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Simplement, l’identité

Simple pensée existentielle, qui fait toujours du bien à écrire et à lire, car les réponses dépassent largement la Raison humaine !

Mon identité est sûrement le fait que je sois moi-même...

Mon identité est sûrement le fait que personne n’est moi-même, et que jamais personne ne le sera. Mon identité est ma propre construction, mais cette construction de moi-même ne vient-elle pas en grande partie des autres, de ces autres identités ? Puis, puisque je suis en perpétuelle construction, tout au long de ma vie, mon identité est-elle jamais fixée ? N’aurais-je alors qu’une identité toujours changeante, une identité que je ne connaîtrais vraiment jamais ?

La conscience de soi serait peut-être, dès lors, la seule façon de penser l’identité. J’ai conscience que je suis, donc je suis. Mais lorsque nous poussons la réflexion juste un peu plus loin, pour nous poser la question : « Qui suis-je vraiment ? », nous nous perdons inévitablement dans les méandres chimériques de la pensée, et alors nous sentons un certain vertige, c’est le vertige de la Vie !

Mon identité est donc le fait de ne pas savoir qui je suis !

Ainsi vont les humains, au gré de leurs pulsions, s’attachant à telles ou telles idéologies, étant incapables de connaître l’identité de leur propre existence. Voilà peut-être pourquoi nous vivons en société, pour combler notre inaptitude à savoir qui nous sommes, pour pouvoir compter sur les autres pour se définir... Car grâce aux autres, je peux comprendre que je suis différent de chacun, unique. Ainsi, puis-je alors dire que mon identité se traduit grâce à ces autres identités ?

Je pense que oui, en grande partie... Notre identité vient donc de la multitude, et est toujours en changement, comme les particules dans l’océan qui bougent toujours et ne reviennent jamais exactement à la même place... Mon identité, mes identités ?

En fait, l’identité est quelque chose de beaucoup trop complexe pour être définie avec des mots ; l’identité ne peut qu’être pensée, car la pensée nous permet de ne jamais finir notre réflexion, de divaguer et de rêver, toujours.

Mon identité est sûrement le fait que je sois moi-même...

Et ce moi-même, je ne le suis que maintenant, à cet instant précis. Ce moi-même, je suis déjà en train de le perdre, il me fuit, et je deviens toujours quelqu’un d’autre. Mon identité se construit toujours, toujours et toujours.

J’accepte cet état de transformation permanente qui fait partie de cette mystérieuse aventure qu’est la Vie ; je reprends la route de cailloux et je marche, j’erre, je me cherche en silence... et tout me semble clair dans ma tête quand j’y pense...


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10 réactions à cet article    


  • Sylvain Reboul (---.---.123.40) 12 janvier 2006 11:47

    Analyse phénoménologique tout à fait judicieuse.

    Il ne faut pas oublier deux dimensions constitutives de la conscience de votre identité : la mémoire comme capacité de vous re-souvenir, en un flux continu et synthétique, de vos expériences passées que vous pouvez (re)susciter et exploiter et la capacité réflexive et imaginative d’anticipation qui vous permet de vous projeter au delà de la situation présente. Ces deux capacités « réflexives » (associées à la représentation de soi) vous donnent le sentiment d’être le sujet relativement autonome de votre vie et donc en y adjoignant la conscience de l’unité permanente de votre corps (schéma corporel) in-forment la conscience personnelle de vous-même.

    Celle-ci, comme vous le dites très bien, n’est pas donnée et encore moins figée, elle se construit dans l’unité de sa mobilité dont vous pouvez faire le récit « unifiant » pour vous-même et les autres (le rôle du langage est très important), au travers de ce que vous faites et de la continuité temporelle (durée bergsonnienne) de votre expérience dans la monde et avec les autres.

    En cela vous n’êtes pas une essence mais une existence plongeant dans le passé et se déployant dans vos projets d’avenir.. Sans mémoire (amnésie) et sans désir, ni projet, nous perdons toute identité au point d’être tenté de nous détruire.

