrait à la fin d’une carrière où il n’avait rien à se reprocher (voir Jeannicaud, Martineau).

                  Je suis dégoûté de remarquer que les loups d’aujourd’hui crient encore avec les loups. Les mêmes adhéraient naguère à la mode comme aujourd’hui. Et même : des méthodes de « décryptage » d’opinions « suspectes » et de « pseudo »-pseudos, relèvent de l’attitude qui faisait triompher la bassesse et la médiocrité à la triste époque.

                  La chanson de l’Opportuniste, écrite par Lanzmann, relève d’un passé où le passé de collaboration n’était pas sorti des mémoires.

                  Sur le fond, il n’est pas facile à un philosophe de savoir ce qu’il pense : c’est son travail... qui apparemment serait le travail de donner son opinion sur des questions auxquelles on ne comprend rien.


                  • herbé (---.---.192.91) 3 avril 2007 17:05

                    Merci à Bernard Dugué pour ce brillant exposé sur l’Evangile HNH ; on connaît aussi l’Evangile SLS (Sade-Lacan-Saussure), un autre cheminement...

                    Dans un autre ordre d’idées, avec une pensée pour Pierre R. et la littérature, j’ai trouvé sur le Oueb un texte de Béatrice Commengé : « Le tombeau de Heidegger » qui m’a bien plu.

                     smiley


                    • prgrokrouk 3 avril 2007 18:05

                      Faye n’a rien compris au Cours sur Nietzsche, qui constitue précisément une position contre la récupération accélérée de Nietzsche (par la tendance qui affirmait son pouvoir en 1940-1941). En particulier, Heidegger déconstruit chez Nietzsche, les nombreux détours de phrase physiologisants en les confrontant à l’examen de la Volonté de Puissance. Il met en lumière ce qui les rend inassimilables au message de la Propagande : sang, race... et donc, de mettre en avant une interprétation biologique de Nietzsche. Tout le Cours en question avance et tend vers ce point. C’est peut-être ce qui a intéressé Klossowsky en son temps. Heidegger n’avait pas, évidemment, fait part autrement de sa position. Pourtant, une distance prise, et en temps de guerre, était là. Il n’était pas le philosophe du Régime... et Nietzsche non plus. (Pour certains, j’en profite pour signaler que Nietzsche a cessé brutalement de philosopher en 1889 et que la période nazie, c’est plus tard).

                      Ceci dit, il n’y avait plus d’autre tendance politique présente à ce moment-là au Pouvoir. Le post @herbé ci-dessus, invite à un éclairage sur Heidegger à propos de son village Messkirch, à partir de la considération du sol : un paysage où appliquer un ouvrage de petits métiers pour une existence traditionnelle, contre la succession de métamorphoses imposées par les avancées de la Technique. Les mouvements de l’écologie, très présents en Allemagne, représentent même un héritage de ces idées à gauche.


                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 avril 2007 21:09

                        Au sein du mont Oubli, Heidegger avait semble-t-il négligé Pythagore en accentuant le pas en arrière vers Parménide, Anaximandre et Héraclite, d’où une constatation : “La musique est presque entièrement absente des considérations de Heidegger” (Steiner, 1987, p. 170). Heidegger pose l’existence d’une vérité numineuse du langage chez Anaximandre, Parménide, et Héraclite tout en étant moins prudent qu’Ulysse. Cela dit, Heidegger reste un philosophe occidental majeur ; la thèse de l’oubli de l’Être est fondamentale et constitue une mise au point incontournable pour envisager actuellement une reconstruction de la métaphysique. Ainsi, dans la perspective de l’oubli de l’Être, nous prenons conscience à travers Sohravardî d’une descente du Nombre pythagoricien dans l’occident, avec une première étape avec Platon qui mis le Nombre dans la substance de l’âme, puis avec Aristote qui posa le nombre comme nombration du temps objectif, et enfin le développement des mathématiques et des sciences physiques qui nombrent également la réalité objective avec cependant, la découverte importante des rapports rationnels entre objectivités (relationnisme et positivisme). Ainsi, par certains côtés, les métaphysiciens de l’Islam sont impliqués dans le pas en arrière nécessaire pour revenir à l’oubli de l’Être et prendre à nouveau racine dans une histoire vieille de plusieurs millénaires.


