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Commentaire de arturh

sur De l'impossibilité de créer Google en France


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arturh (---.---.119.98) 16 avril 2007 14:48

Bravo, c’est parfaitement limpide.

Je rajoute une autre raison, moins formelle, mais qui rejoint parfaitement la première.

Les deux inventeurs de Google, Larry Page et Sergueï Brin, étaient des étudiants de première et seconde année de ce qui pourrait se comparer à une « grande école » française. Ils entamaient des travaux universitaires qui devaient les conduire à l’obtention de leur « diplôme » qui devait les conduire à la carrière universitaire à laquelle ils rêvaient tous les deux.

L’objet de leurs recherches, dans une obscure branche des sciences qui s’appelle en français « Bibliométrique » les a conduit a s’apercevoir qu’il venaient d’inventer, par hasard, à ce qui ressemblait à un « moteur de recherche » particulièrment pertinent. Mais il fallait le développer. Il ont alors commencé à le « bricoler » en fabriquant avec des morceaux d’ordinateurs trouvés ici ou là un frankenstein dans leur chambre de l’université, l’autre chambre servant de bureau.

Jusque là tout va bien.

Très vite, après avoir mis ce qu’il ont décidé d’appeler « Google » en ligne, ils sont débordés par le succès de leur trouvaille. Il vont alors demander à leur Université, Stanford, la possibilité de se brancher sur leur ordinateur. Il faut savoir qu’à l’époque, Stanford est considérée omme l’Université américaine la mieux équipée en informatique.

Là je fais une pause pour vous laisser imaginer deux étudiants de l’Ecole polytechnique aller demander l’autorisation de brancher ce qui n’est à l’époque (1999) que du bidouillage qui ne correspond plus à l’objet de leurs recherches sur l’ordinateur central de Polytechnique...

Très vite, l’ordinateur de Stanford est complètement débordé par le succès de Google. L’ordinateur de Stanford se met donc à « crasher » régulièrement. Presque quotidiennement, il faut le remettre en route...

Là aussi je fais une pause pour vous laisser imaginer la réaction de l’administration d’une Université française dans ce cas de figure...

La réaction de l’Université de Stanford, elle, fut double : D’abord elle encouragea les deux étudiants à continuer...

Ensuite, très vite, les fonds d’investissements se précipitèrent pour proposer aux deux étudiants de commercialiser leur trouvaille. Mais les deux étudiants, inquiets des conséquences négatives d’un tel choix, voulaient garder la possibilité de finir leurs études et devenir profs, comme leurs parents.

L’Université de Stanford s’engagea alors à les reprendre en cas d’échec de leur entreprise... Rien en effet, ne lisait prévoir, à l’époque, un tel succès...

Encore une pause pour vous laisser imaginer l’ENA autorisant deux étudiants de première et seconde année, particulièrement brillants, à tenter une aventure industrielle en leur promettant de les reprendre en cas d’échec...

Il vous faut aussi imaginer des financiers français encourageants deux étudiants qui n’ont pas de dipômes...

Pour conclure sur la véritable logique de ce système, je vous rappellerait qu’il existe un projet de « Google à la française » qui s’appelle Quaero qui est donc normalement piloté par ces diplômés qui sont sortis « normalement » des grandes écoles françaises. Ce sera un échec, évidemment. Ca n’a aucune importance, c’est financé par l’argent des contribuables.

Les « CNN à la française » et les « Google à la française » sont là pour nous signifier que on ne veut surtout pas de « Ted Turner à la française » et de « Larry Page et Sergueï Brin à la française ». Et que les anciens élèves des grandes écoles qui pilotent les « Google à la française » feront tout pour les empêcher de « nuire ».


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