Bonjour,
Vous confondez « première » et « deuxième gauche » et le restant de votre article est à l’aune de cette confusion.
Le Parti Socialiste serait en train d’éclater ? C’est la paille et la poutre. Rocard et Kouchner ne représentent strictement rien au Parti Socialiste : ils n’osent jamais défendre leurs idées et se compter lors des congrés. Mais que les UDF de Robien, Blanc, Santini appellent à voter Sarkozy dès le 1er tour ne semble être, pour l’auteur de l’article, qu’un signe de la solidité du parti de François Bayrou.
François Bayrou n’est, en fait, qu’une création des principaux médias qui savent trés bien que la présence de Ségolène Royal au 2ème tour assurerait trés certainement sa victoire tant Sarkozy fait peur.
C’est pourquoi ces médias ont utilisé les sondages de 2ème tour pour essayer à tout prix d’imposer un deuxième tour entre deux hommes de droite.
Or, les sondages de 2ème tour n’ont strictement aucun sens politique avant le soir du 1er tour où toutes les cartes sont rebattues. Les instituts de sondage le reconnaissent d’ailleurs volontier (en dehors des périodes électorales). Roland Cayrol (CSA) avouait même que si les sondeurs avaient testé un 2ème tour Sarkozy-Corinne Lepage, c’est vraisemblablement cette dernière qui l’aurait emporté...
Bayrou n’a, en effet, aucune chance de gagner au second tour face à Sarkozy. Il a participé à tous les coups bas des majorités de 1993-1997 et 2002-2007 contre le salariat. Il s’est tout particulièrement acharné contre la jeunesse : vote du CIP en 1994, vote du CPE en 2006, suppression des emplois jeunes en 2002, vote de l’état d’urgence contre les jeunes des banlieues en 2005...
Des millions d’électeurs de gauche s’en souviennent parfaitement et s’abstiendront ou voteront blanc plutôt que d’appeler à voter pour cet homme de droite, partisan d’une europe ultra libérale.
Ils se souviendront également que l’UDF n’a jamais été un rempart contre l’alliance entre la Droite et le Front National. Au contraire, même, puisque les UDF Charles Baur (en Picardie) et Jacques Blanc (en PACA) avaient passé un pacte avec le FN pour sauver leurs sièges de présidents de Région.
Il est d’ailleurs savoureux (au regard de l’actualité) de constater qu’ils avaient été rejoints dans cette compromission par l’un des « ministres d’ouverture au centre » de Michel Rocard : Soissons.
Tous ces électeurs n’auraient guère non plus de difficulté à constater que dans tous les conseils généraux où la Droite est majoritaire, l’UMP et l’UDF continuent, aujourd’hui, de mener la même politique de droite, main dans la main.
Tous ces électeurs comprendraient parfaitement également que Bayrou leur referait le même coup que Giscard en 1974 : il prendrait un premier ministre à l’UMP. Il n’aurait guère de difficultés, les traitres semblent y être légion : de Chirac qui avait trahi Chaban Delmas pour devenir 1er ministre de Giscard à Sarkozy qui avait trahi Chirac en espèrant devenir 1er ministre de Balladur. Nous n’aurions plus alors une majorité UMP-UDF mais une majorité UDF-UMP. Le beau changement !
Les voix qui iront à Bayrou - au-delà de son électorat habituel de l’ordre de 7 à 9 % - retourneront très naturellement à Ségolène Royal lors d’un deuxième tour qui l’opposerait à Sarkozy. La moitié de l’électorat habituel de Bayrou votera également pour elle ou s’abstiendra plutôt que de voter Sarkozy. Ségolène Royal n’aura donc rien à négocier avec Bayrou.
Cordialement,
JJC