A Jules,
Ce slogan, car c’est bel et bien d’un slogan qu’il s’agit, s’adresse à deux groupes de personnes : les employés et les employeurs. En fait pas n’importe quels employeurs, ceux dont l’entreprise emploie plusde 20 salariés et auxquels la loi des 35 heures s’applique. Si j’en juge par le graphique présenté par le journal Les Echos (je sais, une telle lecture peut me rendre suspect aux yeux de certains, mais attendez de lire le reste), qui cite comme source le ministère des PME, seulement 4% (sur les 2,6 millions au total) des entreprises françaises tombent sous la loi des 35 heures. Cela fait un total de 104.000 entreprises. Cela fait pas mal de monde j’en conviens, mais représente quand même une minorité sur le nombre total de salariés du pays.
Ce slogan attire l’attention, car qui oserait dire qu’il est contre le travail ? Il plaît aux employeurs d’abord, mais notons qu’ils ne créent d’emplois que suivant les prévisions de chiffre de leur entreprise. Il y a là pour chaque employeur une possibilité (lointaine il est vrai) d’accroître ses gains. Ensuite, ce slogan va plaire aux salariés qui souhaitent gagner plus et qui travaillent chez les 104.000 ci-dessus, à condition toutefois que les plans prévisionnels de leur employeur le permettent. Ce qui n’est pas garanti.
On voit clairement qu’en y regardant de plus près, ce slogan s’adresse non pas au grand nombre, malgré son effet d’annonce « travailler plus pour gagner plus », mais à un nombre relativement restreint de personnes. Certains employeurs peuvent y gagner, certains salariés peuvent augmenter leur fin de mois, mais c’est tout. Et les autres ne sont que de simples spectateurs. Le candidat Sarkozy a fait une belle bourde en ne s’adressant qu’à une minorité, alors qu’il brigue la présidence ! Aurait-il prêché à une élite de salariés et aux employeurs déjà bien placés économiquement, qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Cette déclaration est pure démagogie électorale et un attrape nigauds.