                        • fouadraiden fouadraiden 4 avril 2007 01:35

                          berbard, très interessant le « détour » par l’islam.

                          pourriez-vous développer ,une seconde, le propos sur les métaphysiciens de l’islam et leur aventure dans l’oubli de l’etre ?

                          juste pour voir si derrière les phrases on trouve quelque chose.merci


                        • milou (---.---.192.91) 9 avril 2007 19:58

                          T’es toujours à l’eau ferrugineuse, Bernard ?


                        • Stéphane Domeracki (---.---.98.246) 3 avril 2007 21:14

                          Faye n’a pas non plus compris un traître mot à Sein und Zeit, à l’important cours sur Schelling de 1936 et n’a pas ouvert les Beiträge. Son seul talent est la collecte hyper-selective des mots « Rässe » et « Heimat » dans les tomes de la Gesamtausgabe, afin de les interpréter à partir de ses propres délires. On est quand même en face d’un maître de conférence de banlieue qui a lancé les hypothèses d’un Heidegger auteur des discours du Führer et constituant en 2007 un danger néo-nazi dans nos bibliothèques de philosophie.

                          Pour voir à quel degré de stupidité crasse peut mener cette littérature négative (qui ne retient que la dimension idéologique d’une oeuvre pour la vilipender) qui a aussi essayer de saloper les oeuvres magistrales d’un Céline ou d’un Jünger, on peut se référer au site-torchon de Skildy (http://skildy.blog.lemonde.fr/category/heidegger_et_le_nazisme/).

                          Tout y a été écrit ou presque. De Heidegger donnant l’ordre de commencer la Shoah par message codé dans ses cours jusqu’à un Heidegger gay refoulé depuis sa scolarité au séminaire de constance.

                          Enjoy (perso ça me fait mourir de rire)


                          • Stéphane Domeracki (---.---.98.246) 3 avril 2007 21:18

                            Heidegger n’a certes pas thématisé directement la dimension musicale, mais l’a abordé de manière transversale, je pense, dans son cours de 1935-36 « La volonté de puissance en tant qu’art ». Je pense aussi que sa conférence célèbre sur l’origine de l’oeuvre d’art s’applique particulièrement bien à la musique, et pas seulement à l’art plastique ou architectural.

                            Enfin à noter toujours dans le cours que j’ai mentionné la critique féroce, à la suite de Nietzsche, de la wagneromanie (autant dire celle hitlerienne - mais chut !-)


                          • herbé (---.---.192.91) 3 avril 2007 23:45

                            Merci de votre collaboration, mais, pour ma part, je ne suis pas totalement persuadé qu’il y ait matière à mourir de rire à la lecture du site que vous citez.


                          • Briseur d’idoles (---.---.168.37) 7 avril 2007 17:12

                            Faut dire qu’on ne manque pas de sites Inuit en France !


                          • Thomas Roussot Thomas Roussot 3 avril 2007 22:18

                            La réduction idéologique de ce génie occidental menée par des nains staliniens en dit long sur notre époque et l’état de la pensée en France.


                            • (---.---.136.181) 3 avril 2007 22:24

                              Big Brother semble majoritaire en France ; cf les réactions à la plainte de Faurisson contre Badinter.


                            • Briseur d’idoles (---.---.168.37) 7 avril 2007 17:18

                              Même si les polices de la pensées du CRIF ont tourné en dérision la plainte de Robert Faurisson, elle aura eu le mérite d’énerver le Tribunal du Crif et le procureur Badinter qui s’est montré sous son vrai jour !

                              Je remarque qu’il y a une vingtaine de personnes en France, qui ont pur « boulot » de révéler la vraie nature (de démasquer) ces pseudos « humanistes » !


                            • Briseur d’idoles (---.---.168.37) 7 avril 2007 17:23

                              Je redonne le lien (un mini-portail).


                            • Stéphane Domeracki (---.---.98.246) 4 avril 2007 00:03

                              Je crois que l’affaire Heidegger n’est en fait pas sans intérêt pour faire un tri automatique entre ceux qui savent lire un grand auteur et les nains qui ne savent guère que le réduire à quelque chose d’exsangue et d’idéologique.


                              • peterpan (---.---.183.64) 4 avril 2007 09:44

                                un grand merci à monsieur faye d’ enfin faire la lumière sur heidegger et ses conséquences bien trop longtemps masquées ...à diffuser grandement .....


