Les dieux sondages ont parlé à la place des militants lors de la primaire PS et ça il ne faudrait surtout pas l’oublier.
Au mois de mai 2002, je me suis longuement taté pour prendre une carte au parti socialiste, tellement l’éviction de Lionel Jospin m’était paru injuste et que cela m’avait retourné le ventre d’être pour la première fois de ma vie de jeune électeur obligé de prendre dans mes mains le bulletin portant le nom de JM Le Pen (je n’avais pas le droit de ne prendre que le bulletin de Chirac).
Mon emploi du temps ne me permettant de me considérer « honnêtement » comme un militant, j’ai préféré laisser ma place à d’autres plus motivés, mais si j’avais été encarté, si j’avais eu le droit de choisir la représentante du PS malgré ma non-implication dans la vie du parti, oui, j’aurais été tenté de choisir Ségoléne Royal pour être sur de ne pas revivre le 21 avril.
C’est ce qu’il s’est clairement passé lors des primaires et ce centre qu’elle incarnait entre DSK et Fabius, elle en est maintenant victime avec Bayrou.
Elle a voulu continuer à ratisser large comme elle l’avait fait lors des primaires, mais il n’y a pas plus doué pour faire du centrisme qu’un centriste, comme il aurait été beaucoup plus aisé pour un « vrai » socialiste comme Fabius d’agréger autour de sa candidature les petits partis de gauche.
Maintenant qu’ils voient l’étendue des dégats, les hauts dignitaires du PS appellent le français au vote utile et essaient de nous culpabiliser.
J’étais coupable lorsque j’avais voté Besancenot en 2002 car j’avais privé Jospin de deuxième tour et je serais encore coupable si Le Pen est au deuxième tour parce que j’aurais voté Bayrou.
Peuvent-ils seulement imaginé que s’ils m’avaient donné envie de voter pour eux, je l’aurais fait ?
Peuvent-ils seulement pensé que j’aurais sans doute voté pour un ex-ministre de l’économie ou un ex-premier ministre mais que je ne le ferais pas pour une madonne des sondages ?