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Commentaire de Alain Lafon

sur Airbus, à qui la faute ?


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Alain Lafon Alain Lafon 13 avril 2007 23:11

Nicolas Sarkozy s’indigne des indemnités du président démissionné d’un grand groupe.

Dans différents médias Monsieur Nicolas Sarkozy s’est récemment indigné du montant des indemnités perçues par Monsieur Noël Forgeard ex-co-président d’EADS. Il s’élève à juste titre contre le fait qu’un patron remercié pour mauvais résultats se voit « récompensé » d’un parachute doré prévu dans son contrat.

C’est effectivement une situation indécente quand dans le même temps l’entreprise lance un plan de réduction des coûts qui va se traduire par des milliers de suppression de postes dans l’entreprise et chez ses sous-traitants. Les salariés d’EADS, ceux des entreprises sous-traitantes et les actionnaires ne peuvent qu’appouver une telle démarche.

Ceci étant dit, Monsieur Nicolas Sarkozy n’étant à ma connaissance, ni à titre public, ni à titre privé membre du conseil d’administration de l’entreprise son avis est intéressant, mais ne peut avoir d’autre effet que la pression d’un « lynchage médiatique » en règle. Monsieur Noël Forgeard est en effet un bouc émissaire idéal, une victime expiatoire presque trop parfaite.

Cette prise de position permet évidemment à Nicolas Sarkozy d’être sur le devant de la scène médiatique. Je pense pour ma part qu’il aurait en revanche été beaucoup plus judicieux, mais sans doute médiatiquement moins porteur, de faire valoir cette position il y a quelques mois, alors qu’il était encore membre du gouvernement, auprès de son collègue ministre des finances qui lui est en charge des participations de l’Etat français dans l’entreprise.

Il aurait également été très intéressant pour la morale et pour les actionnaires non-privlégiés - les petits actionnaires et l’Etat français en font partie - de demander aux deux partenaires financiers de référence et co-dirigeants du groupe - le groupe Lagardère et Daimler-Chrysler - le remboursement des plus-values confortables réalisées juste avant que la nouvelle des retards dans la fabrication de d’Airbus A380 soit rendue publique.

Ce ne serait que justice puisqu’aussi bien ce sont ces actionnaires de référence qui ont choisi et nommé Monsieur Forgeard en 2004 comme l’indique le rapport annuel du groupe Lagardère « Depuis son introduction en Bourse, le titre EADS a progressé de plus de 20 %, tandis que le CAC 40 perdait 40 %. EADS a donc rendu deux fois plus d’argent à ses actionnaires que le CAC 40. EADS est désormais sur les rails pour poursuivre la croissance dans toutes ses activités. Pour mener cette nouvelle phase, les actionnaires de référence d’EADS, Lagardère et DaimlerChrysler, ont choisi Noël Forgeard et Thomas Enders. » Ils portent à ce titre une part significative dans les déboires de l’entreprise.

Il est vrai que cette proposition ne serait pas favorable aux intérêts de Monsieur Arnaud Lagardère actionnaire et dirigeant du groupe du même nom et ami proche de Nicolas Sarkozy.


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