                                • arturh (---.---.119.98) 4 avril 2007 10:13

                                  Les heideggeriens qui essaient toujours désespérément de se débarrasser de la carte d’adhésion au parti nazi de leur maître qui continue de leur coller aux doigts. Les heideggeriens qui essaient désespérément de faire oublier que leur maître a fini dans le négationisme.

                                  Dommage. Finalement, l’adhésion au parti nazi était la seule chose vraiment intéressant sur le plan humain que Heidegger avait produite et qui mériterait aujourd’hui d’être étudiée et enseignée.

                                  « Vous voulez des maîtres et vous les aurez... » Jacques Lacan


                                  • hamadan (---.---.60.79) 4 avril 2007 12:48

                                    Je me demande pourquoi Heidegger est objet maintenant d’attaque de cette manière ? Le philosophe qui a marqué le passage au post modernisme. Depuis cette vague contre lui, j’essaie de voir en quoi peut-il être ce qu’on lui adresse comme attribut mais je ne trouve rien, c’est donc la philosophie qui est ciblée !


                                    • prgrokrouk 4 avril 2007 21:48

                                      Il n’y a pas meilleur faire-valoir.


                                    • Emile Red Emile Red 5 avril 2007 09:10

                                      Y-a-t-il une filiation M. Heidegger - L. Strauss ?


                                    • herbé (---.---.192.91) 5 avril 2007 15:59

                                      Il y en a une entre Heidegger et Bultmann.


                                    • Thomas Roussot Thomas Roussot 5 avril 2007 16:23

                                      Il y a un lien déjà parce qu’il fut son élève asidu, et fut impressionné par son analyse de la métaphysique notamment. On retrouve aussi des positions proches d’un certain conservatisme politique également.


                                    • herbé (---.---.192.91) 5 avril 2007 18:42

                                      Pourriez-vous citer vos sources ?


                                    • Thomas Roussot Thomas Roussot 5 avril 2007 21:08

                                      Sur quel point ?


                                      • herbé (---.---.192.91) 6 avril 2007 10:30

                                        Vous voulez dire à quel sujet ?


                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 7 avril 2007 12:54

                                        Non je veux bien dire ce que je dis...


                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 7 avril 2007 12:57

                                        Non je dis bien ce que je veux dire.


                                      • fouadraiden fouadraiden 7 avril 2007 13:19

                                        auteur

                                        je pense que l’erreur autant la part des accusateurs ou des partisans de H. consite à limiter cette question à une seule personne,fut-elle de cet ordre là.

                                        il faut élargir le zoom pour comprendre en quoi le nazisme est fondamentalement lié à la pensée occidentale, ou l’inverse.


                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 7 avril 2007 17:04

                                        Mais figurez-vous cher fouadraiden que c’est ce que ce penseur a fait. Il a totalement pensé en quoi le totalitarisme y compris nazi était lié à la métaphysique occcidentale. C’est le comble de l’accuser comme certains sur ce prétendu impensé voire de le présenter comme un apologue. Il a tout au plus pu se méprendre sur une courte période quant à une réorientation du rapport à l’être via le politique et s’est sans doute cruellement fourvoyé sur ce point (il l’a lui-même reconnu parlant d’une immsense « bêtise » de sa part). Fait-on des procès en sorcellerie à tous ces ex-maoïstes en France qui nous font la leçon (type Sollers même si lui est heideggerien et autres apologues de régimes ayant commis plus de cent millions de morts et pourtant représentés partout dans les médias.


                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 7 avril 2007 17:05

                                        Mais figurez-vous cher fouadraiden que c’est ce que ce penseur a fait. Il a totalement pensé en quoi le totalitarisme y compris nazi était lié à la métaphysique occcidentale. C’est le comble de l’accuser comme certains sur ce prétendu impensé voire de le présenter comme un apologue. Il a tout au plus pu se méprendre sur une courte période quant à une réorientation du rapport à l’être via le politique et s’est sans doute cruellement fourvoyé sur ce point (il l’a lui-même reconnu parlant d’une immsense « bêtise » de sa part). Fait-on des procès en sorcellerie à tous ces ex-maoïstes en France qui nous font la leçon (type Sollers même si lui est heideggerien et autres apologues de régimes ayant commis plus de cent millions de morts et pourtant représentés partout dans les médias.


