Quelques précisions sur l’éthique :
1) Celle-ci dans mon propos ne concerne que les hommes et leurs relations, c’est à dire la conscience que nous avons de ce qui nous fait soufffir psychologiquement (humiliation, domination, violence dite morale, la mort dans la mesure où elle est angoisse c’est à dire expérience consciente de notre finitude et de notre impuissance ou déréliction etc..). La douleur physique n’est pas nécessairement vécue comme une souffrance psychologique, elle ne l’est que lorsqu’elle « symbolise » notre impuissance humiliante. La douleur du sportif n’est pas ressentie comme une violence, sauf lorsqu’elle exprime sa défaite.
2) L’expérience de la violence, au sens ci-dessus, est première chez l’homme dans la mesure où il se sent toujours dès l’enfance à la merci des autres, donc impuissant face à l’adversité du monde et des autres, de leurs désirs etde la puissance désirante que les adultes exercent sur lui. l’expérience première de l’enfant est celle d’un rapport des forces qui lui est défavorable. La tendresse en ce sens ne peut au mieux que compenser cette angoisse première au pire ajouter à celle-ci en faisant de cette tendresse un enjeu de chantage plus ou moins inconscient ( si tu n’obéis pas je ne t’aime plus !). Chantage qui est au centre de tout processus éducatif et de socialisation proprement humain.
3) Il n’ y a d’interrogation possible sur le bien et le mal que parce que le mal est toujours déjà vécu comme premier et comme scandale, négateur de la possibilité même du désir de reconnaissance qui à mon sens (et selon Hegel) est le désir proprement humain par delà le besoin biologique (estime de soi, fierté, honneur, voire orgueil dans sa forme pathologique, etc..). : c’est dans l’expérience du mal que l’on se pose la question du moindre mal, voire du bien-vivre. Qui vit heureux n’a nul besoin d’exigence et encore moins de reflexion éthique.
Morale et éthique
La souffrance