Ce qui est clairement de droite dans le programme de FB c’est de vouloir interdire dans la constitution tout déficit budgétaire public dit « de fonctionnement » comme si en matière de service public on pouvait facilement distinguer les salaires (et les postes) des dépenses d’investissement (ex : enseignants, personnel de santé, de justice etc..).
Cela interdit toute marge de manoeuvre à la puissance publique pour faire face à ses obligations et condamne à l’avance tout possibilité sociale-démocrate d’investissement public dans le recherche, l’enseignement, l’innovation etc.
C’est au législateur de décider si tel ou tel déficit temporaire pluri-annuel est utile au développement du pays, rentable du point de vue économique et social ou non et non à des juges politiquement irresponsables.
Cette obsession de la dette publique (qui plus est définie annuellement), qui fait de sa réduction un but en soi, est non seulement pas de gauche mais elle est contraire à toute politique publique d’anticipation nécessaire.
Une politique de gauche n’est pas contre l’augmentation des charges et impôts lorsqu’on juge démocratiquement que cela est justifié et efficace pour la société toute entière (y compris pour réduire la dette), mais ce n’est certainement pas au conseil constitutionnel de s’opposer à un usage qui peut être politiquement justifié (et transparent) d’un déficit public annuel.
S’il y a accord de gouvernement entre l’UDF et le PS après le premier tour ou avant les législatives qui vont suivre (ce que vous envisagez et ce qui me semble indispensable, comme à MR et BK , si FB ou SR accèdent au deuxième tour contre NS), nul doute que cette exigence centrale de FB ne sera pas reprise, sauf pour le centre gauche à s’interdire par fétichisme budgétaire de construire les conditions de l’avenir.