                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 7 avril 2007 17:06

                                        Mais figurez-vous cher fouadraiden que c’est ce que ce penseur a fait. Il a totalement pensé en quoi le totalitarisme y compris nazi était lié à la métaphysique occcidentale. C’est le comble de l’accuser comme certains sur ce prétendu impensé voire de le présenter comme un apologue. Il a tout au plus pu se méprendre sur une courte période quant à une réorientation du rapport à l’être via le politique et s’est sans doute cruellement fourvoyé sur ce point (il l’a lui-même reconnu parlant d’une immsense « bêtise » de sa part). Fait-on des procès en sorcellerie à tous ces ex-maoïstes en France qui nous font la leçon (type Sollers même si lui est heideggerien et autres apologues de régimes ayant commis plus de cent millions de morts et pourtant représentés partout dans les médias.


                                      • Stéphane Domerac (---.---.98.246) 7 avril 2007 16:57

                                        C’est bien l’humanisme occidental , la course au « progrès » , le libéralisme à tout crin, le déracinement de l’homme actuel qui provoque l’arrivée de la dévasation, dont le nazisme est la variété la plus maléfique


                                        • Briseur d’idoles (---.---.168.37) 7 avril 2007 17:31

                                          Tu dois confondre avec le sionisme, dont le nazisme était une pâle copie !


                                        • Thomas Roussot Thomas Roussot 8 avril 2007 02:45

                                          Heidegger a passé sa vie a relier les totalitarismes (y compris le nazisme) à la métaphysique occidentale. Il n’y a pas d’impensé en la matière.


                                          • fouadraiden fouadraiden 8 avril 2007 12:25

                                            ah bon,

                                            et devinez d’où lui est venu l’idée d’une métaphysique occidentale ?

                                            est-on obligé de tout accepter, même de la part d’un H ?

                                            donc,

                                            ma première remarque reste entière.


                                          • Thomas Roussot Thomas Roussot 11 avril 2007 01:25

                                            « et devinez d’où lui est venu l’idée d’une métaphysique occidentale ? » Vous allez me l’apprendre..


                                          • herbé (---.---.192.91) 8 avril 2007 09:17

                                            Voilà qui est mieux !


                                            • Irvanan (---.---.72.153) 12 avril 2007 23:35

                                              Heidegger : un petit philosophe - un grand nazi ... Ceux que cette fiente a pillé : Husserl en premier... Tous ceux qui ne l’ont lu qu’en diagonale (ignorant souvent l’allemand) s’émerveillent de son imposture métaphysique : un gros baratin en style paratactique sur le participe du verbe êêêêtre... amplifié jusqu’à la glose de l’indigestion de l’indigestion de sa glose de jésuite... Tous ceux (ex. collègues universitaires juifs) que cette merde a dénoncés et qui se sont retrouvés dans les camps pas du tout métaphysiques des SS... Tous ceux qui ne l’ont JAMAIS cautionné mais ont juste discuté avec lui : Char par exemple qui ignorait son passé nazi comme ses textes (Bauffret, antisémite et négationniste - lire sa correspondance avec Faurisson-s’est servi de la caution de quelques entretiens, organisés et traduits par lui-même...entre Char l’insouciant après guerre et Heidegger pour véritablement introduire en France la métaphysique de ce soumis au Reich - temps de reconstruction d’après guerre, temps de coopération, mais temps aussi d’absence de vigilance... Idem pour Celan. Les snobs aiment Heidegger parce qu’il ne pense pas : il métaaaaaphysique et il pille... Qu’ils se cassent donc le cerveau sur un autre allemand génial celui-là : Gödel !

                                              http://skildy.blog.lemonde.fr/2007/02/08/lanti-christianisme-de-heidegger-et-le-negationnisme-par-e-faye/


                                              • prgrokrouk 13 avril 2007 02:18

                                                Derrida, Lévinas, etc... aucune mention directe, pas trace de ce que vous avancez comme avéré, connu de tous et de chacun !!!

                                                Votre singerie ânesque ne laisse à vos idées pas beaucoup plus que ce que vous prêtez à d’autres. Le choix d’une parodie italienne ou totalitaire, est du ton que Bourdieu a emprunté avant vous. Je ne sais pas lire ou bien vous faites de la métaphysique en faisant « aaah » ?

