Et si, en passant, on se penchait sur le fait qu’en abattant l’avion chargé de le percuter, le gouvernement américain n’a réussi à protéger efficacement que le bâtiment de la Maison Blanche et qu’il ne peut en tirer gloire. 3000 morts dans les tours, et le locataire de la Maison Blanche pas même dérangé par un ronflement d’avion. Les pauvres péquenots de WTC (enfin, pas si pauvres et pas si péquenots que ça...) et les galonnés du Pentagone, pourraient, non sans raison, en ressentir un brin d’amertume. La chronologie y est sans doute pour quelque chose, mais le temps de réaction et les moyens de protection mis en place n’ont peut-être pas été les mêmes. Quoiqu’il en soit, au bout du compte, la réalité, c’est que seul le symbole présidentiel est resté intact. Tant en ce qui concerne le Pentagone que la Maison Blanche, la sécurité du pays semble mieux assurée à Washington qu’à New York.
Bien sûr, ce que je viens d’écrire peut être interprété de deux façons.
Ceux qui sont adeptes de la thèse du complot y verront un argument supplémentaire que le pouvoir américain ne pouvait, à moins de perdre la face, voir le symbole le plus emblématique de sa puissance politique défiguré par l’ennemi (l’image de la Maison Blanche éventrée et noircie aurait fait pousser des hurlements de joie dans une bonne partie du monde) et donc qu’il a rajouté un chapître de diversion au scénario de la vraie-fausse attaque terroriste, pour faire semblant de l’atteindre tout en le protégeant.
Ceux qui la réfutent (dont je suis) penseront que cette différence s’explique davanbtage par une erreur de timing des terroristes ; à moins qu’ils n’aient pas été sûrs de pouvoir toucher la Maison Blanche avant le WTC (mieux protégée que Fort Knox) et qu’ils aient préféré assûrer leur coup sur New York où l’espace de vol leur paraissaient peut-être plus faciles à percer. La Maison Blanche n’étant considérée que comme la cerise sur le gâteau.
Au Maroc, la rue croit dur comme fer à la thèse du complot sioniste. Les gens instruits, la presse libre, la plupart des cadres administratifs et la classe dirigeante, n’y croient pas. Chez nous, on dirait que, dans bien des cas, c’est tout le contraire. Etonnant non ?
Patrick Adam