Analyse phénoménologique tout à fait judicieuse.
Il ne faut pas oublier deux dimensions constitutives de la conscience de votre identité : la mémoire comme capacité de vous re-souvenir, en un flux continu et synthétique, de vos expériences passées que vous pouvez (re)susciter et exploiter et la capacité réflexive et imaginative d’anticipation qui vous permet de vous projeter au delà de la situation présente. Ces deux capacités « réflexives » (associées à la représentation de soi) vous donnent le sentiment d’être le sujet relativement autonome de votre vie et donc en y adjoignant la conscience de l’unité permanente de votre corps (schéma corporel) in-forment la conscience personnelle de vous-même.
Celle-ci, comme vous le dites très bien, n’est pas donnée et encore moins figée, elle se construit dans l’unité de sa mobilité dont vous pouvez faire le récit « unifiant » pour vous-même et les autres (le rôle du langage est très important), au travers de ce que vous faites et de la continuité temporelle (durée bergsonnienne) de votre expérience dans la monde et avec les autres.
En cela vous n’êtes pas une essence mais une existence plongeant dans le passé et se déployant dans vos projets d’avenir..
Sans mémoire (amnésie) et sans désir, ni projet, nous perdons toute identité au point d’être tenté de nous détruire.
Reste qu’il ne faut surtout pas confondre ce sentiment de s’appartenir à soi-même et celui d’appartenir à un groupe qui nous identifie socialement ou culturellement, c’est à dire impersonnellement.
Conscience, désir et identité personnelle