                                                Le but idiot de se casser la tête est bon pour ceux qui n’ont que des examens à passer... ce qui se termine souvent en autodafé pour le reste de la vie.

                                                La catégorie d’évidence partagée à l’écart de la culture des librairies et des bibliothèques publiques entre pratiquant de codes avec allemand comme langue entre toutes... c’est mieux que... le français que lisent les cons ? Mais vous glissez tout près de Heidegger par une mauvaise pente !

                                                J’ai lu l’article de Faye. Effectivement, il présente son travail avec véhémence. Que les lettres en question soient portées d’abord à ma connaissance, au lieu de les cacher derrière votre dos. Voyons voir.

                                                Et si tel était le cas, cela accuserait Heidegger de lâcheté, d’arrivisme et sa Responsabilité serait plus grave que ce que j’ai soupçonné sur de solides bases. Le piège serait alors celui où vous tombez : d’identifier ses convictions politiques et sa (ou la) philosophie, comme ça se passe TOUJOURS pour couronner pareilles critiques. L’insulte a son revers : vous méprisez la philosophie pour identifier comme vous y arrivez, nazisme et philosophie. Alors votre méthode d’exposition ne me convient pas. Elle conduit à valoriser les lecteurs nazis de Heidegger, qui auraient tout compris.

                                                Heidegger est en France le deuxième auteur le plus lu (loin) derrière Nietzsche. Pourquoi ? Vous êtes, croyez-moi, loin, très loin. Et ailleurs !

                                                N’étant pas obtu en allemand et en grec, veuillez épargner aussi de votre complexion une partie des intervenants de ce post. Figurez-vous que les gens n’acceptent pas qu’on guide leur vote électif par pression médiatique imposée et rumeur...

                                                Baaaaaaaah ! Bheuheuhue !

                                                Une petite question : d’après vous, avec qui parle le bon dieu ?


                                                • Stéphane Domeracki (---.---.93.13) 13 avril 2007 18:17

                                                  C’est justement parce que la pensée heideggerienne a pu rentrer un temps en collusion avec le nazisme , et qu’elle s’est proposée d’en éprouver les fondements - qu’elle devient intéressante. Sans rentrer en fascination en essayant de comprendre les phénomènes destructifs, je ne pense pas que celui qui souhaite philosopher puisse faire l’économie de la confrontation aux situations limites. Heidegger, comme Nietzsche et Jünger, s’y est employé, sans rentrer dans la démagogie stupide consistant à croire que seul le nazisme est destructif (qu’on fasse les comptes des meurtres certes moins spectaculaires perpétrés sous le libéralisme et le communisme...) Nos braves humanistes complètement déracinés et nihilistes n’ont pas finis de lui reprocher d’avoir pousser à ses ultimes conséquences son ontologie fondamentale , et son amour pour sa terre.

                                                  Pour le reste qu’on essaie de me donner du fil à retordre avec des textes glanés au petit bonheur la chance ( et évidemment hors contexte). J’ai lu plusieurs fois le torchon de Faye et ne suis évidemment pas convaincu par ses stupides raccourcis.

                                                  Pour ceux qui veulent jeter un coup d’oeil à mes travaux, voici mon modeste mémoire de maîtrise sur la lecture heideggerienne de Nietzsche, décisive pour une juste compréhension de la lutte en filigranne de Heidegger contre le mauvais destin du naitional socialisme :http://www.philo.dokenstok.com/bio_philosophes/heidegger/memoire1.html

                                                  J’enverrai à ceux qui le souhaitent mon mémoire de DEA, sur un autre thème essentiel : celui de la question toujours brûlante du ¨Mal, traitée pa Heidegger à travers sa lecture de Schelling, dans un cours de 1936.


                                                  • (---.---.166.9) 13 avril 2007 20:22

                                                    « je ne pense pas que celui qui souhaite philosopher puisse faire l’économie de la confrontation aux situations limites »

                                                    Peut-être même que c’est cela, la philosophie.


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 13 avril 2007 20:26

                                                    C’était aussi le point de vue auquel Frédéric Nietzsche était arrivé.


                                                  • Thomas Roussot Thomas Roussot 13 avril 2007 20:02

                                                    Très intéressant votre travail Stéphane.


                                                    • Thomas Roussot Thomas Roussot 13 avril 2007 20:09

                                                      Votre travail sur le Mal, traité par Heidegger à travers sa lecture de Schelling, dans un cours de 1936 m’intéresse. Comment vous joindre ?


