La transgression fait partie intégrante de la problèmatique adolescente. Elle a une fonction psychologique qui permet à l’ado de grandir, de s’affranchir... et de se responsabiliser. Il n’en est pas forcément très conscient, mais quand il transgresse, il fait directement appel à la Loi en tant qu’élément structurant de la personnalité, il recherche la limite. Pour lui, c’est fondamental. Ne pas lui répondre, c’est lui dire « tu ne m’intéresse pas », c’est l’abandonner. Sans réponse, sans limite perceptible, il sera toujours tenté d’aller la chercher plus loin, même si cette limite finit par arriver sous la forme... d’une privation de liberté (la prison).
Est-on obligé d’atteindre de telles extrêmités avant de dire à notre jeunesse : « stop ! Parce-que je te respecte, je te transmets cette loi, ces règles de comportement, qui te signifient que tu rentres progressivement dans la communauté des hommes responsables et adultes ».
Il y a eu, il faut bien le dire, une démission collective et pas seulement celle des chefs d’établissements scolaires, mais aussi celle des parents, des voisins, etc... une démission coupable dans la transmission de ce savoir. Aujourd’hui, on atteint des situations extrêmes auquelles on apporte des réponses extrêmes, collectives et généralisées : police, etc... Le monde des adultes a maintenant le devoir impératif de reprendre la main et de donner un signal fort à la jeunesse du pays : « non, je ne te laisserai pas faire n’importe quoi, ni contre la société, ni contre toi-même, parce que je crois en toi et que je souhaite que tu rejoigne la communauté de l’humanité ». Sans cette démarche de respect envers nos prochains, nos fils, ne nous étonnons pas de voir surgir délinquants et nazillons, paumés , sans valeurs et sans espoirs.