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Commentaire de abalon

sur Conflit du Proche-Orient


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abalon (---.---.200.130) 27 juillet 2006 16:58

Les instigateurs de la guerre permanente : histoire et architectes de la nouvelle doctrine américaine de guerre préemptive

La guerre contre l’Irak et l’occupation anglo-américaine du pays est l’œuvre d’un groupe relativement restreint d’individus qui y travaillent depuis plus de douze ans. Nombre d’entre eux sont des disciples du philosophe fasciste Leo Strauss.

Le dimanche 16 mars 2003, le vice-président américain Dick Cheney a accordé une interview d’une heure à Tom Russert pour son émission Meet the Press, sur NBC, au cours de laquelle il a clairement laissé entendre que, quoi qu’il fasse, Saddam Hussein n’empêcherait pas les Américains d’envahir l’Irak. A plusieurs reprises, il fit référence aux attaques du 11 septembre 2001, les qualifiant de « tournant historique » ayant justifié, pour la première fois, une guerre préventive unilatérale de la part des Etats-Unis.

En réalité, il y a une douzaine d’années déjà que ce même Cheney a épousé l’idée de guerre préventive - pas spécifiquement contre Saddam Hussein, mais contre toute nation ou groupe de nations osant défier la puissance militaire globale des Etats-Unis dans l’ère post-soviétique. Sur la question de la guerre préventive, Cheney a donc menti. Mais ce n’est que le sommet de l’iceberg.

En fait, la prestation du vice-Président américain était presque entièrement bâtie sur de la désinformation, en partie déjà discréditée.

Il prétendit notamment que Saddam Hussein travaillait activement à l’acquisition d’armes nucléaires, alors que quelques jours auparavant, l’inspecteur en désarmement de l’ONU, Hans Blix, avait déclaré devant le Conseil de sécurité que ces accusations reposaient sur des documents falsifiés. Dans le numéro du 31 mars du New Yorker, le journaliste d’investigation Seymour Hersh exposait en détail comment les enquêteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avaient établi, en quelques heures, que les prétendus communiqués du gouvernement nigérien confirmant la vente de 500 tonnes d’oxyde d’uranium à Bagdad, étaient des faux grossiers, rédigés sur un entête officiel périmé depuis longtemps. Selon Hersh, les faux avaient été transmis à l’administration Bush par le service de renseignement britannique MI6 et auraient été fabriqués soit par ce dernier, soit par le Mossad, ou encore par des cercles de l’opposition irakienne, associés au Congrès national irakien (CNI) d’Ahmed Chalabi.

Le vice-président américain a également émis l’accusation, déjà totalement discréditée, selon laquelle Saddam Hussein entretenait des liens « de longue date » avec Al-Qaïda et serait sur le point de fournir aux terroristes des armes de destruction massive - biologiques, chimiques, et avec le temps, nucléaires. Pourtant, il savait pertinemment que le parti de la guerre - notamment l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey - n’avaient trouvé, en dépit de leurs efforts acharnés, aucun élément de preuve crédible de tels liens, encore moins avant le 11 septembre 2001.

Quant à la guerre qui sera lancée quelques jours plus tard, Cheney prétendit qu’elle ne serait qu’« une simple balade » et que les Américains seraient accueillis à bras ouverts. Il alla jusqu’à prévoir que l’action militaire américaine pour renverser Saddam Hussein stabiliserait le Moyen-Orient. Citant à témoin Bernard Lewis, l’auteur du scénario d’« arc de crise » et de « carte islamique », Cheney déclara qu’une réponse ferme et forte des Etats-Unis aux menaces contre eux « contribuerait beaucoup, franchement, à calmer les choses dans cette partie du monde ».

Quelque 80 heures après l’apparition du vice-président à NBC, les Etats-Unis lancèrent contre l’Irak une guerre non provoquée et non nécessaire.

Pour plus d’informations : http://solidariteetprogres.online.fr/Dossiers/Histoire/Strauss.html#guerre


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