                                                    • Stéphane Domeracki (---.---.93.13) 13 avril 2007 21:15

                                                      • Stéphane Domeracki (---.---.93.13) 13 avril 2007 21:22

                                                        Rappelons au passage que Nietzsche a aussi affirmé que celui qui regarde dans l’abîme, l’abîme regarde aussi en lui. Restons donc sur nos gardes en traitant ce genre de thématique, à ne pas céder à une quelconque fascination et/ ou complaisance. Ne donnons pas d’arguments aux piètres adversaires de la pensée et autres journalistes-philosophes de petite envergure...


                                                      • Thomas Roussot Thomas Roussot 14 avril 2007 00:11

                                                        Je suis bien conscient de cet abîme et je tente de m’en préserver dans la mesure de mes moyens.


                                                        • fouadraiden fouadraiden 14 avril 2007 00:17

                                                          merde alors ,c’était toi l’auteur de cet article

                                                          je vois...


                                                        • Thomas Roussot Thomas Roussot 14 avril 2007 01:16

                                                          Vois bien alors.


                                                          • prgrokrouk 14 avril 2007 11:32

                                                            @Stéphane Domeracki, merci du lien que vous avez proposé, vers du contenu. Vous n’êtes pas exempt d’en rendre à l’opinion dominante actuelle et je le suis visiblement par celle de la présentation (orientée car expurgée) des ayant-droits de la Traduction. L’opposition des tempéraments et du génie des deux auteurs, vous la soulignez avec pertinence. Janicaud, par l’anecdote que j’ai citée plus haut, décrivait bien ce bloc parménidéen, promené par Lacan à la place du mort.

                                                            Un digne jury vous a bien intronisé pour ce travail accompli dans la perspective de votre Master I dont la page extraite, proposée, est bien documentée et annonce un mémoire intéressant. Un jury et un Directeur règlent une appréciation et guide un peu le travail très en amont, pour éviter à l’étudiant de tomber dans de sombres bas-côtés avec tout l’équipage.

                                                            Vous connaissez sans doute les péripéties du Bachelier Samson Carasco avec le Chevalier des Miroirs ? Quel étudiant en humanité n’en tirerait pas quelques recommandations de prudence ?

                                                            En lisant la fin de votre page offerte, je me dis que la pauvreté qui enserre le discours philosophique sous des déterminations de pouvoir, n’empêche pas de laisser la philosophie aux philosophes.

                                                            « Achèvement de la métaphysique et poésie », cours de l’hiver 1941-1942, édité par les soins de Petra Jaeger (traduction Adeline Froidecourt) achevé d’imprimé en Mars 2005 ressemble, en bien plus court, au tableau du plan de cours, traduction Klossowski en deux volumes, j’ai l’impression (volumes dont j’avais entrepris de réviser le texte).

                                                            Remarque : Carl Paul Janz (dans le volume I de la biographie de N) a indiqué que Nietzsche a lu l’Origine des Espèce de Darwin dans son enfance. Que cette lecture l’ait profondément marqué, je l’ai soupçonné, quand j’avais dix-sept ans, en lisant « Ainsi parlait... ». Plusieurs fois, longtemps après, j’en ai eu le sentiment. Carl Paul Janz, a exactement pointé ce dont j’étais sûr. Pour invalider une telle piste radicalement, et l’interprétation que je soutiens plus haut (celle de H sur N), Wikipaedia affirme que la Volonté de Puissance ne serait qu’un apocryphe entièrement trafiqué par la terrible soeur de N. Il y a aussi la terrible femme de H. Un point commun entre N et H ?

                                                            Pourrais-je me permettre de suivre le lien que vous avez indiqué en réponse à l’auteur de l’article, ci-dessus ? Je suis interessé de faire un petit crochet par Schelling.


                                                            • Stéphane Domeracki (---.---.232.101) 14 avril 2007 12:29

                                                              Envoyez moi un mail à l’adresse indiquée et je vous enverrai ce travail sur le cours de 1936.

                                                              Le cours traduit par Froidecourt n’est pas sans intérêt, mais il en a certes beaucoup moins que les deux tomes du Nietzsche.

                                                              La page de présentation du mémoire sur Nietzsche est assez mal fichue ; il faut cliquer sur les liens présents sur la page pour accéder au mémoire à proprement parler.


