Idée intéressante après tout.
Je me demande aussi dans quelle mesure affirmer « voter à gauche » n’est pas ringard et inavoué aux sondeurs. Sans doute moins que pour Sarkosy, je vous l’accorderais.
Cependant, je ne me retrouve absolument pas dans votre affirmation : « Nous-mêmes les citoyens, qui avons utilisé les sondages pour éclairer nos choix ou forger nos opinions, parfois au détriment de nos propres convictions politiques ». Je vote pour le même candidat depuis 15 ans.
Brandir les sondages comme un argument électoral est vain et contre-productif. Les tendances qui peuvent se dessiner sont trop brutales et ne permettent pas une analyse fine du pouvoir de vote à l’instant « T ». D’ailleurs, si on avait quarante instituts de sondages, on constaterait le même décalage entre les intentions affichées et les intentions réelles.
Sur les six en présence, je remarque que la part d’abstention va du simple au triple (CSA 21% et IFOP 7%).
Pour revenir au sujet de votre billet, si l’on associe la part d’indécis à celle des abstentionnistes (avec un tripatouillage à la LH2), on comprend encore moins où ira le vote de centaines de milliers de gens à l’heure « H ».
Je vous accorde volontiers : « Comment se forger une opinion solide sur des candidats imprécis aux programmes fluctuants, aux propositions frisant parfois le grotesque ? ». Ce qui est vrai pour de nombreux candidats ne l’est pas pour Le Pen qui, de l’avis de tous, propose et affirme la même chose depuis trente ans.
Au point que s’il fallait résumer la campagne actuelle, on dirait que le candidat Bayrou a emprunté le tracteur de Le Pen, que Le Pen a préparé le terreau à Sarkosy, et que Royal bouffe le maïs qu’on y a planté.
« Dans ces conditions, il n’y a rien d’étonnant à ce que le nombre d’indécis soit important ». Effectivement, ça saute au visage que les dés sont jetés et non pipés. Ca prend la tête de nombreux partisans du vote utile, qui se renvoient dos à dos leur réservoir d’électeurs.
« Cependant, nous aurions tort de mésestimer la part de non-dit, le nombre de ces « faux indécis » qui soit par pudeur soit par sentiment de culpabilité n’osent pas indiquer leurs intentions ». Si l’on additionne les « faux indécis » votant Le Pen + Sarkosy avec les abstentionnistes, ça fait un sacré paquet de monde dont on ignore tout de la quantité...et de la qualité.
Parfum de printemps ?