« Il est vrai que l’UMP et le PS pratiquent la dénonciation des maires et le chantage à l’investiture, mais 500 sur 36.000 ce n’est quand même pas le bout du monde. »
Il n’y a pas de dénonciation. Par souci de transparence, le Conseil Constitutionnel publie après les élections une liste par candidat, composée de 500 élus choisis au hasard parmi ceux qui ont donné leur signature au candidat. Pour le candidat du PS ou de l’UMP, c’est une goutte d’eau dans la mer ; pour Jean-Marie Le Pen, en revanche, qui a pu compter sur environ 600 à 700 soutiens, c’est la majorité de ses soutiens... .
D’après le directeur du service politique de l’Express, que j’ai pu entendre s’exprimer sur ce sujet (on a les références qu’on peut avoir...c’était à moitié par hasard), voici ce qu’il en est ; il a mené une enquête sur les 500 noms publiés par le Conseil Constitutionnel comme soutiens de Le Pen :
250 à 300 sont encartés FN, véritables fidèles, bref ils redonneront leur signture.
Un peu moins de 50 a soutenu JMLP par défi ou par volonté de « pluralisme démocratique » sans être en accord avec ses idées, et ayant subi menaces ou réprimandes, se garderont bien de le soutenir à nouveau.
150 environ, peut-être un peu plus, sont indécis ; ils sont proches des idées du FN sans y être forcément soumis ; ils pourront éventuellement soutenir Philippe de Villiers (pour ceux qui aiment « Le Pen pourfendeur d’immigrés »), voire Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal (pour ceux qui aiment « Le Pen garant de l’ordre »). Vu le marasme politique actuel (affaires, crise au PS, etc...), il n’est cependant pas du tout exclu qu’ils accordent à nouveau leur voix à Le Pen.
La situation n’est donc pas évidente, mais pas digne de s’affoler (pour Le Pen) non plus. En un an, il a largement le temps de convaincre deux cents indécis... . Il peut compter sur les ralliements des nationaux-conservateurs de droite (à qui le discours libéral de Sarkozy ne plaît guère) et de gauche (souverainistes déçus par un PS bourbeux), qui ont voté Chirac et Chevènement au premier tour de 2002.