                                                              • prgrokrouk 14 avril 2007 13:54

                                                                Merci !

                                                                Je vais essayer d’être à la hauteur.


                                                              • prgrokrouk 14 avril 2007 13:55

                                                                ... car j’ai pas mal galéré, là. C’est vrai que c’est assez mal fichu.


                                                              • herbé (---.---.192.91) 16 avril 2007 16:59

                                                                Je viens de relire avec la plus grande attention cette tribune libre ainsi que les commentaires, y compris les miens, bien entendu.

                                                                Mis à part ce que peut apporter Mme Domeracki, je m’interroge sincèrement sur ce que signifie ce tissu d’insanités, ce ramassis de bêtises...


                                                                • prgrokrouk 16 avril 2007 18:18

                                                                  Avec encore plus d’attention, vous auriez observé que la madame est un monsieur. Pour le reste...


                                                                  • Stéphane Domeracki (---.---.98.69) 16 avril 2007 22:23

                                                                    Tout le monde peut s’instruire de l’affaire Heidegger. Seulement il faut le faire en lisant un peu plus que les articles des journalistes-philosophes...On se doit de lire d’abord l’oeuvre ; cela permet de jeter un regard mi-amusé, mi-méprisant aux interprétations grossières et unilatérales d’un Faye ou d’un Farias...


                                                                    • Irvanan (---.---.1.130) 17 avril 2007 01:55

                                                                      Le ‘grand’ penseur (quelle oeuvre magistrale au fait...)qui a pondu cet article cite pour sa caution de prosterné devant le grand sophiste Heidegger des négationnistes et antisémites notoires (Beauffret)... mêlé à quelques ’vrais’ philosophes aveugles, dont Arendt la première séduite ...

                                                                      Tactique rabâchée des REVISIONNISTES : pour quelques benêts conviés à la messe, on fait rentrer ses petits copains déguisés en premiers communiants par la porte de derrière...ou sur sa liste...histoire de se compter...un peu... C’est qu’il est devenu difficile pour les nazillons nostalgiques d’oser se promener avec un brassard... encore plus de marcher au pas du volatile...

                                                                      Quant à l’unique problème du nazi Heidegger, séduire les cervidés mous, avec les réflexes du sophiste et le prestige de la toge, ou plutôt du brassard, s’y laisse prendre qui veut, en mal de penser... avec le style des impuissants nébuleux mais tâcherons appliqués (n’est pas Cicéron ou Nietzsche qui veut). Tous ceux qui ont laissé la Logique au placard... qui n’ont jamais lu Husserl ... ou qui ignorent -il faut leur pardonner, ils ne connaissent pas l’allemand, donc n’ont par exemple jamais lu la thèse du nazi Martin H.- les axiomes de Gödel. Pourquoi Gödel : parce que lui justement démontre ce qu’est un argument logique, d’un argument véridique, et le prouve. Parler d’une ontologie de l’être en plein IIIème Reich et prendre sa carte du parti nazi c’est justement çà le SOPHISME...la philosophie des mous, des courbés, des prosternés devant des petits chefs en bottes ou devant son petit plan de carrière...ou du client sur l’agora...

                                                                      Les prosélytes du nazi Heidegger se prosternent devant l’icône de leur métaphysique branchouille : ‘çà’ parle du mal...le grand...le vertigineux...l’ontologique...disons surtout mais absolument jamais des chambres à gaz, de la dénonciation de ses collègues juifs, de collaboration, de trahison (Husserl, ils connaissent... ?). Etrange... ? De quoi pensent -t-ils ? Ils se chatouillent... la nostalgie du crucifix... ?

                                                                      Quand à la notion de SELECTION RACIALE, le ‘grand’ penseur auteur de cet article en convient, c’est un POINT DE DETAIL...[ « Faye dissèque notamment un cours sur Nietzsche de 1941-42 où l’on peut lire : « Le fondement métaphysique de la pensée raciale n’est pas le biologisme mais la subjectivité (à penser métaphysiquement) de tout être de quelque chose d’étant (la portée du dépassement de l’essence de la métaphysique et de la métaphysique des temps modernes plus particulièrement). « C’est seulement là où la subjectivité inconditionnée de la volonté de puissance devient vérité de l’étant en entier qu’est possible et donc métaphysiquement nécessaire le principe sur lequel s’instaure une sélection raciale. ». Faye tronque ce propos par « Le principe de la sélection raciale est métaphysiquement nécessaire. » Il trouve aussi cette saillie prise hors contexte L...)] Stylistiquement, admirons l’inanité boueuse des participes présent du nazi combinés à l’éludation du prédicat par les parenthèses...Carl Schuricht au moins est plus clair (d’ailleurs, ce serait intéressant de connaître l’opinion du ‘grand’ penseur auteur de cet article sur les ‘thèses’ d’un des théoriciens, grand juriste à la mode, de la sélection raciale).

