• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Marie Pierre

sur Hamas et Hezbollah : d'une escalade à l'autre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marie Pierre (---.---.40.245) 21 juillet 2006 07:23

A BF

"La laïcité nous rattrape

Par : Mustapha Hammouche Lu : (1314 fois)

La guerre du Liban, malgré sa simultanéité avec l’invasion de Gaza, n’a pas pu justifier un sommet arabe. L’unité arabe endosse la facture de la complaisance qui a entouré la persistante tutelle syrienne sur le Liban. Mais ce sont les populations qui en payent la meurtrière addition. Plus de cent civils ont déjà été tués et pas une victime du Hezbollah censé mener cette guerre ! Face à l’offensive israélienne destructrice, la paralysie du monde arabe a quelque chose de pathétique. Aux divergences interarabes croisées s’ajoute l’existence de mouvements affranchis de toute autorité nationale. C’est le cas du Hamas palestinien, mais c’est surtout le cas du Hezbollah. Son obédience stratégique extra - libanaise complique le problème d’autonomie politique du Liban. Ce n’est pas un hasard si l’Iran a choisi d’armer des organisations dans les territoires qui échappent à un contrôle autoritaire. Au plan tactique, Israël a apparemment innové : à la guérilla, il répond désormais par la guerre totale, dans les territoires occupés comme au Liban. Si l’on considère la position des USA et la critique plutôt que la condamnation des Européens, les puissances ne s’opposent pas de manière franche à cette réaction. L’incapacité du Conseil de sécurité à produire une résolution contrariante pour Israël en est la preuve. Le constat d’impuissance arabe n’est pas seulement dû au schéma d’alliances internationales et à leurs divergences ; il est le résultat d’un processus qui a remisé les pouvoirs nationaux à un statut de suiveurs de mouvements islamistes. L’Iran, guide stratégique et pourvoyeur idéologique et logistique, et la Syrie, allié tactique de conjoncture du premier, ont seuls quelque emprise sur les organisations islamistes militairement structurées. Les États arabes réunis ne peuvent avoir une réaction collective à une situation qui les dépasse. De plus, ils sont, dans leur quasi-totalité, en situation d’approche séductrice de cette mouvance révolutionnaire et violente. Très peu d’entre eux affrontent résolument l’islamisme pour ce qu’il est : l’anti-État. Presque tous en pâtissent parce qu’il a développé une capacité de violence armée (manifeste, comme en Algérie, au Yémen et en Somalie, ou potentielle comme au Maroc, en Jordanie, en Syrie, en Égypte et en Arabie saoudite), ou parce qu’il a pris le pouvoir (Soudan), ou alors admis au partage du pouvoir politique (comme au Maroc, en Algérie, en Égypte, en Jordanie et au Koweït). Le rejet du principe de laïcité, dicté par des considérations populistes, est donc à la base de la perte de contrôle politique dans le monde arabe. Et de la mort de la Ligue arabe, jusqu’ici perfusée par la cause palestinienne, longtemps d’ailleurs énoncée comme “cause arabe”, mais plus jamais approchée comme telle depuis 1973. C’est significatif qu’on court, aujourd’hui, derrière une situation qu’on doit, en plus de la disponibilité agressive d’Israël, à Hezbollah - le “parti de Dieu”, ô comble de blasphème ! Après l’avoir fuie individuellement, la problématique de la séparation du politique et du religieux rattrape les États arabes collectivement."


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès