Par souci de brièveté et d’élan dans mon propos, je n’ai pas précisé, qu’à l’issue de la crise sur le CPE, l’introduction de la « souplesse » dans l’économie (assouplissement du Code du travail, baisse des charges pour les entreprises) était appréhendée comme une contrepartie à la sécurisation des parcours professionnels (retrouver un emploi en cas de licenciement par une reconversion, ce qui suppose de pouvoir se former à un nouveau métier au cours de sa vie).
TOUS les ouvriers ne soutiennent pas Le Pen. Mais il est vrai qu’environ 30% d’entre eux s’étaient ralliés à Jean-Marie Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Je n’ai pas écrit que le candidat frontiste n’avait pas de programme économique. Mais ce n’est pas ce qu’il a mis en avant ces dernières 25 dernières années.
« « Cependant, la construction européenne, enjeu pourtant déterminant de l’identité nationale, ne semble guère intéresser les Français dont les préoccupations sont plus concrètes » ». Je ne vois pas où vous pensez déceler du lyrisme dans cette phrase ?
Cela vous semble peut-être paradoxal mais c’est bien François Bayrou qui a expliqué à Claire Chazal sur le plateau du JT de TF1 (donc en pleine scène médiatique) que les médias et les sondages faisaient l’élection en ne parlant que de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Vous relevez une incohérence entre la posture contestataire de François Bayrou et ses positions proeuropéennes. La France a en effet opéré un transfert de souveraineté sur le plan économique et monétaire envers Bruxelles (art. 88-2 de la Constitution). Mais le thème de l’Europe n’étant pas abordé, les français, c’est-à-dire les électeurs qui voteront dans 8 jours, en ont-ils véritablement conscience ?