Cher Pierrot,

Voilà une réflexion fort intéressante. J’ai donc eu raison de croire en vous. (et là je suis très tenté de vous dire : « vous voyez, quand vous voulez ! » Mais je n’irai pas jusque là). Je vais donc reprendre votre commentaire point par point si vous le permettez car il le mérite.

1. J’ai en effet conscience que mes articles peuvent déranger certaines personnes. Mais une certaine violence est parfois nécessaire pour faire avancer les choses... Souvenez-vous Jésus dans le temple. Je pourrais aussi vous parler de ce moine bouddhiste qui reçu l’Illumination en se prenant une gifle magistrale par son maître ! Méthode violente s’il en est, mais efficace dans son cas, même si cette méthode pédagogique est à déconseiller d’une manière générale...

2. Vous m’accorderez que quand j’évoque « les combattants du proche Orient » dans mon article, je le fais du bout des lèvres. Avec la plus extrême prudence. Je ne cite personne, et je prends encore moins parti. Le seul parti que je me permettrai est celui de dire que toute cette haine, toute cette violence exacerbée est navrante. Je ne trouve pas d’autre mot. C’est presque à désespérer de l’Homme.

3. Pour une personne « pas très sensible » (je vous cite) à la politique, je trouve quand même votre analyse extrêmement fine. Hormis le « tas de fumier » auquel vous comparez la politique... Je ne suis pas sûr que des démocrates convaincus seraient de votre avis, et là s’ils vous lisent, nul doute que vous allez les exaspérer à votre tour ! Vous avez le droit de vous en remettre à votre « monarque » Pape et il n’est certes pas de mon propos de vous en dissuader. Mais puis-je encore une fois pointer du doigt les incohérences de l’église catholique qui se targue, par votre voix, de ne pas faire de politique ? Que faites vous de Mazarin et de Richelieu ? Ces deux là n’avaient pas dû suivre le même catéchisme que vous !

4. Concernant l’intolérance des athées, je ne la trouve pas plus exacerbée que celle des catholiques. Pour preuve les nombreuses réactions hostiles à mes deux précédents articles sur l’Evangile de Judas.

5. Enfin mon article ne traite pas de politique, vous aurez l’honnêteté d’en convenir. Mais cela ne signifie pas que je n’ai pas d’avis sur la question. J’ai « joué » à votre petit jeu. C’est en effet édifiant. Et je rejoins votre analyse sur le fait que la plupart des conflits mondiaux ou locaux ne sont en fait dictés que par le profit. Ce qui est d’autant plus navrant. Du reste, pardonnez-moi d’y revenir, c’est bien, en dernière analyse, le profit qui a poussé les conquistadores au XVéme siècle... En se servant de l’alibi de l’évangélisation, et soutenus en ce sens par sa Sainteté le Pape dont l’église s’est enrichie non seulement d’or et de pierres précieuses, mais aussi de l’âmes des nombreux fidèles dont les descendants peuplent aujourd’hui l’Amérique du sud.

Vous voyez, le dialogue et l’argumentation ouvrent de nombreuses portes. En particulier celles de la compréhension et du respect de l’opinion de l’autre. Mais je ne vous ferai pas l’affront de douter que vous le saviez déjà... Bien cordialement.