    Reste qu’il ne faut surtout pas confondre ce sentiment de s’appartenir à soi-même et celui d’appartenir à un groupe qui nous identifie socialement ou culturellement, c’est à dire impersonnellement.

    Conscience, désir et identité personnelle


    • Jean-Phi Jean-Phi 12 janvier 2006 13:07

      Bonjour et merci d’avoir réussi cette réflexion.

      J’y contribuerais en ajoutant qu’accepter que mon identité me fuit à chaque instant et est en construction à chaque rencontre pourrait aussi être interprêté comme la participation de mes doutes à mon épanouïssement personnel.

      En effet, je pense qu’ils nous poussent à la curiosité et donc à l’écoute flottante que nous devrions avoir en permanence pour profiter de la part de nous-même que nous avons dans le coeur des autres.

      C’est évolutif et permanent et ne peut se réaliser qu’avec l’ouverture de coeur indispensable à évacuer la méfiance et les prejugés qui nous empêchent ces rencontres magiques.

      Bien à vous.

      Jean-Philippe.


      • (---.---.153.117) 12 janvier 2006 21:29

        Merci pour votre commentaire !

        Je suis d’accord avec vous lorsque vous dites que les rencontres nous épanouissent. Nos relations avec autrui nous font grandir, mûrir, nous rendent quelqu’un de plus « construit ».

        Il y a peut-être, en effet, une partie de nous-même dans le coeur des autres, car les humains partagent inévitablement leur soi-même, leur identité. Cela est magnifique !

        Toutefois, je me garde d’être prudent et de ne pas me livrer à tous. Ma Raison peut être plus forte que mon coeur. Je me dois de me méfier quelquefois et ainsi pouvoir faire objection de conscience. Je me méfie (sans faire preuve de fermeture d’esprit ou de xénophobie)car je vois de ce que les Hommes sont capables... Ces choses si malheureuses.

        On pourrait ici se poser la question à savoir si les Hommes sont fondamentalement bons...

        J’espère avoir bien compris votre commentaire. Salutations !


      • (---.---.153.117) 12 janvier 2006 21:31

        Remarque ci-dessus par Bernhardt Beaudry !


      • capri (---.---.149.70) 12 janvier 2006 15:29

        Quelques banalités à dire surtout pour la conclusion : Lévinas parle magnifiquement, de cette construction de soi qui ne peut bien s’édifier que dans un rapport riche, intensément vécu à un/des vis à vis.

        La qualité prime là encore plus que partout ailleurs sur la quantité, pour avancer dans l’essentiel, chaque regard chaque échange est un questionnement, pas une démolition parce que l’autre, au mieux n’est guère plus avancé.

        Un lent travail de refondation de soi où, sur la même base physique plus une mémoire en partie filtrée par ses choix inhérents, un nouvel être renaît toute la vie.

        Cette impermanence de l’être est une chance magnifique qui ferait peur, se retrouver réellement autonome donc adulte responsable car il n’y a pas de modèle humain !

        C’est pour cela que la Foi en Christ ouvre le champ à l’infini, Lui qui contient tout, la perfection qu’Il nous demandes « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » lui donne (asymptotiquement) sens, clarté, cohérence des pensées, paroles et actes.


        • yaarg (---.---.109.114) 12 janvier 2006 18:43

          Je suis (verbe suivre) votre élan explicatif au cours des trois premiers petits paragraphes et puis hop, avec les deux derniers paragraphes ça dérape et on se retrouve avec un slogan publicitaire en faveur de la foi chrétienne. Je ne vois pas le rapport. La recherche de sa propre identité est une expérience subjective qui repose sur l’objectivation du soi. Où l’on est à la fois acteur et observateur de ses propres actes. Jésus n’est qu’un mythe, il ne peut en aucune manière vous renvoyer votre propre image puisque ce n’est pas un interlocuteur objectif. Ce n’est qu’un produit de l’imaginaire collectif, chargé de tout ce que le collectif a mis dedans. Ce n’est pas une personne réelle comme un ami, un père, une mère, un collègue.

