Karl Marx et Friedrich Engels avaient prédit que les salaires seraient tous tirés vers le bas, que les classes moyennes se retrouveraient nivelées par le bas jusqu’au niveau social des prolétaires sous l’effet de la mécanisation et du capitalisme. Le contraire s’est produit.
Ce qui est intéressant c’est de remarquer comment, de nos jours, l’interventionnisme étatique a commencé depuis quelques années en France à produire exactement les effets décrits ci-dessus. Les classes moyennes d’aujourd’hui sont laminées, mais pas par la mécanisation du travail : c’est par la pression fiscale. Mon père est parti dans les années 60, de strictement rien (orphelin de parents ouvriers qui ne lui ont laissé que des dettes, à 18 ans avec pour seul diplôme un BAC) pour arriver à être menacé d’ISF parce qu’il a le malheur d’habiter Belle-Ile-en-Mer. Grâce à lui je suis parti de bien plus haut (donation grâce à la petite réforme Sarkozy de 2005, plus un diplôme d’ingénieur) et grâce à 30 ans d’inconséquence énarchiste arrivé bien plus bas : chômeur et SDF pendant 6 mois (éligible à aucune aide de l’Etat, heureusement que j’ai de la famille et des amis), j’ai pu trouver un emploi grâce à la dérégulation des télécoms, et maintenant j’habite un simple appartement de banlieue (la Mairie de Paris s’étant approprié 2 millions d’appartements intra-muros et l’Etat ayant le contrôle absolu de la constructibilité des sols, l’immobilier a explosé... cherchez « la sapinière » pour savoir à qui ça profite). Il y a des centaines de milliers d’exemples comme le mien, sans compter les 2 millions qui sont déjà partis, dégoûtés de ce pays. On est passé de « l’ascenseur social » à « l’égalité dans l’exclusion ». Et les premiers touchés sont toujours les plus pauvres, condamnés par l’absence de formation que leur dispense l’Etat à grands frais, humiliés par tous les dispositifs de « lutte contre le chômage ».
Je reconnais que la spéculation à court terme sur la valeur d’une entreprise est destructrice de richesse, et qu’il faudrait rétablir un peu de responsabilité personnelle parmi les actionnaires et les gestionnaires. Mais je crois que vous vous trompez de cible, les vrais responsables ne sont pas ceux qui profitent de leur passage éclair dans ces grandes créations issues du chaos de l’économie libre, mais ceux qui se servent d’eux pour abuser et assujétir des peuples entiers.