                                                                      Sous la souris grise de l’auteur de l’article, l’argument du ’volume’ des parutions du nazi de Friboug est éclairant : c’est celui des hebdos ’people’... vous savez...la deuxième branche de la sainte trinité de la congrégation du petit père Martin(...ein Reich...ein Volk...ein ...débile hystérique frustré...etc) ...sacré ‘grand’ penseur et teigneux avec çà...


                                                                      • Stéphane Domeracki (---.---.98.69) 17 avril 2007 11:25

                                                                        Je répondrais plus tard à ce post comique, j’ai pour l’instant mieux à faire...


                                                                        • prgrokrouk 17 avril 2007 14:01

                                                                          Je ne crois pas que les défenseurs de la Justice se contentent de sous-oeuvres de Discrédit. Qu’ils témoignent en Messagers de la Haine, je n’en suis pas surpris. Encore une fois, qu’est-ce qu’ils offrent, quand même « une chose » n’est pas désignable dans leur attitude d’attribution récursive !!! Ils sont le Damné que Deleuze explicite en commentant Leibniz. Et toutes les victimes niées par leur démarche, sont agitées par eux pour qu’ils s’en prévalent.

                                                                          Sur cet Article, la bassesse s’est exprimée avec arguties, injustices personnelles (ciblées) et vulgarités. Mahomet préféra couper la manche de son vêtement plutôt que de réveiller Muezza qui s’était endormie dessus. La légende raconte qu’elle adressa une révérence à Mahomet qui donna à la chatte le don de toujours retomber sur ses pattes (la FOI suffit, l’autorité voudrait davantage et autre chose...)

                                                                          Qui défend, contre qui, et dans quelle opposition... l’équilibre vivant et la Justice ?

                                                                          La Justice, j’invite à s’interroger sur qu’est-ce que c’est et quelle est sa signification... tous ceux qui prétendent la surpasser, et cherchent toujours à exprimer des valeurs corrompues. Ils ont fait d’eux-mêmes des sous-hommes et se haïssent à travers l’homme !!!

                                                                          Imaginant parler pour Elle, ils la détruisent pour mieux se rehausser, trompent le passant pour en faire une ombre, quand d’autres le tirent depuis sa Caverne comme je fais, et certains autres depuis l’âge de Fer et la nuit des temps.

                                                                          A leur enseigne, je cite Nietzsche comme eux : « Un livre pour tout le monde et pour Personne ».


                                                                          • TRIBAK hamadan 1er février 2008 23:46

                                                                            Je suis un lecteur de Heidegger depuis des années, comme je suis lecteur de beaucoup d’autres : Levinas, Arendt, Nietzsche, ...et jamais je n’ai pensé qu’ un débat puisse avoir lieu avec un effort essoufflé et vain pour venir dire que Heidegger serait un nazi, ce genre de débats et de recherches ne peut jamais être philosophique. Je regrette vraiment que l’on aille chercher à la loupe pour dire que la philosophie de Heidegger serait une introduction au nazisme. D’ailleurs, j’ai lu l’ouvrage de Faye, et je n’ai trouvé que des propos vagues sans appui, encore devant Fédier en débat à la télé, Faye a fait preuve d’un acharnement qui n’a aucune justification. Finalement je me demande pourquoi Faye a sucité tout ce vacarme ? j’ai compris en fin de compte, que le but est réalisé : céer un débat et faire du bruit, car après le débat, la fausse idée abordée et voulue, reste en circulation et c’est là le but. Les spécialistes en sciences de communication connaissent parfaitement cela. En dehors de ce jeu, Heidegger et avec lui tous les grands philosophes, comme Nietzsche, Descartes, Hegel, Kant, Foucault, Derrida, Deleuze, resteront toujours des grands.

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