          A part au cinéma où Don Camillo peut avoir une conversation avec Jésus, parce que c’est écrit comme ça dans le scénario, aucun dialogue ne peut s’établir avec un mythe, sauf à s’inventer soi-même, dans sa propre imagination, les questions et les réponse. Cela relève au mieux de la plaisanterie et au pire de la schizophrénie...

          Il y a un bon livre à lire à ce sujet : la névrose chrétienne de Pierre Solignac.


        • Jean-Phi Jean-Phi 13 janvier 2006 00:51

          Bonsoir Yaarg,

          Vous êtes juste mais un peu dur. A chacun son Christ mais ce n’est pas une poudre à lessiver, je suis d’accord.

          Bien à vous.

          Jean-Phi.


        • annick (---.---.102.44) 19 janvier 2006 13:37

          Vous dites je ne vois pas le rapport, pour vous peut être, mais laissez aux autres à ceux qui ont la foi de s’exprimer aussi sur des sujets qui leur parle comme à vous, différement certes, mais avec respect. Qui vous dit que Jésus n’est pas un ami, un frère, un père....sinon l’assurance que ce que vous annoncez ne peut être que vrai car vous vous refusez d’accepter la subjectivité de chacun ce qui se rapproche de votre définition de la recherche de sa propre identité. Je suis Chrétienne et je vous affirme ne pas vivre dans la névrose ou la schizophénie mais dans une démarche qui par bien de cotés ressemble à la votre avec peut être un peu plus de respect de la différence. Bonne route

          A mon tour de vous conseiller les livres de LEVINAS


        • capri (---.---.147.100) 20 janvier 2006 02:28

          Ignoti nulla cupido (pour vous aider http://www.abnihilo.com/) A laquelle je rapproche la définition bibique de connaître (ou con-naître) = Aimer.

          Pas trop envie de répondre à un juge, bien qu’il m’ait interpellé très fort en se référant à Solignac. Mais je ne peux résister au retour de Levinas, re-cité par Annick, smiley car c’était lui qui inspirait ma première intervention. A mon âge autodidacte déjà ancien, je ne procède plus que par élan : si vous voyez, à la retraite, la nécessité s’étant éloignée, je ne veux plus faire que ce que j’aime, « luxe, calme et volupté ».

          Quelque repères autobiographiques : dix métiers, dont très longtemps deux en même temps, à une époque où il suffisait de se baisser pour trouver un job ; décade 70, longue psychanalyse ; pendant cinq ans au début des années 80, le Pr. Solignac, un homme d’une bonté extraordinaire, psychanalyste de communautés religieuses, sexologue, professeur de médecine générale, était mon généraliste, (s’il n’y avait eu une si longue station dans sa salle d’attente ! Mais j’y dormais dans ses confortables fauteuils) je viens de feuilleter quelques uns de ses livres dédicacés qu’il m’avait donné ; fin 80, changement d’hygiène alimentaire qui a permis un sevrage de tranquillisant, 1994 né de nouveau, conversion en un instant, par le sens retrouvé plus de dépression existentielle (je préfère à essentielle).

          Donc Lévinas, le plus fin des philosophes quant à son regard sur l’autre, nous montre qu’en regardant, en communiquant avec son vis-à-vis, c’est soi-même que l’on apprend à scruter, (tiens, penser que l’humanité s’est passé de miroir si longtemps et qu’avec celui-ci on n’est guère plus avancé) la communication alors ne s’établissant qu’avec soi-même, découvrant ses illusions, ses manques, sa vérité. L’incommunicabilité entre êtres est générique de l’homme, passant sa vie dans la solitude, il meurt seul. Levinas lui-même, avec lequel par ex. j’ai la Bible en commun mais dans un autre contexte, un autre abord, n’en peut mais.

          « Cette impermanence de l’être est une chance magnifique qui ferait peur, se retrouver réellement autonome donc adulte responsable car il n’y a pas de modèle humain ! C’est pour cela que la Foi en Christ ouvre le champ à l’infini, Lui qui contient tout, la perfection qu’Il nous demandes « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » lui donne (asymptotiquement) sens, clarté, cohérence des pensées, paroles et actes. »

          C’est cela qui vous dérange, je pense que devenu un enfant pour Dieu, je suis beaucoup plus abouti, complet, qu’un adulte sans Lui, j’existe réellement avec une identité nouvelle en croissance perpétuelle. Il y a une idéologie, un manque d’honnêteté à nier par principe cette voie, complètement extérieure à l’homme, je le sais par expérience d’ancien athée, puis agnostique chercheur d’absolu, qui a désiré avec passion la Vérité, mais il faudrait que vous connaissiez l’Evangile pour avoir une chance de le comprendre, chance qui n’est pas tributaire de l’intelligence, encore une grâce merveilleuse !


        • vinvin 9 juillet 2007 13:16

          Bonjour.

          Bien sur notre « impermanence » fait que meme notre personnalitée menthale est elle-meme impermanente, et évolue a chaque secondes, a chaques instant de notre vie.

          Et puis les personnes que nous sommes amennées a cotoyées, peuvent aussi nous transformer psychologyquement.

          Mais, là, ..... il faut faire très attention, car si certaines personnes peuvent nous aider a nous construire, certaines autres personnes peuvent aussi nous déconstruire, voir meme nous détruire......

          ( on pourrait ici se poser la question de savoir si les hommes sont fondamentalement bon.)

          cette question est valable pour les deux sexes.

          Explication :

          J’ ai été marié deux fois avec des femmes d’ origine Camérounaises qui ne m’ ont épousées uniquement afin d’ obtenir un titre de séjour, et qui m’ ont fait vivre un véritable enfer pendant le peu de temps qu’ ont durées nos vies con-jugales, ( si, si, en deux mots ). Bref, certaines femmes ne sont elles pas autant démoniaques que certains hommes, pour ne pas dire pire ?

          (résultat de mes deux mariages : plusieurs dépressions, et une tantative de suicide en décembre 1993....)

          Mais bon, pour en revenir a notre identité, bien sur notre identité évolue a force d’ etre en contact avec les gens, ( elle évolue de manière positive ou négative suivant nos fréquantation,) mais notre identitée évolue également par elle-meme en fonction de notre vécu, de ce que l’ on vit, et de ce que l’ on s’ attend plus ou moins a vivre.

          Nos lectures peuvent aussi faire transformer notre identité.

          Nos idées politique, comme religieuse, peuvent également évoluées et etre transformées :

          par exemple, j’ étais socialiste il y a une vingtaine d’ années, ensuite j’ ai vécu pendant 11 ans dans une citée HLM où c’ était les « bruleurs de voitures » qui faisaient la loi, donc j’ ai céssé d’ etre Socialiste, en faveur de JMLP.

          Suite a la lecture d’ un livre qui s’ intitule : « les pages noires du Christianisme », je me suis fait débaptiser, et depuis que je me suis mis a lire les livres du Dalai-Lama, je me sent plus serein, plus posé, et surtout moins coléreux qu’ il y a quelques années.

          Enfin, j’ écrit cela pour dire, et montrer, les différantes manières don notre personnalité, notre identité, bref notre « MOI » peut évolué en fonction de ce que l’ on a vécu, de ce que l’ on vit l’ instant présent, mais aussi tout au cours de notre vie et change en permanence, car tout est impermanent, que ce soit nos pensées et oppignions, la nature qui nous entoure, l’ évolution technologique, le monde moderne dans lequel nous vivons, etc, etc......

          Cordialement.

          V. BOURGADE.

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